Il y avait dans le ton amical de Beletzki une étrange et comme professionnelle persuasion à laquelle il était difficile d’échapper. Et Doline comprit pourquoi cet homme avait été surnommé le Fouché russe. Ce front chauve contenait tant de lugubres souvenirs. Ces yeux, voilés d’une tranquille douceur, avaient étudié des rapports où s’étalaient les tares les plus secrètes. Cette bouche amène et fleurie d’un langage cérémonieux avait donné des ordres terribles. Pendant des années, le travail d’une armée d’espions, de délateurs, d’agents occultes avait eu pour aboutissement suprême ce visage débonnaire.