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Critiques de Katia Goriatchkine (21)
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Nouvelles Orléans



N.O.L.A.

Nouvelle-Orléans, Louisiane.

Comme à leur habitude, Livr's éditions a fait un magnifique travail éditorial.

A l'instar de Nouvelles saisons dans lequel chaque texte correspondait à un mois de l'année, de Sans Nouvelles dont les textes portaient sur de mystérieuses disparitions, cette fois-ci c'est donc la ville du carnaval et du Mardi-gras qui est à l'honneur.

En exclusivité, les prochaines anthologies s'intituleront d'ailleurs Nouvelles vagues ( elle portera sur les tsunamis et autres raz-de-marée ), et suivront Nouvelles observateur, Nouvelles arrivage, et le tant attendu "Pas de nouvelles, bonnes nouvelles" dans lequel le lecteur pourra lui même rédiger ses histoires sur des pages demeurées volontairement blanches.

Blague à part, cette idée d'avertir le lecteur du thème comme du genre en deux mots est une excellente initiative.

Et j'adore aussi la couverture, cette poupée fluorescente qui annonce elle aussi la couleur.

D'emblée on le devine : Certaines nouvelles vont flirter avec le fantastique ou même l'horreur.



Qu'est-ce qui vous vient tout d'abord à l'esprit d'ailleurs lorsque vous pensez à la Louisiane ?

L'ouragan Katrina qui a tout dévasté sur son passage ?

La chaleur, l'humidité, les bayous, les mangroves, les crocodiles ?

L'ancienne colonie française ? ( Son nom provient du duc Philippe d'Orléans ). le patrimoine qu'a laissé notre pays ? Un peu dans la langue, dans le nom des villes ou des cours d'eau ( Bâton-rouge ne sonne pas très américain non plus ), ou le vieux quartier français, en plein coeur de la ville, sur les bords du Mississipi ?

Les plantations ? le rhum ? le gumbo ? le jambalaya ?

Les sombres heures de l'esclavage incarnés notamment par la monstrueuse Delphine Lalaurie, qui n'avait rien à envier à la comtesse Bathory ni à Gilles de Rais ? Ce répugnant personnage a vu son rôle endossé par Kathy Bates dans la troisième saison d'American Horror story, dont le thème était la sorcellerie.

Sa polyculture ? ( créoles, cajuns, français, américains ) Son aspect cosmopolite à 60 % afro-américain ?

Sa violence ?

"Tu sais qu'en Louisiane tu as dix fois plus de chances de te faire tuer que dans n'importe quel autre état d'Amérique ? Je pense que c'est du aux inégalités sociales qui sont omniprésentes ici." ( Alex N. R. )

Le jazz ( Sidney Bechet, Louis Armstrong et tant d'autres artistes ) ? le carnaval ? le Mardi-gras ? La fête qui bat son plein toute la nuit ?

"Un cortège de costumes aux couleurs bigarrées, de masques de cire et de corps peints des pieds à la tête glissait entre les façades des maisons tel un serpent sorti des entrailles de la terre". ( Fabrizio Schiavetto )

Et puis bien sûr, importé d'Afrique de l'Ouest en même temps que la traite négrière, le vaudou est aussi l'une des principales caractéristiques culturelles de la Louisiane. Culte des esprits du monde invisible, on connaît surtout du vaudou la croyance aux morts-vivants, aux mauvais sorts ( la fameuse poupée percée d'épingles ), et aux esprits de l'entre deux-mondes : Papa Legba, le Baron Samedi ou son épouse Maman Brigitte.



Ce sont à tous ces sujets, toutes ces caractéristiques propres à la Nouvelle-Orléans, que huit auteurs belges ou français vont s'attaquer dans ce recueil, abordant sous un angle bien personnel un ou plusieurs de ces thèmes.

Des auteurs peu connus pour la majorité, à l'exception de Geoffrey Claustriaux qui se fraie doucement une belle réputation dans la littérature d'horreur ou d'angoisse, méritée à mon sens. Je pense que pour quelques jeunes auteurs, il doit s'agir d'ailleurs de leur première nouvelle publiée.

Mais quel plaisir de recevoir un livre dans sa boîte aux lettres dans lequel les huit auteurs ont mis un petit mot manuscrit à mon intention pour introduire leur texte.

Quelle fraîcheur dans les textes, quelle originalité, quelle fluidité dans la majorité des nouvelles !

Ils ne sont pas tous exempts de défauts mais j'ai déjà lu des recueils tellement insipides avec de grands noms du polar pour faire vendre qu'il serait dommage de passer à côté de cette nouvelle génération qui prouve son talent sans être uniquement portés par leur notoriété.

Et comme vous l'avez vu, la Nouvelle-Orléans regorge d'histoires, de coutumes, de culture, de décors , de légendes qui font que pas un de ces textes ne se ressemble, si ce n'est parfois par l'angoisse qui se dégage de chacun d'entre eux.

Parce qu'une atmosphère surnaturelle s'est toujours dégagée de la Louisiane, et ni Anne Rice et ses chroniques des vampires, ni Charlaine Harris et sa série True Blood ne me contrediront à ce sujet.



Seul un auteur d'ailleurs, Alex N. R., n'a pas choisi le fantastique pour s'exprimer. Dans sa nouvelle NOLA ( dans laquelle l'acronyme prendra une toute autre signification ), il entraîne le lecteur dans un jeu de piste macabre. En effet, nous incarnons la personne qui retrouve un carnet laissé par un enseignant et qui nous entraîne dans une macabre visite guidée de la Nouvelle-Orléans : le hard-rock café, l'église catholique Saint-Francis, l'Audubon zoo ( l'un des plus célèbres zoos des USA, abritant 1300 espèces d'animaux au sein d'une végétation luxuriante ), les rives du Mississipi, le vieux carré français ou encore le cimetière de Saint Louis. Mais quel est le but de ces excursions ? Pourquoi nous emmener visiter chacun de ces lieux ? C'est ce qu'il vous reste à découvrir en jouant les touristes, en vous laissant guider par le narrateur, jusqu'à la conclusion glaçante et inattendue.



La nouvelle la plus horrible a incontestablement été écrite par Manon d'Ombremont. Le titre annonce de toute façon la couleur : "Les morts ne se mangent pas". Texte qui n'est pas sans rappeler par certains aspects les passages les plus angoissants du film Ring, il met en scène Zack, un personnage devenu totalement agoraphobe depuis la dévastation de l'ouragan Katrina, et son amie Lexie qui elle est au contraire plus pleine de vie que jamais et désireuse de devenir immortelle en pratiquant une forme singulière de cannibalisme.

Jusqu'au jour où elle l'appelle en lui annonçant :

"- Je ... J'ai bouffé un mec mais il n'est pas mort."

Arrivera-t-il à la protéger des dangers innommables qui sont à ses trousses ?



Moi, l'autre, écrite par Gloria F. Garcia, est la plus courte nouvelle du recueil mais ses sept pages n'empêchent pas son intensité.

Soir de carnaval et de fête à la Nouvelle-Orléans. L'héroïne, soûle et nauséeuse, se réfugie dans une petite ruelle où elle rencontrera une charmante vieille femme qui lui proposera à manger un King Cake pour qu'elle se sente un peu mieux, puisse reprendre quelques forces. Jusqu'à ce qu'elle se réveille comme possédée par une personne étrangère, par un parasite dont elle ignore tout et qui sait tout d'elle.

"Il est encore en moi, cet autre que je ne saurais toujours pas nommer, et c'est lui qui retient ces fameux souvenirs qui me reviennent de droit."

