AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Joseph Kessel (1223)


Joseph Kessel
Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même... On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues...
Commenter  J’apprécie          961
Personne au monde n'était aussi riche qu'eux, justement parce qu'ils ne possédaient rien et ne désiraient pas davantage.

p137
Commenter  J’apprécie          961
Si la chance est avec toi, pourquoi courir ? Et si la chance n’est pas avec toi, pourquoi courir ?
Commenter  J’apprécie          850
La lune était haut dans le ciel quand nous atteignîmes, au centre de Parc Royal, une immense plage circulaire, brillante et lisse, qui avait été autrefois recouverte par les eaux d'un lac. La clarté nocturne faisait courir à sa surface un scintillement d'ondes argentées. Et dans ce mirage lunaire, qui s'étendait jusqu'à la muraille du Kilimandjaro, on voyait jouer les troupeaux sauvages attirés par la liberté de l'espace, la fraicheur de l'air et l'éclat du ciel. Les bêtes les plus lourdes et les plus puissantes, gnous, girafes et buffles, se déplaçaient calmement le long du cirque enchanté. Mais les zèbres, les gazelles de Grant, les impalas, les bushbucks se mêlaient au milieu du lac desséché dans une ronde sans fin, ni pesanteur, ni matière. Ces silhouettes désincarnées et inscrites sur l'argent de la nuit ainsi qu'à l'encre de Chine, glissaient à la surface d'un liquide astral, filaient, s'élançaient, se cabraient, s'élevaient, s'envolaient avec une légèreté, une vitesse, une aisance et une grâce que leurs mouvements, mêmes les plus nobles et les plus charmants, ne connaissaient pas dans les heures du jour. C'était, imprégnée, menée par le clair de lune, une danse folle et sacrée.
Commenter  J’apprécie          830
Ces gens auraient pu se tenir tranquilles. Rien ne les forçait à l’action. La sagesse, le bon sens leur conseillait de manger et de dormir à l’ombre des baïonnettes allemandes et de voir fructifier leurs affaires, sourire leurs femmes, grandir leurs enfants. Les biens matériels et les liens de la tendresse étroite leur étaient ainsi assurés. Ils avaient même, pour apaiser et bercer leur conscience, la bénédiction du vieillard de Vichy. Vraiment, rien ne les forçait au combat, rien que leur âme libre.
Commenter  J’apprécie          741
Joseph Kessel
Derrière la grande histoire, il y a les hommes. Et j'aime les hommes.
Commenter  J’apprécie          730
On n’est jamais assez vieux pour mourir seul.
Commenter  J’apprécie          710
Joseph Kessel
Il n'est point de romancier qui ne distribue ses nerfs et son sang à ses créatures, qui ne les fasse héritières de ses sentiments, de ses instincts, de ses pensées, de ses vues sur le monde et sur les hommes. C'est là sa véritable autobiographie.

Dans sa préface, Tour du malheur.
Commenter  J’apprécie          630
Sorcière ! Sorcière ! C’est le nom que les enfants niais et peureux donnent toujours aux gens dont il ne comprennent pas la science ni le pouvoir.
Commenter  J’apprécie          636
En vérité, les cités splendides dont il ne reste que décombres, les champs nourriciers devenus pour toujours de stériles déserts, et les peuples égorgés jusqu’aux enfants à la mamelle font davantage pour la mémoire d’un chef que les monuments les plus nobles et les plus harmonieux… La gloire n’a point de gardienne plus sûre que la peur.
Commenter  J’apprécie          606
Joseph Kessel
Véritable contrepoint à l'Armée des Ombres, paroles écrites en 1943 par Maurice Druon et Joseph Kessel, musique d"Anna Marly, également émigrée à Londres... air sifflé à la BBC de telle sorte qu'il soit perceptible à l'écoute en dépit du brouillage ennemi...

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite...

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos
frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la
misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des
rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on
crève...

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il
passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les
routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous
écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh...
Commenter  J’apprécie          573
Rideau après rideau, la terre ouvrait son théâtre pour les jeux du jour et du monde
Commenter  J’apprécie          560
II y a, par le monde, des endroits élus par la tristesse. On dirait que tout s'y flétrit rapidement, que rien n'y peut fleurir de fort, de sain, de généreux. Les sentiments vifs s'y étiolent, les corps, les cœurs s'y anémient. Le paysage même semble perdre toute vigueur comme si les hommes amoindris qui vivent là en épuisaient toute la substance.

