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Citations de Kate Blair (19)


Je traverse le hall d'entrée en tremblant. Vingt minutes ne sont rien, du bon côté du transfert. Mais dans l'aile criminelle, la souffrance étire le temps.
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Quelque part en cours de route, sa motivation s'est transformée en soif de vengeance. Une petite fille est actuellement en train de mourir au Barbican. Celle de l'hôpital. Elle a l'âge de ma sœur et il ne fera rien pour la sauver. Donc, ma question est : quand la politique est-elle devenue plus importante que la vie d'un enfant ?
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Je contemple de nouveau la photo de ma famille. Maman et Rebecca... Un vide familier s'empare de moi. La sensation que quelque chose me manque, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, chaque jour de l'année. D'une vie brisée mal réparée.
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- Désolée ! Je risque de te rendre malade.
Mais mon père se penche en avant et me serre très fort contre lui.
J'enfouis ma tête contre son épaule. J'espère que je n'étale pas de la morve sur son costume à rayures noires.
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- Je suis désolée, je n'avais rien compris.
- Ouais, dit-il en se moquant. Mais c'est ce qui te rend tellement intelligente. Tu en connais beaucoup, toi, des gens qui le reconnaissent ? Et peu importe. Tu as tout corrigé.
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"Galien attrape un fil coloré abandonné sur le bras du canapé.
- Tu pourrais me raconter ce qui..., commence-t-il en désignant ma tête du menton. J'ai suivi ton histoire aux infos à l'époque, comme tout le monde. Mais ce n'est jamais pareil dans la vraie vie."
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« - Je crois qu’on ne sait jamais vraiment qui est quelqu’un avant de connaître son histoire.
​Il essuie mes larmes avec sa manche et me sourit. »
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Galien passe la langue sur ses lèvres.

- Tu as perdu ta sœur. Elle avait à peu près l'âge de Tig quand elle est morte, je crois.

- C'est pour ça que je suis intervenue à l'hôpital. Je voulais vraiment l'aider. Sincèrement.

Galien attrape un fil coloré abandonné sur le bras du canapé.

- Tu pourrais me raconter ce qui..., commence-t-il en désignant ma tête du menton. J'ai suivi ton histoire aux infos à l'époque, comme tout le monde. Mais ce n'est jamais pareil dans la vraie vie.
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Soudain, la porte s'ouvre. Un jeune homme noir est planté dans l'encadrement. Je pense d'abord qu'il est infirmier, mais il n'est pas assez vieux. Et il porte un jean, pas une blouse. Ses yeux, d'un vert émeraude étonnant, attirent immédiatement mon attention.

- Salut ! je lance en essayant de ne pas fixer le torse de mon interlocuteur.

Son T-shirt lui vas à la perfection.

- Mmmm...

Il inspecte les lieux avant de croiser mon regard.

- Tu n'aurais pas vu un grand type, par hasard ? Au comportement un peu bizarre.

- Non. Enfin, je ne crois pas. Il ressemble à quoi ?

Je glousse... Mais qu'est ce que j'ai ?
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Galien siffle à la vue de mon téléphone.

- Ouah ! Planque ce truc. Les gens du quartier seraient capables de tuer pour en avoir un.

Je regarde mon portable. C'est le modèle de l'année dernière. Je n'ai jamais été à la page niveau gadgets électroniques.
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Je regarde la machine à transferts.

J’observe les tubes transparents, les fils électriques, les électrodes à plaque alimentant son cœur mécanique. L’écran d’affichage éteint attend seulement d’être ramené à la vie ; que quelqu’un le nourrisse de sa maladie. Je comprends que les gens en aient peur.

Et il faut dire qu’il y avait de quoi, autrefois. Beaucoup de vies ont été sacrifiées à l’époque victorienne, lors des tentatives pour répliquer le premier transfert accidentel. Des expériences ont alors été menées à partir du sang, de l’électricité, et de volontaires bien vivants. Mais il n’y a plus de raison de s’inquiéter aujourd’hui si l’on est receveur.
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Les recherches avaient débuté comme un simple processus expérimental, mais lorsqu’une épidémie de diphtérie a commencé à emporter les enfants de parlementaires édouardiens, le transfert est devenu à la fois un moyen de les sauver et une alternative à la potence pour les criminels. Et le Service national de transfert a été fondé.

Des tubes et des câbles courent à l’intérieur du mur derrière moi vers l’autre côté de St-Bart’. L’autre face de la loi. Son côté obscur.

Après la réussite initiale du transfert de personne à personne, des scientifiques ont dépensé des fortunes pour essayer de transmettre une maladie à un animal, à des cultures de cellules, ou à des cadavres. Mais le transfert ne peut pas propager un virus à un ADN différent, à moins que ce ne soit celui d’un être humain, et d’un humain vivant.
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Je ne comprends rien à son fonctionnement scientifique, mais mon mal au crâne se dissipe déjà tandis que l’électricité et le magnétisme au cœur de la machine transfèrent mon virus à travers la membrane qui distingue mon sang de celui d’un criminel.