Le King Cake, dessert à base de cannelle, est l'équivalent de notre galette des rois et se déguste en Louisiane le jour sacré du Mardi-gras.

La fève représente l'enfant Jésus et peut être faîte en plastique, en porcelaine ou aussi en noix de pécan.

Je ne dis pas ça uniquement pour votre culture personnelle. Il pourrait s'agir d'un indice.

Le frisson que vous ressentirez sera-t-il d'horreur ou de soulagement, quand vous connaîtrez toute l'histoire?



Sans nom ... C'est le titre de la nouvelle d'A.D. Martel qui elle aussi tire son épingle du jeu, sans mauvais jeu de mots.

Sans nom, c'est ainsi que s'appelle cette poupée qui pourrait être celle de la couverture.

On entre cette fois en plein coeur des rituels vaudous avec l'entrée en scène de cette étrange créature qui bouge et pense par elle-même.

Mais on est assez loin des dessins animés comme Barbie au bal des douze princesses.

"Sans nom n'est en effet pas humaine. Sa peau est constituée de toile de jute, sa chair de paille. Deux boutons lui servent d'yeux, l'un gros et marron, l'autre petit et jaune."

Une mèche de cheveux est accrochée à elle. La sorcière qui l'a créée lui a planté des aiguilles partout sur le corps, lançant une malédiction.

Mais qui en sera la victime ?

Un texte plein de tendresse qui prend à contrepied le vaudou tel que nous pouvions l'imaginer.





Les autres nouvelles, de près ou de loin, parlent toutes des LOAs.

Attention, rien à voir avec la location avec option d'achat.

Les loas ( ou lwas ) sont les esprits de la religion vaudou, les intermédiaires entre les hommes et les royaumes divins.

Les deux loas dont il sera question principalement ici sont les deux plus connus : Papa Legba qui détient la clef du Paradis et des Enfers, et bien sûr le Baron Samedi qui est l'esprit de la mort et de la résurrection.



Je n'insisterais pas sur la nouvelle de Fabrizio Schiavetto tout simplement parce que je ne suis pas sûr de l'avoir intégralement comprise. le langage plus soutenu que celui des autres textes du recueil fait de "L'autre porte" une histoire plus difficile à suivre. Disons simplement qu'il y est question de jazz, de carnaval et d'ouragan. Que le personnage principal, condamné par un cancer, devra fuir le noir monde en compagnie du Baron Samedi renommé Samedi chance pour l'occasion et qui ne parle que par énigmes. Mais je suis passé à côté et ne peux donc en parler avec objectivité.



Dans "Le sourire du baron", Geoffrey Claustriaux met lui aussi en scène le baron Samedi.

Tout commence à la façon d'un polar noir, avec le meurtre d'un vieil homme. Agressé par une bande de jeunes, c'est leur meneur, Randy, qui portera le coup de couteau fatal.

Avant qu'une forme de justice immanente ne prenne la relève sous la forme d'un poids lourd qui le percutera de plein fouet.

"On retrouva des morceaux de lui sur plus de cinquante mètres, étalés sur la route comme de la confiture sur un sandwiche trop long."

Là où l'histoire aurait pu s'arrêter, elle ne fait que commencer puisque Randy va se réveiller au purgatoire, face au baron Samedi, qui lui propose d'éviter les Enfers à condition de remplir sans aucune aide une série de trois épreuves. Mais les élus sont rares.

"Dans ton cas, nous pouvons te ressusciter et te renvoyer sur terre."

Prenante, instructive, effrayante, limite gore par moments ( "Plusieurs femmes avaient été disséquées vivantes avant de voir leurs viscères enroulés autour de leur taille" ), ces quatre-vingt pages composant presque une novella a juste un défaut : Avoir voulu trop en mettre peut-être. Geoffrey Claustriaux mêle passé et présent, genre noir et genre horrifique, et veut peut-être trop en dire en évoquant tant la créature au haut-de-forme et au smoking violets que les célèbres Marie Laveau ( la plus grande prêtresse vaudou ) que la macabre Delphine Lalaurie, le tout dans une atmosphère typique de Louisiane sous forme de pacte avec le diable. C'est une excellente nouvelle qui a juste pour défaut sa trop grande multitude de thèmes abordés.



Laure Anne Braun nous livre quant à elle "La croisée des chemins", qui introduit d'ailleurs le recueil.

Londonienne, peu sociable, Emilie Carter ne s'était auparavant jamais intéressé à ses origines.

"Elle ne se sentait pas créole, ne s'intéressait pas au vaudou ou à la culture cajun."

Jusqu'au jour où elle apprendra être la seule héritière de sa tante et se rendra en Louisiane.

Où elle percera de sombres secrets familiaux.

Restauratrice d'oeuvres d'art, elle est la seule à ne pas avoir rencontré la gloire ou le succès. Son oncle était un célèbre écrivain, sa tante était chanteuse, son père était un talentueux musicien et sa mère peignait admirablement.

Subtil, curieux, émouvant également, rendez-vous à la croisée des chemins où le monde des hommes et celui des esprits se rejoignent pour en savoir davantage sur le pacte que Papa Legba est prêt à lui proposer.



Et puis ma préférée est probablement la longue nouvelle "Le bonheur repose en Louisiane" de Katia Goriatchkine, un des récits fantastiques les plus originaux qu'il m'ait été donné de lire. Alors certes, elle ne respecte qu'à demi le thème puisque le vaudou n'est abordé que dans l'histoire dans l'histoire. En effet, Ray Jacobs est un auteur dont on suit la rédaction de son nouveau chef d'oeuvre progressivement. Et c'est cette nouvelle dans la nouvelle ( comme Stephen King écrivait des pages d'un nouveau Misery dans le roman éponyme ) qui évoque le pacte de Skylar, jeune femme enceinte qui vient de perdre le père de son futur enfant, invoquant Papa Legba pour faire revenir son bien aimé d'entre les morts. L'esprit lui propose alors un impossible choix, il peut ressusciter l'homme qu'elle aime en échange de la vie de son enfant à naître.

Mais finalement, peu importe le sujet choisi, ce n'est pas lui qui rend cette histoire aussi originale.

Ce qui la rend unique, c'est le personnage de l'écrivain qui est né incapable de ressentir la moindre émotion.

Mais être capable de donner des émotions à son lecteur fait partie intégrante du travail d'auteur, et Ray Jacobs est particulièrement doué pour faire pleurer dans les chaumières. Et s'il arrive à retranscrire aussi bien les émotions ... C'est parce qu'il les absorbe sous forme de capsules.

Et des pilules, il en a plein ! Son éditeur lui fournit de quoi être triste, en colère, stressé, méfiant, jaloux. de quoi le réduire en bouillie moralement pour atteindre la quintessence dans l'écriture et la transmission des émotions.

"- Tu vois, la plupart des gens donnent des émotions négatives, que j'applique ensuite à mes romans."

"Il s'empara de la capsule dorée de deuil qu'il posa sous sa langue, et elle se désagrégea en quelques instants."

Une bien étrange façon de s'approprier la douleur et le malheur d'autrui, les soulageant de leur fardeau émotionnel et permettant de rédiger des scènes bouleversantes et authentiques.

Mais au prix de quels sacrifices ?

En tout cas maintenant vous connaissez le secret d'Henri Loevenbruck, d'Amélie Antoine, de Karine Giébel et de tous ces auteurs qui arrivent à vous broyer le coeur en quelques pages.

Un écrivain n'a-t-il pas plus de talent quand il écrit alors qu'il est lui-même sous le joug d'une intolérable souffrance qu'il ne peut exprimer que par écrit ?