Le Cap Juby appartient à ces lieux ingrats. Il le doit sans doute à la nature, mais à l’époque de mon voyage, il le devait aussi à son gouverneur, le colonel de La Pena.
Commenter  J’apprécie          520
La boisson ranima pour quelques minutes la conversation. Puis ce fut de nouveau le silence, le malaise. Alors se produisit l’inévitable. Vidal, instinctivement, ouvrit le phonographe de la baraque. Un disque de jazz se mit à tourner. Rien n'est plus déchirant, dans les lieux désolés, que la voix de ces boîtes enchantées. Dès qu'elles commencent leur chant, la prison se fait plus étroite, plus triste l'hôpital, plus poignante la solitude. On croit se distraire et l'on est à chaque instant meurtri davantage. Vidai changeait les plaques. Les officiers espagnols regardaient de leurs yeux éteints tournoyer ces noirs soleils. Abdallah, du fourreau de son poignard, carcssait Ie petit chat. Comme personne n'osait rompre le maléfice, le phonographe joua très tard, dans cette nuit de vent chaud, à Juby.
Commenter  J’apprécie          502
Pour qui a été esclave, le travail n’est plus jamais aimable.
Commenter  J’apprécie          503
Le cuir des meilleurs boucliers n'arrête pas les griffes du lion.

p89
Commenter  J’apprécie          500
Il n'y a pas que l'amour que la raison ne contrôle point. p.36
Commenter  J’apprécie          480
Quand une exigence primordiale veut s'accomplir, elle ne laisse pas de place au hasard.

p181
Commenter  J’apprécie          460
Il n'est pas dans tout l’orient de grande cité qui puisse donner une idée de Sanaa. Ni le Caire, au bord du désert que surveille le sphinx. Ni Damas, reine de Syrie, molle et subtile, noyée dans son verger géant. Ni Jérusalem, bloc compact de voûtes, d'arceaux, de ruelles, d'exaltation, de haine et d'amour.

Sanaa, au milieu de la coupe prodigieuse de pierre et de lave que ferment les djébels yéménites, se dresse isolée du monde et près du ciel. Flanquée de donjons ronds et pesants, cernée par d'épaisses enceintes crénelées, elle est vaste, solide, bâtie en force et tranquillité. Elle semble issue du sol même, toute posée dans sa forme, sa fierté et sa sobre noblesse. Ainsi que le haut plateau qui la soutient, Sanaa porte le sceau de la fable et de la vie en même temps.

Elle est féodale sans vestige de mort, elle est orientale avec ordre, ampleur el fermeté, Elle bruit, elle respire alors qu'elle pourrait être vide et servir de témoin au passé, comme les vilîes fascinantes qu'on exhume des sables. On ne voit pas un Occidental dans ses larges rues et pourtant elle est organisée, elle est propre, elle est civilisée dans son dessin profond. Pareille à l𠆚rène héroïque qui l'a conçue, Sanaa s'élève comme un mythe animé.
Commenter  J’apprécie          440
Ces deux femmes de Cork, je n'ai pu les oublier, comme je n'ai pu oublier le soir où, avec Henri Béraud, nous vîmes toute la population que compte leur mélancolique cité, agenouillée dans la boue et priant devant la prison dans laquelle onze jeunes gens suivaient l'exemple de leur lord-maire. Un moine, comme une statue de bure, menait, sous la lumière de cent torches, ce lamento des agonisants.

Alors déjà, avant même que ne se dessinât la victoire, on sentait chez les combattants une dissension profonde. Les uns ne visaient qu'à une liberté mesurée, comprenant que l'Angleterre n'accepterait jamais d'avoir à son flanc un peuple non ligoté et hostile. Les autres voulaient une absolue franchise. Et nous nous demandions, Béraud et moi, avec angoisse (car nous aimions ces gens hardis et farouches), quelles querelles meurtrières déchireraient ces frères en cas de demi-succès.

Nous ne le sûmes que trop.
Commenter  J’apprécie          441



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joseph Kessel Voir plus

Quiz Voir plus

Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

10 questions
196 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..