En perçant les vieilles charmilles et des allées de châtaigniers, on arrivait dans un coin de terrain argileux, stérile, d’où, parmi des lauriers-thyms et autres arbres fort rudes, s’élançait un cèdre énorme, vraie cathédrale végétale, telle, qu’un cyprès déjà très haut y était étouffé, perdu. Ce cèdre, au-dessous dépouillé et chauve, était vivant, vigoureux du côté de la lumière ; ses bras immenses, à trente pieds, commençaient à se vêtir de rares et piquantes feuilles ; puis s’épaississait la voûte ; la flèche devait atteindre environ à quatre-vingts pieds. On la voyait de trois lieues, des campagnes opposées des bords de la Sèvre Nantaise et des bois de la Vendée. Notre asile, bas et tapi à côté de ce géant, n’en était pas moins signalé par lui dans un rayonnement immense, et peut-être lui devait-il son nom : la Haute-Forêt.