C'est une excellente question, non ?

Et que se passerait - il si Ray Jacobs se voyait proposer enfin de nouveaux parfums ?

- Bonjour, je voudrais une glace avec deux boules s'il vous plaît. Bonheur et satisfaction.

C'est à cette question que tente de répondre Katia Goriatchkine dans sa longue nouvelle, éblouissante d'originalité et d'audace, et qui sous couvert d'humour et de métaphores pose de véritables questions sur l'essence même du métier d'écrivain, de ce qui peut être à l'origine du talent.



Huit nouvelles sur un même thème, et pourtant huit façons de nous présenter la Nouvelle-Orléans, son folklore, ses coutumes, sa végétation, ses tragédies humaines et météorologiques, son histoire encore récente et pourtant si riche qui en fait définitivement une ville à part, qui fait de la Louisiane un Etat unique des Etats-Unis.

On ressort vraiment de ce recueil enrichi culturellement au fil de ses histoires angoissantes, émouvantes ou horribles qui présentent au mieux et de façon souvent originale sa culture vaudou certes, mais pas seulement.

Il est presque contradictoire de découvrir cet ancien Etat sudiste meurtri par l'esclavage, la violence, les cyclones être également celui qui a l'esprit le plus festif, celui qui a le plus intégré le catholicisme à ses propres rites d'origine africaine.

A découvrir et à faire découvrir, comme tout ce qu'ose cette jeune maison d'édition pas comme les autres.



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Vénus pour Milo

Six personnes, dont Milo Tremblay, un altéré, ont été retenus pour quitter la Terre. Cette dernière, surpeuplée, se voit ravagée par d'étranges maladies, apparues depuis la colonisation des planètes de notre système solaire. Tous espèrent une vie meilleure et embarquent, plein d'espoir, à bord d'une capsule faisant ascension vers Vénus, au travers d'un tube interplanétaire.

A l'intérieur de cet ascenseur, tout a été soigneusement prévu afin d'assurer le confort des passagers, durant les cinq jours que prendra leur voyage. Aucune communication ne sera possible vers l'extérieur pendant cette période.

Le trajet se passe à merveille et tous semblent bien s'entendre, mais c'était sans compter sur l'apparition d'une terrible maladie à bord ...



J'ai beaucoup apprécié ce court roman. Une écriture fluide et addictive nous plonge directement dans l'aventure. Des personnages bien campés nous entraînent dans un huis-clos, rondement mené, qui, peu à peu, fait monter la pression, tout en nous démontrant combien la peur peut réveiller nos sombres instincts. Belle découverte. Jeune auteure à suivre.



Challenge multi-auteures SFFF 2022
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Nouvelles Orléans

Une nouvelle fois, les Editions Livr’s font très fort, décidément j’aime vraiment beaucoup tous leurs livres, toujours originaux et dont les couvertures ont un graphisme particulièrement soigné, très attirant. Il s’agit d’un recueil de nouvelles d’auteurs belges et français qui écrivent sur la Nouvelle Orléans, ville superbe que je rêve de visiter autrement que par la littérature, ville natale de mon héros favori, l’inspecteur Pendergast, mais ici il n’est pas question de polar, même si une des nouvelles s’y apparente. Cette ville dégage une ambiance surnaturelle, fantastique et c’est bien dans ce registre que se situe ce recueil. En général, je n’aime pas forcément beaucoup les nouvelles, j’ai souvent une impression d’inachevé et de manque d’homogénéité. Mais cette anthologie ne présente pas ce défaut, aucune nouvelle ne semble moins bien écrite que les autres. Tous ces auteurs ont un style différent, mais toujours très agréable et fluide. J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je le recommande chaleureusement.



La thématique générale est sans doute assez courante à propos de La Nouvelle Orléans, puisqu’elle s’articule autour du vaudou, de ses personnages (Papa Legba, Baron Samedi) et de sa pratique dans la majorité des textes, mais le traitement en est très original. Peu de nouvelles appartiennent au genre « Horreur », peut-être seulement Moi l’autre et Les morts ne se mangent pas. Ce qui fait la grande originalité de ce recueil, pour moi, c’est que le fantastique est utilisé de façon très positive et l’ensemble délivre un message d’espoir : Il n’y a pas de fatalité et on est libre de ses choix. Tous les héros du livre (sauf Lexie, les morts ne se mangent pas) sont très résilients, même si parfois c’est d’une manière peu constructive (Moi l’autre), ils font tout pour sortir de leur situation et être libérés de leurs chaînes : Nous avons une restauratrice d’art qui refuse d’être enchaînée par l’esprit qui domine sa famille depuis des décennies, un malade du cancer qui se bat contre la fatalité, une poupée vaudou qui se retournera contre la sorcière qui l’a créée dans un but malfaisant, un écrivain manipulé par son éditeur, un jeune voyou qui saura revenir dans le droit chemin etc. Bien que ces histoires soient largement fantastiques et surnaturelles, il s’en dégage beaucoup d’optimisme et un message plein d’espoir. De plus nous visitons cette très belle ville.



Mes préférées sont Nola, une nouvelle de type thriller qui raconte la terrible vengeance d’un prof maltraité par un élève adolescent, ce texte est le seul qui n’appartient pas au genre fantastique, on est dans un monde sombre et réaliste et Sans nom, l’histoire magnifique et bouleversante de la poupée vaudou qui se trouve sur la couverture du livre. Dans ce récit plein d’espoir et de tendresse, cette poupée mal aimée et crée dans le but de nuire à autrui se libérera, se vengera de sa propriétaire et sauvera une petite fille malade, devenant ainsi Etoile, sa compagne bien aimée. L’autre porte est un long texte plus hermétique, mais aussi plein d’espoir, je l’ai également apprécié, mais je le répète j’ai aimé toutes ces nouvelles qui m’ont fait voyager.



Un grand merci pour ce livre qui m’a vraiment beaucoup plu et qui vaut le détour par ses paradoxes originaux.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Vénus pour Milo

Six voyageurs enfermés à l'intérieur d'un tube de transport interplanétaire pour fuir leurs conditions terrestres. Pour chacun d'entre eux, ce voyage est la promesse d'une vie meilleure, de l'opportunité de tout pouvoir recommencer.

Attention, le voyage sera court (96 pages) mais plutôt mouvementé. Katia Goriatchkine nous invite ici dans un huis-clos parfaitement maîtrisé. L'écriture est fluide et l'on se trouve assez vite embarqué comme passager clandestin dans cette aventure. Sans être d'une folle originalité, les personnages sont bien construits, l'histoire est vraiment plaisante à lire, ... et bien trop courte naturellement.

Ce court roman ou cette longue nouvelle mérite le détour pour pimenter agréablement un trajet en train par exemple. C'est le format idéal.

Merci aux jeunes éditions Malysa de m'avoir permis de monter à bord pour cet étrange voyage.
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Vénus pour Milo

Voici la dernière nouveauté des Éditions Malysa : Vénus pour Milo. Un court roman de science-fiction que j’ai trouvé vraiment très intéressant et captivant.



Nous y suivons un groupe de 6 personnes, hommes, femmes et un enfant qui, après avoir été sélectionnés pour rejoindre la planète Vénus et ainsi échapper à une étrange épidémie qui semble toucher la Terre depuis que les voyages entre les différentes planètes sont possibles. Quelqu’un à, semble-t-il, ramener lors d’un de ses voyages un mal incurable, mortel, et la fuite est la seule issue possible.



Mais bien entendu, nos 6 passagers de cet ascenseur capsule ne feront pas un voyage de tout repos, ce qui annonce tout de suite la couleur : un huis clos qui n’a pas fini de nous surprendre.



