Contrairement au sport, l’idée même de se mettre volontairement dans une attitude offensive n’existe pas dans l’art martial. Attaquer de son propre gré est une idée qui relève du sport et non de l’art martial. Celui-ci est avant tout une technique d’auto-défense, et il est inconcevable de faire une compétition avec des techniques d’auto-défense.
Un ancien lettré chinois explique la notion de vacuité en ces termes: "On façonne l'argile pour faire des vases, mais c'est du vide interne que dépend leur usage. Une maison est percée de portes et de fenêtres, mais c'est encore le vide qui permet l'habitat."
Si on se comporte selon les règles fixées par autrui (fédération, compétition...), on ne pourra jamais effectuer cette recherche de soi qui nécessite un travail sur la faculté de contrôle de soi. On s'éloigne automatiquement de ce qui est l'art martial dont le fondement se résume comme technique de combat sans règle d'aucune sorte mais dans lequel chacun fixe ses propres règles.
Il y a quatre sentiments dont tout pratiquant doit savoir se débarrasser: la peur, la surprise, l'interrogation et le doute.
L'ennemi le plus redoutable n'est pas en réalité l'autre, mais le sentiment de peur.
"La quintessence des arts martiaux japonais se résume par le fait de dessiner un mouvement circulaire avec des lignes droites."
Maître Shingaki Kiyoshi, "Le fait secret de la voie du karaté d'Okinawa".
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Tout problème venu de l'exterieur dépend de soi et non de l'extérieur: plus le vide qui est en soi s'approche de la plénitude, plus l'acceptation de l'exterieur sera intarissable.
Un art martial, quel qu'il soit, nait de la nécessité de l'auto-defense et il exclut toute pensée de se battre ou de blesser autrui sans motif relevant de cette absolue nécessité d'auto-défense.
Il faut trouver ce qui est absolue dans ce qui est relatif.
Hogen: " Se mettre face a face, cela veut dire se mettre en harmonie: cinq et cinq font dix, un et neuf font aussi dix, tout comme deux et huit..."