Dans les guerres de toujours et de toutes nations, naissent des enfants; résultats d'histoires d'amour jugées honteuses, indignes envers la patrie des protagonistes, simplement parce que quelques têtes huppées ont décidé qu'un homme et une femme seraient (pour quelque temps) ennemis.
Enfant je culpabilisais d'aimer mon père . Les adultes en avaient fait un sujet tabou et je finissais par croire qu'il était mal de penser à lui. Pourtant il le méritait bien puisque ma mère, pendant deux années, l'avait aimé en dépit de tout et de tous . On aurait pu penser que, la guerre terminée, cet amour lui pesant comme un remords trop lourd à porter, elle cherchait désespérément à l'oublier et le faire oublier . J'ai dû supporter sans son aide une affreuse détresse dont les séquelles ont empoisonné mon existence.