Mais que va-t-il donc se passer pendant ce voyage jusqu’à Vénus ?



Et ça, c’est un peu la meilleure partie de l’histoire, bien entendu, ce thriller de SF va nous emmener dans l’esprit de plusieurs protagonistes et nous faire vivre leurs peurs, leurs inquiétudes, leurs folies. Des amitiés vont naitre, des guerres vont éclater entre les passagers, mais la question restera toujours la même : une semaine avec des étrangers, enfermés, terrorisés, dans un ascenseur tout confort : que s’est-il donc passé pour que tout bascule vers le cauchemar ?



Je pense que vous avez tous fini par deviner n’est-ce pas ?



C’est donc là que les véritables questions commencent à fuser dans l’esprit du lecteur et des personnages. Un climat d’instabilité permanent et de doute s’installera alors, l’atmosphère sera oppressante, étouffante et malsaine.

Jusqu’où nos passagers seront-ils prêts à aller pour sauver leur vie ?



Il semblerait que l’auteure ait désiré nous apporter les réponses aux compte-gouttes, de façon vicieuse, car comme dans tout bon huis clos qui se respecte : tout le monde est suspect, tout le monde est coupable.

Ce roman, même par son format court, va faire surchauffer les neurones.



Difficile d’ailleurs de s’arrêter de lire les 84 pages en une seule fois, la plume est fluide, l’histoire est captivante, les personnages se dévoileront progressivement et les masques se briseront, de quoi tenir un lecteur en haleine jusqu’au point final.



Amateur de science-fiction, de thriller, de huis clos, je vous conseille « Vénus pour Milo » les yeux fermés !


Lien : https://www.yurensei-chronic..
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Vénus pour Milo

Hello tout le monde ! J’espère que vous allez bien ! Aujourd’hui, je vais vous parler d’un cours roman de science-fiction que j’ai eu la chance de recevoir comme service presse. Il s’agit de « Venus pour Milo » de Katia Goriatchkine paru aux éditions Malysa .



Résumé:



On va suivre un groupe de personnes en route pour la planète Vénus. On est dans le futur, il y a des colonies sur différentes planètes. 6 inconnus fuient la Terre à cause de sa surpopulation et d'inexplicables maladies. Tous voient dans cet exode l'opportunité de commencer une nouvelle vie. Confort, nourriture lyophilisée et divertissements, l'ascenseur est entièrement équipé afin de satisfaire les voyageurs pendant le trajet. Aucune possibilité de communication avec l'extérieur durant le voyage, tout est minutieusement anticipé pour que les passagers passent un agréable voyage. Enfin, presque...



Déjà, le résumé m’a hypé. Un huis clos, la promiscuité, le vécu de chacun, go go go ! Le récit est plutôt court et compte 75 pages (enfin sur ma liseuse en tout cas).



Le voyage ne va pas se dérouler comme prévu, vous l’aurez deviné bien sûr. C’est complètement le style de récit que j’adore, en plus, l’écriture est fluide et intelligible. J’ai lu ce titre très rapidement, on a envie de savoir ce qu'il va se passer !



La peur et le fait que chacun doute de tout le monde, créent une ambiance pesante. Les révélations se font au compte-gouttes tout au long du récit.



La thématique de la différence et de l'acceptation de l'autre dans son altérité, est abordée avec l'aspect particulier de certains passagers. On nous montre que bien que l'on soit différent, l'Autre peut être difficile à accepter, ça m'a rappelé mes cours de sociologie/psychologie. Une nouvelle riche et sympathique. J'avais envie de lire quelque chose de cours, de la science-fiction, un huis clos et Bim, c'est chose faite. Je tiens à remercier les éditions Malysa et à Katia Goriatchkine pour leurs confiances.



Bref, j’ai beaucoup aimé ce titre, bien que j’aurai aimé que tous soit un tantinet plus creusé, avec de plus grosse révélations. Mais en même temps, c’est une nouvelle et elle est déjà bien complète et franchement, j’ai passé un très bon moment !



Bref, je recommande +++ .
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Vénus pour Milo

Petit livre qui raconte l'histoire d'un huis clos où six personne vont devoir cohabiter le temps d'un trajet en ascenseur de la terre vers vénus, bien sûr l'ascension ne se passera pas sans encombre. C'est un peu barré et franchement cool, le seul défaut étant que l'histoire ne s'engage pas a 200% dans sons univers déganté, en poussant plus loin dans la comédie il pourrait devenir une vrai pépite mais ça reste selon moi un bon livre donc si vous voulais une histoire sympa et un peu excentrique foncé, moi je recommande !
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Vénus pour Milo

Ohlala comment j'ai adoré ce huit-clos ! Malgré la longueur du roman (94 pages) je me suis beaucoup attachée à certains personnages et j'en ai joyeusement détesté d'autres. J'ai aimé comment ce roman résonne avec l'actualité, en effet dès le début du roman, on se rend compte que parmi les 6 passagers, il y en a un qui est atteint d'un virus très contagieux dont on ne sait pas grand chose mis à part qu'il peut être mortel, la suspicion et la méfiance sont extrêmement bien retranscrites et j'ai beaucoup ri à certains moments !

J'ai été surprise tout au long du roman grâce à de nombreux rebondissements et encore plus par la fin qui m'a laissée bouche bée !

D'autres thèmes sont également abordés comme les discrimination que peuvent subir certains personnages "différents".

Je ne peux que vous conseiller ce roman !
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Vénus pour Milo

C’est une très chouette découverte que nous propose les éditions Malysa, et c’est très inhabituel également. J’ai beaucoup apprécié ma lecture.



Nous nous trouvons dans un mélange de science-fiction et de whodunnit, ces romans policiers à huis-clos où il faut deviner qui est le coupable. L’univers est plutôt original, nous nous trouvons dans un ascenseur spatial aux airs de vaisseau spatial de luxe, et qui effectue l’aller-retour entre la Terre et Vénus en totale autonomie. Cela implique aucune caméra, aucun membre d’équipage : les visiteurs sont livrés à eux-mêmes pour cinq jours.



Le contexte qui motive la traversée est lui aussi intéressant, puisque notre petit groupe de voyageurs cherche à fuir une Terre envahie par les maladies étranges depuis qu’elle s’est ouverte à la conquête spatiale. Ces maladies ont notamment provoqué des mutations pour une partie de la population, et plusieurs des personnages du groupe en ont une. Cela rajoute du challenge et de la suspicion, mais aussi de très bonnes idées, comme ce personnage à moitié insecte qui ne peut pas parler. Ce qui est problématique dans ce genre de textes où tout le monde soupçonne tout le monde.



L’intrigue est plutôt simple en apparence : six voyageurs ont été choisis pour aller sur Vénus et prennent cet ascenseur spatial pour le voyage, jusqu’à ce que des traces d’une des maladies les plus contagieuses et les plus mortelles ramenée sur Terre par les astronautes se retrouve dans leur capsule. Le problème, c’est qu’on ne sait pas qui l’a, principalement parce que les symptômes de cette maladie se manifestent tardivement. L’autre problème, c’est qu’entre temps, la maladie peut très bien se propager parmi les autres voyageurs sans qu’ils ne s’en rendent compte. Très vite, la méfiance gagne les personnages qui se mettent à suspecter tout le monde, mais dans un endroit aussi petit, difficile d’éviter les autres.



