Crohn : vivre avec une stomie / Le témoignage de Juliette Mercier (@stomiebusy)
Souffrir en continu, c'est une torture physique et morale encore plus difficile à supporter à l'hôpital. Je pensais que si on ne pouvait pas me soulager ici, c'est qu'il n'y avait pas d'issue.
j’ai toujours pensé que ma plus grande peur était de souffrir, et pas de mourir… J’avais argumenté: « souffrir c’est long, ça fait pleurer, ça pourrit ton corps, ton esprit et réduit à néant toutes tes envies et tes projets. la mort, on ne ressent plus rien. à moins que, peut-être, il y ait un après. tu es soulagée, tu ne souffres pas, tu ne penses pas, c’est comme si tu disparaissais, que tu t’envolais vers une certaine sérénité, rejoignant un grand vide pour l’éternité.
Je n'étais pas encore tout à fait prête pour cette nouvelle vie mais à ce moment, je savais que c'était le meilleur choix.
Dans ce jeu sans limite d’âge, l’insouciance de ma jeunesse m’a aidée à dédramatiser, à espérer et à résister, mais elle n’aura pas été la garantie de qualités essentielles pour avancer comme l’assiduité, la rigueur ou la responsabilité. Ici, ce sont le sort, le hasard, ou la vie qui choisissent de te sélectionner.
Finalement, la maladie m'a appris la valeur de la vie, alors j'essaie de profiter de chaque jour en poursuivant l'idée que pour vivre heureux, il ne faut pas cacher mais simplement comme on est .
L'hôpital, on sait quand on arrive mais jamais quand on part