En 1862, l'art industriel français avait trouvé à l'Exposition universelle de Londres un concurrent, un émule inattendu, presque un vainqueur: l'art industriel britannique.
A l'Exposition des arts industriels de Paris, en 1863, les artistes, frappés des observations recueillies à Londres l'année précédente , étaient anxieux de connaître le jugement du public sur les nouvelles créations exposées ; ces artistes recherchèrent quels étaient, dans les années précédentes, les progrès accomplis, les progrès restant à faire.
C’est ainsi qu’après avoir relégué cette industrie dans l’île de Murano il décréta que, sous aucun prétexte, les verriers ne pourraient quitter l’île, et que la peine de mort serait prononcée contre tout artisan reconnu coupable d’avoir divulgué les secrets de la fabrication. L’impunité n’était même pas assurée au délinquant par sa fuite à l’étranger ; les émissaires du farouche Conseil des Dix savaient l’y retrouver et exécutaient la terrible sentence.
L’application de ces mesures sévères assura à Venise, pendant plusieurs siècles, la suprématie dans la fabrication du verre.
L'usage du verre se généralisa à Rome de plus en plus. Pline dit que des salles de bains, des bibliothèques, décorées de vitraux, n'étaient pas chose rare à Rome. Scarus se fit même bâtir de nombreuses colonnes en verre dans son habitation. L'examen de ces verres que nous avons pu faire nous-même il y a quelques années à Pompéi, nous prouve que ce verre n'a pas été soufflé, mais plutôt moulé. L'inégalité d'épaisseur prouve qu'on n'employait pas un cylindre métallique pour presser le verre. Il est vraisemblable que l'on versait dans un cadre, représentant la grandeur de la vitre que l'on voulait obtenir, le verre pâteux ; ce cadre reposait sur une pierre polie.
A la prise de Constantinople, les Vénitiens appelèrent les verriers byzantins. En raison de la prodigieuse activité des Vénitiens et des débouchés nombreux que leur commerce étendu leur avait créés, la verrerie devint très florissante, et les produits de Venise acquirent rapidement, dans le monde entier, une réputation justement méritée.
Jaloux de conserver une supériorité que cherchaient à enlever à l’industrie vénitienne les nations voisines, ses tributaires, et désireux tout à la fois de ne pas laisser échapper une source aussi féconde de revenus, le Conseil des Dix édicta les lois les plus rigoureuses.
Au début du XIXe siècle, on tirait la principale matière première du verre, la potasse, de l’incinération du bois ; les verreries étaient presque toutes placées au centre, ou tout au moins à proximité des forêts. Les bois étant abattus, incinérés, les cendres étaient lessivées et le résidu de l’évaporation de ces lessives, la potasse, était employée, mélangée à de la chaux, à du sable (silice), trouvé également sur place. Les bois se raréfiant, les usines se déplacèrent et nous avons assisté à certains de ces déplacements, en Bohème, là où l’industrie du verre est restée très longtemps à l’état primitif.