L’atmosphère est donc particulièrement anxiogène, ce qui permet au lecteur de lui aussi mener l’enquête au fur et à mesure de l’intrigue et d’éliminer les potentiels coupables. Il n’y a que 120 pages, mais il y a aussi de nombreux rebondissements imprévus qui viennent compliquer l’affaire et remettre vos certitudes à zéro, d’autant plus qu’entre temps, on découvre d’autres secrets qui n’ont pas forcément de liens avec l’intrigue principale, mais qui viennent détourner votre attention pour brouiller les pistes.



Dans l’ensemble, j’avais deviné le coupable au milieu de l’intrigue, mais ce n’était pas pour les raisons que je pensais, ce qui a été une agréable surprise ! La fin est également particulièrement marquante et, oui, vous allez hurler. Je ne vais pas spoiler, mais l’enchaînement des événements finaux est très intense et vous aurez bien du mal à lâcher le livre avant la dernière page. En contrepartie, je trouve que certains éléments auraient gagné à être un petit peu plus développé plus tôt dans l’intrigue, avec plus d’indices allant vers la révélation finale, parce que ce qui s’y passe arrive quand même très, très vite, et il se passe tellement de choses en très peu de temps qu’on peut avoir l’impression d’un gros rush.



Nous suivons pour cette histoire le personnage de Milo, un jeune homme qui a subi une des mutations nommées plus haut, qui le rend transparent. Je l’ai beaucoup aimé. Bien loin de la figure de l’enquêteur, c’est un jeune homme aussi largué que tous les autres et très sensible, qui fait comme il peut avec les moyens du bord. Ça le rend très attachant et crédible, parce que je pense que c’est le mieux qu’une personne « normale » puisse réagir dans ce genre de situations.



Les cinq autres personnages sont aussi intéressants : un couple et leur fils mutant, au visage d’insecte, un homme d’affaire aux magouilles pas très réglementaires et une jeune femme rêveuse, mais qui semble cacher des choses. Chacun d’entre eux est extrêmement bien développé et attachant. J’ai beaucoup aimé la famille pour le symbole que ça représente, mais aussi Aubrey, la fille, qui se révèle un peu plus à mesure que l’intrigue avance, jusqu’à un évènement en particulier qui marque bien, bien les esprits, mais je n’en dis pas plus.



En bref, c’est un très bon petit roman qui peut être lu sans problème par des personnes qui débutent dans la lecture de la science-fiction, ou qui sont intéressée de voir ce que les mélanges de genres littéraires peuvent donner comme pépites. J’ai passé un très agréable moment, et je recommande grandement !
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Nouvelles Orléans

Qui dit New Orleans dit jazz, Mississipi, bateaux à aube, alligators et gombo mais la Nouvelle-Orléans, c'est avant tout une ville chargée d'histoire, de légendes et de diversité.



La Nouvelle-Orléans c'est le Quartier français et ses magnifiques bâtiments aux balcons fleuris, c'est Bourbon Street, Mardi Gras, les traces de l'esclavage et de la ségrégation mais c'est aussi et surtout le Vaudou.



Il suffit de s'y promener ou de visiter le cimetière pour s'en rendre compte.



Ayant visité cette magnifique ville, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces nouvelles qui ont ravivé tellement de souvenirs. Qu'est-ce que j'aimerais retourner dans cette ville magnifique et visiter le musée du vaudou. Retourner au cimetière et revoir la tombe de Marie Laveau. M'imprégner à nouveau de cette ambiance.



Grâce à ce recueil de nouvelles, j'ai voyagé, j'ai rêvé, je me suis laissée emporter mais surtout j'ai frissonné. Car soyons honnêtes, ce recueil est réservé, selon moi, à un public averti. Certaines nouvelles sont en effet assez marquantes et même effrayantes. Je pense d'ailleurs que la couverture parle d'elle-même avec cette poupée vaudou luminescente.



Si vous avez envie de vous évader, si vous aimez frissonner et êtes amateur de croyances, légendes et histoires paranormales, ce recueil est fait pour vous. Bon moment de lecture garanti.
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Nouvelles Orléans

Deux choses ont immédiatement attiré mon attention sur ce livre : son thème et sa sublime couverture, et bon sang, que je ne regrette pas mon achat (non seulement, il rend bien sur mon étagère, mais en plus, les histoires font voyager) ! Petites critiques au cas par cas, juste ci-dessous [attention spoilers] :







Voilà donc mon ressenti sur ce beau livre, qui se termine certes sur une lecture mitigée, mais qui aura été fort agréable tout du long. Les nouvelles sont bien construites, bien écrites, elles font voyager, et franchement, je n'en attendais pas plus. Ma parenthèse « Nouvelle-Orléans » se conclut donc mais je ne serais pas contre m'y replonger un jour (je vais faire un rituel pour obtenir un tome 2 du recueil, je vous en dirais des nouvelles).
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Nouvelles Orléans

J’aime beaucoup l’idée d’un livre de nouvelles avec différents auteur(e)s afin de découvrir des auteur(e)s ou de les redécouvrir. J’ai préféré certaines nouvelles plus que d’autres mais dans l’ensemble j’ai apprécié ce livre. Chaque auteur a son style et une autre approche du fil rouge qui est la « Nouvelles Orleans ». Ou se mêle la pratique du vaudou, sorcellerie, personnage fantastique, … Chaque auteur à son univers et sa plume donc on va d’un univers à un autre à chaque histoire.



J’ai aussi aimé la couverture avec cette poupée vaudou ainsi que le titre du livre "Nouvelles Orleans". Le titre ainsi que la couverture sont en équation avec les histoires.



Pour les adeptes de nouvelles et d’histoire ou la magie du vaudou et présente je pense que ce livre peut vous plaire.
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Nouvelles du front

Les éditions Livr’S publient depuis quelques années une anthologie par année après appel à textes. Pour 2021, pas d’anthologie à cause de la situation épidémiologique, elle a été reportée en 2022. Il se trouve que le thème des textes était choisi depuis longtemps: la guerre. Thème malheureusement d’actualité et il faut espérer que ça ne portera pas préjudice à ce livre qui est de très bonne qualité, même si certains textes sont difficiles à lire, surtout selon les sensibilités au sujet. L’anthologie comporte 9 histoires et paraitra le 1er juin. La marraine du livre est Silène Edgar.



Dans le noir de Silène Edgar :



cette nouvelle assez courte est écrite sous forme d’une scène théâtrale. Un soldat vient de poser le pied sur une mine, ce qui signifie la mort. On suit ses pensées, faites de retour sur sa vie, de ce qu’il imagine être son avenir. En peu de mots, l’autrice fait ressentir la terreur du soldat, les regrets qu’il peut avoir. Le texte est très marquant, la plume belle et efficace à la fois.



Dans la montagne de Aurélie Genêt :



Alsace en 1675, cette région marquée par l’histoire et le conflit entre la France et l’Allemagne. Le personnage principal est une prostituée qui suit l’armée française. Elle se lie avec un homme qu’elle espère épouser après la guerre. Elle va être témoin de nombreuses choses très sombres. Le surnaturel assez peu présent donne des airs de conte noir à ce texte à l’atmosphère très soignée.



Sarajevo, New-York, Kisangani de Gauthier Guillemin :



L’auteur de Rivages change de registre avec un texte relevant pratiquement de littérature blanche, la part de surnaturel étant vraiment infime. L’histoire se déroule en Yougoslavie durant la guerre pour l’indépendance des différents états. Lou Duruy, journaliste de guerre français, est fait prisonnier. Le gouvernement engage une mercenaire indienne pour aller le libérer. Le texte s’étale sur plusieurs années avec l’impact de cet événement sur le journaliste. Ce dernier et la mercenaire ont des point de vue assez différents sur la guerre et l’humanité. La nouvelle est intéressante, se lit agréablement mais j’aurai aimé une fin moins abrupte.



