Le nombre de pays membre de l'ONU, et signataires de la déclaration des droits de l'homme, n'ont jamais été aussi important. Mais leur violation dans de divers pays et la critique de Macron sur le "droit-de-l'hommisme" interrogent. Serait-ce devenu une critique ? Et que signifie cette formulation ?
Pour en parler, Emmanuel Laurentin reçoit Justine Lacroix (professeur de science politique à l'Université libre de Bruxelles), François Croquette (ambassadeur de France pour les droits de l'homme) et Pierre Manent (philosophe, historien et directeur d'études à l'EHESS).
Le Temps du débat d'Emmanuel Laurentin émission du 6 janvier 2020
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"Les droits de l'homme n'ont plus la cote." C'est peu dire que cette affirmation d'une ancienne juge à la Cour européenne des droits de l'homme se vérifie de jour en jour. Les présidents des Etats-Unis d'Amérique et du Brésil n'hésitent pas à faire ouvertement l'éloge de la torture ou de la dictature. Pendant ce temps, un autocrate, qui foule aux pieds l'indépendance du pouvoir judiciaire et la liberté d'expression, a fait campagne aux élections européennes de juin 2019 sous la bannière du groupe démocrate-chrétien (PPE)...
Disons-le tout net avec Michaël Foessel, la démocratie illibérale n'existe pas. La démocratie sans droits n'est pas une démocratie. La volonté majoritaire des électeurs, telle qu'exprimée dans les urnes, n'est pas le seul critère de la démocratie ; elle n'est qu'une conséquence de ces critères premiers que sont l'égalité des droits et la liberté de tous. Même chez un théoricien de l'indivisibilité de la souveraineté populaire aussi radical que Rousseau, la "volonté générale" résulte d'un contrat dont l'objet est d'assurer chaque individu dans ses droits.
Un tel changement de perspective [est] en phase avec les progrès de la discipline historique, où le faillibilisme de la connaissance et le conflit d'interprétation promeuvent désormais davantage la problématisation de la conscience historique que la formation d'une identité et la création du sens.
La nationalité ne serait plus la forme historique dans laquelle se construisent une liberté et une égalité collectives, mais l'essence même de la citoyenneté, la communauté absolue que les autres doivent refléter.
"La construction européenne ne sonne pas le glas de l'Etat souverain, mais la fin d'un âge de l'Etat caractérisé par la méfiance réciproque, l'exclusivité et les rapports de force bruts."
Pierre Magnette