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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 20/06/1813
Mort(e) à : Marseille , le 06/03/1877
Biographie :

Joseph Autran est un poète et auteur dramatique français, né le 20 juin 1813 à Marseille et mort le 6 mars 1877 à Marseille.

Sa pièce la plus connue est La Fille d'Eschyle (1848), que couronna le prix Montyon attribué par l'Académie française.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Joseph Autran
Nostalgie

Encore un jour de brume, encore un jour de pluie,
Un jour de solitude au coin d'un pâle feu !
Depuis un mois, Paris qu'aucun soleil n'essuie
Grelotte, et, l'œil tourné vers ses toits noirs de suie,
Vainement cherche au ciel une trace de bleu.

Perdu dans un hôtel, vaste et sombre demeure
Qu'habite autour de moi tout un monde inconnu,
Je vieillis à compter l'heure semblable à l'heure ;
Et, derrière ma vitre où le vent souffle et pleure,
Je n'ai pour horizon qu'un mur lépreux et nu.

Il est pourtant, il est, loin de ce grand cloaque
Où tant de jeunes cœurs maudissent leur exil,
Loin de ces toits qu'opprime une nuée opaque,
Il est des cieux d'azur, beaux comme un ciel de Pâques,
Des jardins où novembre est riant comme avril !

Il est des archipels qu'un vent tiède parfume,
Des caps en fleurs que dore un soleil réchauffant,
Des plages que le flot baise de son écume,
Où, sans connaître encore ni l'ennui ni la brume,
Je vécus si joyeux, quand j'étais tout enfant !

Il est des matelots dont les blanches nacelles
Fendent en liberté des eaux de pur cristal...
Ah ! Pour y retourner d'un élan de mes ailes,
Que ne suis-je un de vous, alcyons, hirondelles,
Qui, là-bas, voltigez dans mon golfe natal !
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SÉVIGNÉ


Marquise aux blonds cheveux, j’adore ton volume :
Ton siècle, à chaque page, y revit tout entier.
Dans ce livre sans art, ou plutôt sans métier,
L’étincelle de vie à tout propos s’allume.

Ouvrier de l’airain, forge sur ton enclume !
Phidias, prends le marbre et taille ce quartier !
Rien ne vaut pour la gloire un morceau de papier
Sur lequel a couru quelque légère plume.

De ces enchantements vous eûtes le secret,
Marquise aux blonds cheveux, marquise au fin sourire !
Vous preniez tout au vol et fixiez tout d’un trait.

Pour évoquer un monde, il suffit de vous lire :
Tel nom resté fameux, sans vous qui le saurait ?
Pour le rendre immortel, vous n’eûtes qu’à l’écrire.
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LA VIEILLE ORTHOGRAPHE


Tout s’en va, mes amis : la foi, l’antique foi,
L’honnêteté première et la vieille droiture,
L’amour et le respect que l’on vouait au roi,
Le menuet, la valse et même l’écriture.

L’orthographe, jadis, valait une peinture :
Représenter aux yeux, telle en était la loi.
Une lettre peignant l’objet d’après nature,
L’objet, ami lecteur, se dressait devant toi.

L’y dans le mot lys en doublait le prestige ;
C’est la fleur elle-même et le bout de sa tige.
L’h dans le mot thrône était un vrai fauteuil.

Depuis qu’on écrit lis la fleur semble fanée ;
Et le trône vacant ne dit plus rien à l’œil,
Depuis que l’h est condamnée !
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« La verte Normandie a sur ses promontoires

De grands bœufs accroupis sur leurs épais genoux,

Des bœufs au manteau blanc, semé de taches noires,

Des bœufs aux flancs dorés, marqués de signes roux...



Or, si la Normandie a les bœufs, la Provence

Garde aux flancs de ses monts les chèvres en troupeaux,

Les chèvres dont le pied, libre et hardi, s'avance,

Et dont l'humeur sans frein ne veut pas de repos.



La montagne au soleil, où croissent pêle-mêle

Cytise et romarin, lavande et serpolet,

Enfle de mille sues leur bleuâtre mamelle ;

On boit tous ses parfums quand on boit de leur lait .



Tandis qu'assis au pied de quelque térébinthe,

Le pâtre insoucieux chante un air des vieux jours,

Elles, dont le collier par intervalles tinte,

Vont et viennent sans cesse, et font mille détours.



En vain le mistral souffle et chiffonne leur soie,

Leur bande au pâturage erre des jours entiers.

Je ne sais quel esprit de conquête et de joie

Les animes à gravir les plus âpres sentiers.



Ton gouffre les appelle, ô Méditerranée !

Qu'un brin de mousse y croisse, une touffe de thym,

C'est là qu'elles iront, troupe désordonnée

Que le péril attire autant que le butin.



Dans les escarpements entrecoupés d'yeuses,

Elles vont jusqu'au soir, égarant leurs ébats ;

Ou bien, le cou tendu, s'arrêtent, curieuses,

Pour voir la folle mer qui se brise là-bas !. »
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SUR UN VOLUME DES HARMONIES


Celui-là c’est le chef, c’est le chanteur insigne
Qui jette dans l’azur les perles de sa voix ;
C’est le poète heureux, qui possède à la fois
Le vol puissant de l’aigle et la blancheur du cygne.