La muraille des morts de Katia Goriatchkine



En pleine guerre du Vietnam en 1969, un journaliste se rend dans le Nevada pour interviewer un héros de guerre, le lieutenant Fernsby. Ce dernier commandait une unité spéciale et vient d’être mis à la retraite de manière anticipée. Le journaliste aimerait comprendre pourquoi, et espère ainsi avoir un scoop. Fernsby va lui faire le récit glaçant d’horreurs variées en plein cœur de la jungle vietnamienne. Son histoire est presque insoutenable par moments et l’autrice retranscrit avec brio la frontière entre humanité et horreurs commises en tant de conflit. Un texte vraiment réussi avec différents degrés de réflexions.



Le sang des Ianfu d’A. D. Martel



Un des textes les plus marquants et glaçants du livre, il nous plonge dans le quotidien d’une jeune prostituée forcée en Chine en pleine Seconde Guerre mondiale. Le Japon a organisé des « maisons de réconfort » destinées à la satisfaction de ses soldats. Pour cela, ils enlèvent de jeunes filles en Asie grâce à un réseau d’esclavage sexuel. Le récit est vraiment terrible à lire surtout quand on sait que ces faits sont vrais. La nouvelle contient du surnaturel à la fin mais cela n’enlève rien à l’horreur de ce qui est décrit, bien au contraire. Une note de fin explique les faits historiques.



Le dernier effort de Keryan & Pascal-Marc Biguet



On change de registre avec un texte de science-fiction qui nous entraine dans un combat sur la planète Prima. Le narrateur se bat contre des rebelles, avec des gros vaisseaux et plein de tirs de partout. C’est plaisant à lire mais assez classique. Heureusement, la toute fin vient changer la donne, mais un peu tard.



Les champs de Bellone de Barbara Cordier



Verdun en pleine guerre des tranchées, la nouvelle suit en parallèle la vie des infirmières avec Aurélienne et les soldats avec André, jeune soldat féru de littérature. Le surnaturel apparait sous la forme de mythes antiques et est assez bien exploité. Néanmoins, le texte est un peu confus par moments. C’est dommage car le thème est vraiment bien amené.



Chungmu-Gong de Lancelot Sablon



Un des meilleurs textes du livre, sans doute aussi parce qu’il est moins horrifique et permet de souffler un peu, mais aussi parce qu’il mélange avec brio histoire et fantasy. Nous sommes en Corée en 1575. Le Japon et la Corée sont en guerre. Le jeune Yi sauve une étrange créature de ses filets de pécheur, ce qui va forger un lien très fort entre eux. L’auteur a choisi de raconter une célèbre bataille maritime en y ajoutant du surnaturel. On retrouve une note de l’auteur à la fin expliquant ce qui est véridique dans son texte. J’ai beaucoup aimé ces notes de fin de texte.



Choisir la forêt de M. D’Ombremont



La dernière nouvelle est signée de la blogueuse Ombrebones et vous pouvez lire un article sur la genèse de ce texte ici. Nous suivons un soldat elfe et ses doutes juste avant une dangereuse bataille. Le combat est raconté par ce soldat et on voit ses pensées évoluer au fil des différentes actions. Le final est très réussi, un très bon texte.



Nouvelles du front est ainsi une anthologie très réussie. Le thème est assez difficile mais très bien traité avec des textes variés et abordant plusieurs registres de l’imaginaire tout comme différentes époques. Certains textes peuvent particulièrement être éprouvants à lire mais c’est toujours bien écrit et jamais gratuit. Une anthologie de qualité, à découvrir sans hésitation.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Nouvelles du front

Aborder le thème de la guerre en ces temps troublés n’est pas évident et ne séduira pas tout le monde. Pourtant, les textes sélectionnés par Livr’S possèdent de véritables qualités et ont l’avantage d’offrir une grande diversité de temps, de lieux et de concepts. Différents degrés de fantastique se disputent la primauté, on y trouve même un texte de science-fiction et un autre de fantasy, avec des points de vue originaux et des idées auxquelles on ne s’attendrait pas forcément. J’adore voir comment les auteur·ices traitent différemment un même thème et j’ai été servie ici ! Aucun texte ne ressemble à un autre.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Vénus pour Milo

~Chronique~

Katia Goriatchkine est une découverte bookstagram. C’est notamment la sincérité dans son poste sur le syndrome de l’imposteur qui m’a touchée et fait m’intéresser à ce qu’elle fait. C’est ainsi que j’ai découvert Vénus pour Milo. N’étant pas une méga fan du style huis-clos, je me suis contenté de le mettre dans ma wishlist pour l'envisager plus tard. Finalement, je l’ai remporté lors d’un concours organisé par Katia. Une belle surprise qui a donné lieu à une lecture nuancée.



~Mon résumé~

Dans un monde où les voyages interplanétaires ont ramené plusieurs maladies sur notre belle planète, Milo est un jeune homme atteint d’une pathologie qui le rend différent. Il souhaite quitter la Terre et débuter une nouvelle vie sur Vénus. Dans un ascenseur reliant les deux planètes, Milo et cinq inconnus vont bénéficier de tout le confort nécessaire au voyage. Tous impatients de quitter cette planète qui semble n’avoir plus rien à leur offrir, ils ne se doutent pas un instant de ce qui les attend lors de ce voyage.



~Mon avis~

Pour être honnête, ma lecture a été mitigée du début à la fin et pourtant globalement cette lecture ne m’a pas déplu.

J’ai eu du mal à me mettre dans l’histoire, j’étais perplexe car j’avais du mal à voir le contexte. La sensation d’avoir “raté un épisode” - les petites “coquilles” n’aidant pas. Mais j’ai fini par cerner les grandes lignes du monde tel qu’ils le vivaient et par m’attacher un peu à Milo.



Une partie de cette histoire fait écho à un aspect de ma vie : mon handicap invisible. Être atteint d’une pathologie, visible ou non, qui nous amène à quitter un monde dans lequel on n’arrive pas à se faire accepter : c’est quelque chose que je comprends tristement bien. C’est d’ailleurs pourquoi l’une des réactions de Milo vis-à-vis de l’une des passagères a réduit l’affection que je lui portais. Je n’en dirais pas trop pour ne pas spoiler ceux qui tenteraient le voyage mais cet évènement a réveillé en moi l’envie de relancer le débat - probablement stérile - du poids des différents handicaps.

C’est là que j’en viens à ce que j’ai aimé dans ce livre. D’abord, les prises de positions de l’auteure. Au détour d’une conversation ou d’une réaction, elle nous livre sa vision sur les travers de notre monde. Personnellement, j’aime bien ce petit côté engagé, surtout quand il ne prend pas le pas sur l’histoire. Ensuite, j’ai aimé la façon dont Katia joue avec le huis-clos. Une pointe d’attirance sexuelle, alternée avec une pincée d’humour, dans un environnement oppressant. Le tout parsemé d’informations sur les différents personnages, parfois sources de retournements.



