Depuis longtemps nous avons oublié la chasse et avec elle certaines vertus s'en sont allées.
On sait que l'homme qui est cruel a mis la chaîne au cou de l'ours et au son du violon l'a fait danser dans les foires.
On sait aussi que, fasciné par son mystère, il en a fait des effigies destinées à consoler ses enfants et que toujours de son immense tendresse Nanook a séché les pleurs des plus petits.
On sait enfin que l'homme, toujours plus attiré par la conquête et le pouvoir que par la mesure et l'harmonie qui sont vertus prisées du bon chasseur et du bon musicien, a massacré les arbres dont on fait les violons. [Paris, le 12 février 1985 ]