Mon être est constitué de deux parties. Une pour les autres, l’autre pour moi. Il y a une dualité entre l’être que je suis en moi-même et ce que l’on perçoit de moi. C’est comme le dit Bergson : il y a un moi social, déterminé par les lois extérieures, et un moi profond.
On ne naît pas libre, on le devient.
En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi même à neuf et je justifierais mon existence."
…Simone définit le féminisme comme « une manière de vivre individuellement, et une manière de lutter collectivement ».
(La ville brûle, p.247)
- Pour mon père, les femmes doivent être chastes et jolies, se marier et avoir des enfants. Mais je veux plus que ça. Donner un sens à ma vie. Accomplir quelque chose !
- Et comment ?
- Je veux écrire des livres, et ainsi devenir immortelle!
« Je demande pour les hommes la santé, le savoir, le bien-être, le loisir, afin que leur liberté ne se consume pas à combattre la maladie, l’ignorance, la misère. » Simone insiste, chaque individu est responsable de l’état de la société tout entière. L’être humain doit activement chercher à exercer sa liberté et permettre aux autres de faire de même.
(La ville brûle, p.133)
C'est étrange et c'est stimulant de découvrir soudain, à 40 ans, un aspect du monde qui crève les yeux et qu'on ne voyait pas.
Le féminisme est une manière de vivre individuellement et de lutter collectivement.
Il n'y aurait donc pas de "nature humaine". L'être humain se définit par ses actions, il "n'est rien d'autre que ce qu'il a fait" et diffère en cela d'un verre, par exemple, qui n'a pas de conscience, qui "est" simplement (c'est le concept de l'"en-soi"), observable par une conscience étrangère. L'être humain, lui, relève du "pour soi"". Il est une conscience, il est un sujet, et il est en cela responsable de ce qu'il est.
Maintenant que je n’ai plus de dieu, j’écrirai une œuvre nourrie de mon histoire, je me créerai moi-même à neuf et je justifierai mon existence.