Je n’irais pas le recommander à n’importe qui. Même s’il s’agit d’un genre de thriller interstellaire, il faut, selon moi, avoir les pieds sur Terre pour apprécier cette lecture. Donc ceux qui recherchent de la légèreté dans leurs lectures ne seront pas le bon lectorat pour cette nouvelle. Par contre, si vous aimez le suspense, les revirements et les fins inattendues… n’attendez plus !
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Vénus pour Milo

Vénus pour Milo - Un huit clos direction l’horreur de l’espace





Je remercie la maison d’édition de m’avoir envoyer ce roman que j’ai adoré ! Rapidement, l’histoire est celle de 6 personnes qui embarquent dans une capsule pour rejoindre Vénus, la Terre est surpeuplé et de nombreuses maladies inexplicables se développent. Tout est fait pour que les passagers, c’est chanceux qui ont gagné le droit de partir, voyagent en toute tranquilité, mais tout ne vas pas se passer comme prévu… 



Honnêtement je ne veux pas trop vous en dire ! Le roman est prenant, haletant, un mélange entre science-fiction, policier et thriller psychologique ! Les deux deniers genres ne sont pas mes préférés, vous le savez, mais j’ai adoré ! Honnêtement au tout début j’ai eu peur de lire une histoire ressemblant un peu à Phobos mais pas du tout ! Le roman est très court mais on est pour ainsi dire embarqué dès la première page ! Le fait que ce soit un huit clos renforce l’attachement qu’on peut avoir pour les personnages ! Honnêtement je me suis attaché à tout les personnages, et même celui qu’on apprend à détester je l’ai haie de tout mon coeur, mais même si j’adorai certains de ces personnages, j’étais suspicieuse envers tous ! Alors je sais certains vont me dire, “euh c’est le but d’un policier”, oui mais j’en lis tellement peu que j’étais à fond !



Et même si je ne verrai pas de suite à proprement parler du roman, j’aimerai beaucoup un livre qui se passe dans le même monde, la Terre est ravagé par la montée des eaux et des maladies très étranges. Mais il y a sûrement plus de choses, et je pense qu’un livre qui se passerait plus sur Terre, où les maladies seraient développer, ainsi que la situation post-apo serait super ! Pourquoi pas un spin-off !





Bref, je vous recommande beaucoup ce livre, n’hésitez pas à plonger dedans si vous êtes fan de science-fiction comme de policier ! Car en tout cas vous allez être embarqué et le suspens est tenu jusqu’à la fin ! Il vous tente ?



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Nouvelles Orléans

La croisée des chemins : On y retrouve Emilia Carter, une protagoniste qui n'aime pas parler ni même être en relation avec les gens. Elle vit recluse et travaille avec des œuvres d'art, seule donc. Elle n'a jamais pris la peine non plus d'en apprendre davantage sur ses origines, et pourtant, c'est bien à cause de ça que sa vie va basculer, sa tante vivant à la Nouvelle-Orléans décède et lui lègue sa maison et ce qu'il y a dedans, mais avant ça elle lui fera parvenir un bien étrange collier. Un "esprit" un Iwas, Legba, va lui demander si elle veut faire un pacte avec lui comme tous les autres membres de sa famille ... Je vous laisse le soin d'aller lire pour savoir si oui ou non elle le fait et sous quelle condition, car bien sûr dans ce genre de pacte, il y a toujours une compensation n'est-ce pas ?







Le sourire du Baron : Nous retrouvons là, Randy Gardney et sa bande, je ne vais pas vous cacher qu'il ne s'agit pas de gentils garçons, loin de là. On apprend que ce fameux Randy meurt et va se retrouver au purgatoire. C'est ici que l'on va rencontrer le fameux Baron Samedi qui va donner une seconde chance à Randy si celui-ci arrive à passer certaines épreuves. Nous allons pouvoir voyager dans pleins d'endroits différents dans cette nouvelle et c'est assez sympa je trouve, comme par exemple la Maison Lalaurie, vous savez la maison des horreurs ? Ca me rappelle tellement la saison 3 d'American Horror Story cette partie-là. Bref, en tout cas Randy va devoir surmonter les épreuves pour revenir à la vie, mais va t-il y arriver ? C'est toute la question, alors ?







Sans Nom : Je dois vous avouer que ça a été ma nouvelle chouchoute ! Mon coup de cœur ! J'ai été happé par cette histoire, touchée, bien plus que pour les autres. Sans Nom est une poupée vaudoue et on vit son histoire à travers ses propres yeux. Et j'ai trouvé ça excellent, parce que généralement on les utilise, mais là, elle est humanisée, et franchement, c'était très bien fait, j'ai adoré cette poupée et ses petits yeux en bouton.







Moi, l'Autre : Je ne vais pas trop m'attarder sur cette nouvelle parce que, eh bien, je ne l'ai pas totalement comprise. L'autre soi est un parasite ? Autre chose ? Toute la question est là.







Le bonheur repose en Louisiane : Ici, il s'agit d'un écrivain qui ne ressent aucune émotion SAUF, parce qu'il y a forcément un SAUF, quand il prend les émotions des autres. Comment, vous allez demander, eh bien de deux façons : quand les gens lui donnent volontairement leurs émotions grâce à une boite (magique) ou biens quand il les touche, mais alors là, c'est plutôt du vol. La nouvelle est assez bien écrite, j'ai bien aimé, c'était fluide et c'était assez sympa de voir comment les émotions sont ressenties quand cette personne les vit pour la première fois.







NOLA : Je crois qu'ici, il n'y a pas de magie, rien de surnaturelle, et pourtant c'est tellement bien fait que ça ne manque pas du tout, et c'est la seule nouvelle comme ça ! On va lire une sorte de journal, une lettre, et on est à la place du personnage, on va être dans son corps, on va suivre les indications données. Et là ! C'est le drame ! Mais vraiment ! Parce qu'on se retrouve dans une folle histoire asse macabre, et oui, j'adore ça ! Honnêtement, si on pouvait suivre l'histoire du protagoniste en un roman, je serais preneuse. Oh et le sens de NOLA est tout autre que son sens premier (New Orleans Louisiana).







Les morts ne se mangent pas : Alors c'est un peu à cause de celle-là que j'ai voulu lire le recueil, et je n'ai pas été déçue. Je pense que je n'ai pas besoin d'en dire beaucoup pour comprendre le pourquoi de l'histoire, le titre dit tout. Nous avons des personnages qui tentent de se remettre de l'ouragan, mais les traumatismes sont assez forts, et quand l'un des personnages se met à manger des morts pour essayer de ne pas mourir ... ça se passe mal, surtout quand on essaie de manger quelqu'un de pas tout à fait mort, non ?







L'Autre porte : Ici on retrouve Peter atteint d'un cancer, mais est-ce bien un vrai cancer ? Pas autre chose ? Comme par exemple une malédiction ? Et pour pouvoir vivre et retrouver tous ses souvenirs, il va devoir se battre parce qu'on appelle le Noir Monde qui lui veut du mal. Je vais avouer, que par moment j'ai été un peu perdue, comme dans la salle avec les instruments, mais on s'y fait. Il sera en compagnie du Baron Samedi, mais là encore, ça va changer, par ici, il parle en rime et vient en aide à Peter.







Donc dans l'ensemble, c'est un assez bon recueil, j'ai eu mon coup de cœur sur l'une des nouvelles et d'autres que j'ai un peu moins aimé ou pas trop comprises. Si vous aimez les récits un peu horrifiques, allez-y, vous ne le regretterez pas.
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Vénus pour Milo

Je tiens à remercier chaudement Katia Goriatchkine & les Editions Malysa pour m'avoir fait parvenir ce titre en SP !



Avec Vénus pour Milo, je savais dans quoi j'embarquais (oui, j'ai tenté le jeu de mots !) car si vous aimez les huis clos et les intrigues sur fond de science-fiction, alors, vous allez être servis !



Ce titre a clairement su me tenir en haleine !

Et ce n'est pas peu dire, dès le début, on nous dépeint un monde dont les problématiques ne sont pas si éloignées qu'on le voudrait de celles du nôtre ! Discrimination, Jugement, Surpopulation, Maladies inexplicables.. bref, le cocktail est chargé !