Son vers est toujours grand, toujours pur, toujours digne :
Il a les larges bruits de la mer et des bois.
Ni le temple des dieux ni le palais des rois
N’ont, sous le firmament, cette beauté de ligne.

Poète aérien, debout sur les sommets,
Il regarde toujours vers l’éternelle voûte ;
Il vit de l’air du temps, n’usant pas d’autres mets.

C’est une âme qui chante et que mon âme écoute ;
Et, quant à son esprit, dont quelquefois on doute,
Il en a d’autant plus qu’il n’en montre jamais.

p.17-18
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SUR UN VOLUME DES HARMONIES


Celui-là c’est le chef, c’est le chanteur insigne
Qui jette dans l’azur les perles de sa voix ;
C’est le poète heureux, qui possède à la fois
Le vol puissant de l’aigle et la blancheur du cygne.

Son vers est toujours grand, toujours pur, toujours digne :
Il a les larges bruits de la mer et des bois.
Ni le temple des dieux ni le palais des rois
N’ont, sous le firmament, cette beauté de ligne.

Poète aérien, debout sur les sommets,
Il regarde toujours vers l’éternelle voûte ;
Il vit de l’air du temps, n’usant pas d’autres mets.

C’est une âme qui chante et que mon âme écoute ;
Et, quant à son esprit, dont quelquefois on doute,
Il en a d’autant plus qu’il n’en montre jamais.
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EUGÉNIE DE GUERIN


Et toi, je t’aime aussi, vaillante et noble fille,
Dont un vent de province effeuilla tous les jours,
Toi qui, dans un désert, ange de ta famille,
Vécus obscurément sans joie et sans amours.

Tu veillais au repas, devant l’âtre qui brille ;
Aux plus pauvres que toi tu portais un secours ;
Puis la plume courait, la plume après l’aiguille,
Pour que les soirs d’hiver fussent un peu plus courts.

Tu songeais à ton frère, ô belle âme chrétienne,
À ce frère adoré que Paris t’avait pris ;
Tu souhaitais la gloire à ses jeunes écrits :

Ô Dieu bon, disais-tu, permettez qu’il l’obtienne !
Qui t’aurait dit alors que sa gloire à Paris
    S’effacerait devant la tienne !
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L’ABREUVOIR


Chasseur aiguillonné par la chanson des cailles,
Sur ce plateau désert, toi qui les viens chercher,
Vois-tu ces lits étroits creusés dans le rocher ?
Ces trous ont vu, jadis, de nobles funérailles.

C’est ici qu’ont dormi, tombés dans les batailles,
Plus d’un baron superbe et d’un vaillant archer.
La longueur des tombeaux mesure encor les tailles
Des chevaliers géants qui vinrent s’y coucher.

Puis les jours ont passé, piétinant sur la gloire ;
Le temps a fait son œuvre au chevet des héros,
Il a mis en poussière et l’armure et les os ;

Et voilà que la fosse, aujourd’hui sans mémoire,
N’est plus qu’un abreuvoir où le ciel met ses eaux,
Afin que l’hirondelle au printemps vienne y boire !
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La Rime riche


Fureur de bien rimer, que ne fais-tu point faire ?
Que de plumes par toi s’en vont, tout de travers.
Chercher je ne sais où, pour achever le vers,
Un mot dont le bon sens n’avait aucune affaire !

Un vocable naïf me serait nécessaire :
Mais non, si l’on est pris de cet amour pervers,
Pour mieux doter la rime, on change d’hémisphère,
Et l’on rapporte un mot grand comme l’univers.

Sans cette escrime-là, dit-on, l’esprit se rouille ;
Il faut, pour bien tirer, être un peu ferrailleur.
Je ne sais si le mot est sincère ou railleur ;

Mais je hais un esprit qui dans le jeu s’embrouille ;
Et, lorsqu’au bout du vers je n’attends qu’une fleur,
Je n’aime pas du tout y voir une citrouille.
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SUR LES MARGES DE LA NUIT D’OCTOBRE


Les pédants auront beau, dans leur langage acerbe,
Condamner l’art du jour, le traîner au ruisseau,
Ne les écoutons pas ; l’art sincère et superbe,
La franche poésie eut chez nous son berceau.

Presque tous les rimeurs, à partir de Malherbe,
Lafare, Chapelain, Jean-Baptiste Rousseau,
Saint-Lambert, Pompignan, Chaulieu, tout le monceau,
Ont écrit platement, je souligne l’adverbe.

Le champêtre Delille et l’aimable Gresset,
Parny, qui barbota dans l’ode libertine,
Voltaire, dont la lyre est pauvre, comme on sait,

Fontanes, que Toulouse orna d’une églantine,
Tout cela ne vaut pas un chant de Lamartine,
Tout cela ne vaut pas deux stances de Musset.
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