Je me demande qui est mon receveur. Un voleur à l’étalage ? Ou une personne condamnée pour avoir pénétré sur une propriété privée ? Ce n’est pas très agréable, de recevoir un transfert. J’espère que cela lui fera un choc, et même assez violent pour lui faire prendre conscience qu’il est sur la mauvaise pente et l’inciter à réfléchir. J’aime penser que ma maladie transformera peut-être la vie de quelqu’un.
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Les portes s’ouvrent sur le hall d’entrée toujours si bruyant.

Sauf que là, il est calme. Trop calme. Seul le claquement de mes talons hauts résonne dans l’espace. Je remarque la petite scène près du café à ma droite : les gens sont figés sur place, leur gobelet à mi-chemin de leurs lèvres… Je suis leurs regards.

Un homme est planté dans l’encadrement de la porte principale. Un couperet de boucher luisant dans une main.
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Galien me regarde différemment, à présent. Comme si je n'étais plus une extraterrestre.

- Je crois qu'on ne sait jamais vraiment qui est quelqu'un avant de connaître son histoire.

Il essuie mes larmes avec sa manche et me sourit.
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Il reste beaucoup à faire - au Barbican et partout ailleurs. Je dois pousser les gens à écouter, à ouvrir leur esprit. A changer.

Mais si j'arrive à obtenir que mon père et Galien se serrent la main, alors je suis capable de tout.
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– La pauvreté n’est pas responsable de la criminalité, et c’est insulter les pauvres que de dire une chose pareille. Lorsque j’étais enfant, mon père a perdu son entreprise. Ma famille a connu des temps difficiles, après ça. Mais même si nous avons souvent eu faim, nous n’avons jamais enfreint la loi.

Je hoche la tête. J’ai du mal à garder ma posture d’intervieweuse coriace. D’autant plus avec cette migraine. Mais je poursuis.

– Le gouvernement actuel bénéficie encore de soutiens très solides, malgré les accusations de détournement de fonds publics. Pensez-vous qu’il pourrait gagner ?
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Au bout d’un moment, Piers se tait. La voix d’Alison qui le relaie me tire de ma torpeur.

– Où l’as-tu attrapée, à ton avis, Talia ?

– Quoi donc ?

– Ta maladie… Étant donné que tu ne traînes pas avec des criminels.

Sa question est grossière, mais justifiée. Il y a plus d’un an que je n’ai rien eu. Et vu que tous ceux que je fréquente se font transférer leur maladie aux premiers symptômes, j’attrape rarement quoi que ce soit. Les gens sont surtout contagieux lorsque leur nez coule et qu’ils pulvérisent des nuages de germes en toussant. Mais seuls les criminels se retrouvent dans cet état-là.
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Comme d’habitude, il y a plein de monde dans la cuisine. Je réprime une quinte de toux en entrant. Autant ne dégoûter personne.

Papa est à moitié dissimulé derrière un journal, sa photo en une. À peine m’aperçoit-il qu’il le replie sans me laisser le temps de lire les gros titres. Mmm… Mauvais signe.

Alison, l’assistante de direction de mon père, est assise de l’autre côté du bar du petit déjeuner. Elle me toise des pieds à la tête, apparemment surprise de me voir en pyjama. Pourtant je suis chez moi. Elle s’attendait à quoi ?

– Comment va la gorge, aujourd’hui ? demande papa.

– Moins bien.

Je tâte délicatement mon cou. Les ganglions de part et d’autre de ma trachée sont enflés et douloureux.

– Et j’ai mal à la tête.

Mon père vient vers moi et me presse l’épaule en signe sympathie.

Piers, son chef de campagne, se détourne sans lâcher son ordinateur des yeux.

– Avons-nous le temps de déposer Talia à l’hôpital pour un transfert ? lance papa.

Alison sort son téléphone et le consulte avec frénésie. Ses cheveux tombent autour de son visage aussi parfaitement que d’habitude, mais elle porte le même tailleur qu’hier. Elle n’est pas de rentrée chez elle ? Elle a passé la nuit avec Piers ? J’en doute. Avec l’un des bénévoles du QG de campagne ?

– Désolée. Nous sommes attendus à la bibliothèque Victoria à 9 heures précises. Pour la remise des prix d’alphabétisation.

Elle sourit à papa, comme si décerner des prix d’alphabétisation équivalait à escalader l’Everest.

– Et il faudra que je te briefe avant ça, intervient Piers. Un bénévole l’emmènera à l’hôpital Saint-Barthélemy.
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