De quoi vous donner le tournis, mais surtout vous permettre de vous identifier encore plus facilement aux personnages !

Et d'ailleurs parlons en de nos 6 passagers !



Quelles surprises ! Je ne peux pas vous en dire beaucoup mais leurs relations et leurs histoires jusqu'au dénouement m'ont mené de surprise en surprise !



Attention tout de même si vous êtes sensibles au sang et aux.. consistances si je puis dire, car il y aura quelques scènes comme ça !



Mais ce n'est pas le fond du récit !

Ce qui en fait une découverte que je ne suis pas près d'oublier !



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Nouvelles du front

À peu près chaque année, Livr’S Éditions lance un appel à texte pour une anthologie sur un thème bien précis et un genre. Nouvelles du front regroupe une série de récits sur la guerre qu’elle soit historique, imaginaire ou futuriste sous une influence fantastique. Ce dernier aspect y apparaît de manière parfois ténue, soit plus palpable. Cependant, aucune nouvelle n’offre de batailles où les sortilèges volent à tout va. La magie s’infiltre plus subtilement, plus intelligemment que le sujet aurait pu supposer. Entre légendes, créatures et croyances, les visions sur la guerre sont multiples. Tour à tour sont exposés l’absurdité, les raisons, l’horreur, la jouissance des vainqueurs dont le pouvoir leur offre un sentiment d’impunité, les impacts psychologiques et la place de la femme dans ce monde longtemps dominé par les hommes.



Pour une fois, je vais partager un top 4, car l’une des nouvelles m’a procuré un sentiment…étrange. Si vous me suivez depuis un moment, vous verrez qu’en lisant le nom des autrices, il n’y a pas de surprises. La guerre ne faisant pas partie de mes sujets de prédilections, j’ai acheté Nouvelles du front principalement parce qu’elles y avaient participé. Comme d’habitude, je les cite dans l’ordre de parution dans le livre.



Dans le noir de Silène Edgard



Un soldat reste sur place abandonné dans la nuit par ses frères d’armes, non par lâcheté ou par blessure, mais parce que la malchance lui a fait poser le pied sur une mine antipersonnel qui explosera lorsqu’il bougera. Dans sa tourmente, il voit défiler son père, son frère, son fils inexistant et une certaine Michelle.



Entre hallucination, espoir et angoisse ce texte est prenant, déboussolant. Il défend des valeurs de paix, dénonce la bêtise humaine qui produit de bons petits soldats, et l’horreur.



Il s’agit du récit qui me laisse un sentiment étrange. Dès le départ, Silène Edgar le dédie à Boris Vian. Cet hommage rappelle le style et la rêverie de l’auteur au point qu’il a fait écho en moi alors que j’ai lu l’Écume des Jours il y a quasiment deux décennies ! C’est dire à quel point l’analyse de cet écrivain m’a marquée. Du coup, je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ma lecture pour le texte en lui-même ou par la nostalgie qu’il m’a procuré et cet effet reflet. Je pense que je n’ai pas besoin de trancher. J’ai ressenti quelque chose d’unique grâce à un lien entre présent et passé et c’est suffisant. Je remettrais peut-être du Boris Vian dans ma pal. Ce serait l’occasion de relire ce romancier avec l’esprit de l’adulte que je suis devenue et de le confronter à l’avis de l’adolescente que j’étais.



La muraille de morts de Katia Goriatchkine



Brian Addison rejoint la retraite de Dale Fernsby, un héros de la guerre du Vietnam. Il le convainc de lui livrer la vérité sur cette pension précoce qui a déjà fait les gros titres des journaux. En compagnie de son équipe, nous plongeons dans la jungle qui recèle bien des secrets. Relatant les pratiques peu reluisantes de l’armée américaine tel le Body Count, Dale expose les méfaits que lui et ses soldats ont commis. La découverte d’un village au fin fond de la forêt va bousculer ses croyances et son esprit.



J’ai adoré l’habilité de l’autrice a utilisé les traumatismes de guerre. Elle développe un message fort dans lequel elle imbrique le fantastique avant de déconstruire le tout avec brio. Je ne m’attendais pas à ce retournement de situation.



Le sang des Ianfu d’A.D. Martel



Les Ianfu sont les Chinoises et les Coréennes enlevées par les Japonais pour en faire des esclaves sexuelles. Nous suivons Na-ri, emprisonnée dans les caves de l’une de ces prisons. Ce bout de femme qui porte un courage énorme malgré la situation horrible qu’elle vit quotidiennement. Entre coups et viols, l’espoir revient la visiter de temps en temps : lorsque les règles lui offrent du répit ou quand Kinjiro se glisse dans sa cellule entre deux soldats. Sa rencontre avec une nouvelle détenue va changer cet enfer.



Si vous êtes sensible, ne vous risquez pas à lire cette nouvelle poignante qui relate l’un des crimes les plus monstrueux de la Seconde Guerre mondiale. Ce texte nous plonge dans l’horreur pour dénoncer les viols commis par les Japonais et le combat que ces victimes mènent par la suite. Je ne sais pas comment A.D. Martel a réussi à écrire ce récit qui enfonce ses crocs dans la chair jusqu’au cœur. Les larmes ont dévalé mes joues à sa lecture. J’aurais voulu surgir dans l’histoire, protéger Na-Ri et les autres femmes de réconfort. Les sortir de cette captivité où elles sont réduites à des objets sexuels. Le dénouement m’a procuré un sentiment sauvage qui accompagnait ma révolte face à cette page de l’histoire.



Choisir la forêt de M. D’Ombremont



Nous suivons un elfe sur-le-champ de bataille. Avant, pendant et après le combat. Loin d’un Legolas prêt à en découdre, notre protagoniste partage son angoisse. Il lutte pour ne pas fuir et se cacher dans la forêt.



J’aime les écrits de M. D’Ombremont pour le traitement psychologique profond qu’elle y développe. Cette nouvelle ne fait pas exception. On observe par les yeux, les oreilles et le cœur de cet elfe, ses compagnons d’infortune, son cœur et l’évolution de cette bataille qui passe par diverses étapes. Un combat externe et interne qui entraîne alternativement les plateaux de la balance de la détermination de l’elfe (lutter ou déserter). L’autrice, également blogueuse, a écrit un billet intéressant sur le développement de Choisir la forêt. Je vous invite à le lire.
Lien : https://uneloupiotedanslanui..
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Vénus pour Milo

Il s’agit d’un huis clos aussi angoissant que captivant. L’histoire suit un petit groupe de personnes se dirigeant vers Venus à bord d’une capsule interplanétaire. La terre n’était plus un havre de paix depuis l’apparition de maladies étranges responsables de l’altération de certains individus. Certains passagers voient en ce départ, l’opportunité d’une nouvelle vie. Cependant, leur voyage ne sera pas de tout repos, car un invité improbable s’invite à bord, semant terreur et angoisse parmi les passagers.



L’auteure arrive à nous faire plonger dans l’angoisse, la peur et les dérives des différents protagonistes qu’on en ressent presque des frissons. Je me suis intéressée à ce livre par curiosité et je voulais découvrir la plume de l’auteure que j'ai connu sur Insta et je ne suis pas déçu. J’aime l’originalité, l’univers crée, l’intrique qui tient en haleine du début à la fin. Le Storytelling est incroyable. L’auteure de manière subtile y aborde des thèmes d’actualités, par exemple la discrimination envers les personnes dites « différentes » ou avec un handicap. Si vous êtes fan de thriller SF vous ne serez pas déçu.

@a.n_celeste
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