AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Julien Damon (31)


George Orwell
De son vrai nom Eric Blair (sans lien avec Tony), George Orwell (1903-1950), après être passé par les collèges anglais et la police impériale des Indes, se retrouve au début des années 1930 à Paris, où il mène une existence précaire avant de devenir plongeur dans un restaurant puis de rentrer à Londres et d’y côtoyer la misère des sans-abri. Il s’engage ensuite dans les rangs républicains pendant la guerre d’Espagne où il est blessé, puis revient en Angleterre pour travailler à la BBC. Peu d’écrivains peuvent se targuer, généralement postmortem, d’avoir vu leur nom devenir un adjectif d’usage courant. « Orwellien » désigne les dérives totalitaires, aux dimensions à la fois sanglantes et grotesques, du pouvoir. Orwell s’est engagé dans la dénonciation du stalinisme, ce qui lui a notamment valu d’être calomnié par les communistes intégristes et de voir son livre majeur, 1984 (une anagramme mathématique de 1948, date de sa rédaction), interdit en URSS jusqu’en 1985 !
Orwell a voulu « faire de l’écriture politique un art à part entière » en s’engageant du côté des pauvres et de tous ceux qui subissent le totalitarisme. Révolté contre les propagandistes, il a su par des formules percutantes attaquer les intellectuels liberticides en assurant que « ce sont ceux pour qui la liberté devrait avoir le plus de prix qui la combattent de façon délibérée ». Il a résumé le ridicule de l’égalitarisme total en écrivant que « tous les animaux sont égaux, mais il y en a qui sont plus égaux que d’autres »…
Commenter  J’apprécie          10
Éthiquement, il faut se demander, par exemple, s’il est légitime de réveiller une personne endormie dans la rue pour lui soumettre un questionnaire. Politiquement, les résultats sont relativement sensibles : un chiffre trop faible conduit le secteur associatif à affirmer que les experts minimisent le problème ; un chiffre trop élevé peut effrayer le décideur, appelé à intervenir et à dépenser davantage. La démarche d’enquête est donc semée d’embûches, dans sa préparation, sa réalisation et sa valorisation. Rien ne dit que l’ensemble des individus rencontrés correspond bien à la totalité des personnes sans-domicile. Et l’on retrouve l’image de l’aiguille dans une meule de foin…
Commenter  J’apprécie          00
Trouver une aiguille dans une meule de foin est compliqué. Il y a plus compliqué : prouver, après l’avoir trouvée, qu’il n’y a plus d’aiguille dans la meule. Le problème s’avère similaire lorsqu’il s’agit de compter les SDF.

Après avoir dénombré, une nuit, les personnes à la rue, rien ne prouve qu’il ne s’en trouve plus dans des squats, dans des halls, des caves, des cours privées. Bref, compter les sans-abri est incontestablement ardu. Les autorités sont accusées de minorer, quand les opérateurs des politiques de prise en charge sont, en sourdine, critiqués pour exagération.
Commenter  J’apprécie          00
Des étrangers viennent demander l’asile pour s’établir et reconstruire leur vie dans un autre pays. S’ils sont déboutés de leur demande et si le statut de réfugié ne leur est pas accordé, certains cherchent à rester, sans droits. Dans tous les cas, ils passent par les services d’accueil, de soins, d’hébergement, accompagnant les procédures d’immigration et de demande d’asile.
Commenter  J’apprécie          00
Les fugues et récurrences de fugues, en particulier chez les jeunes, nourrissent cette dynamique. Une première fugue conduit à une nuit à la rue ou chez des amis. Une suite de fugues voit alterner habitat chez soi (en famille ou en institution) et habitat dans des endroits qui ne sont pas propices à l’habitation (rues, squats). Progressivement ou accidentellement (renvoi définitif de la famille ou de l’institution), la situation s’installe de manière permanente, ce qui, soit dit en passant, ne veut pas nécessairement dire définitive. L’errance est valorisée.
Commenter  J’apprécie          00
Pour les braves gens, dirait-on, il y a une différence essentielle entre les mendiants et les « travailleurs » normaux. Ils forment une race à part, une classe de parias, comme les malfaiteurs et les prostituées. Les travailleurs « travaillent », les mendiants ne « travaillent » pas. Ce sont des parasites, des inutiles. […] Le mendiant n’est qu’une verrue sur le corps social, qu’on tolère parce que nous vivons dans une ère civilisée, mais c’est un être essentiellement méprisable.
Commenter  J’apprécie          00
Ces hommes des asiles, des soupes populaires et de la rue ne servent strictement à rien. Ils ne sont d’aucune utilité, ni pour les autres, ni pour eux-mêmes. Ils encombrent le monde de leur présence, et seraient bien mieux s’ils n’existaient plus. Détruits par les privations, mal nourris, ils sont toujours les premiers à être anéantis par la maladie, et sont aussi les plus rapides à en mourir.
Commenter  J’apprécie          00
La sociologie ne fut pour moi qu’un accident : elle vint ensuite, tout comme on se mouille la peau en faisant un plongeon dans l’eau. Je « brûlai le dur » parce que je ne pouvais pas faire autrement, parce que je ne possédais pas, dans mon gousset, le prix d’un billet de chemin de fer, parce qu’il me répugnait de moisir sur place, parce que, ma foi, tout simplement… parce que cela me semblait plus facile que de m’abstenir.
Commenter  J’apprécie          00
Le terme SDF ne s’impose pas forcément. Le sigle SDF (pour « sans domicile fixe ») se retrouve dès le xixe siècle sur des registres de police. L’abréviation, qui s’est répandue récemment, associe les significations de sans-logis (absence de logement), de sans-abri (victime d’une catastrophe), de clochard (marginal n’appelant pas d’intervention publique), de vagabond (qui fait plutôt peur), ou encore de mendiant (qui sollicite dans l’espace public).
Commenter  J’apprécie          00
S’intéresser aux SDF – terme plus commun que sans-domicile –, c’est traiter d’un large faisceau de difficultés et d’interventions visant à diminuer ces difficultés.
Commenter  J’apprécie          00
Ils sont des milliers chaque soir à dormir dehors. Ce sont les sans-abri. La même nuit, ils sont des centaines de milliers à être hébergés. Ce sont tous les autres sans-domicile. Ils se trouvent qui dans des centres d’hébergement d’urgence, où ils ne pourront pas rester, qui dans des logements dont la location est assurée par des associations, qui dans des hôtels payés par l’État, qui encore dans des centres d’accueil spécialisés pour familles en détresse ou pour demandeurs d’asile.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julien Damon (56)Voir plus


{* *}