Kenny Ozier-Lafontaine

il traçait au peigne des parallèles, des méridiens sur le bleu,
il avait ramené le ciel à la taille d'une tête d'épingle
pour voir ce qu'il y avait autour

si je meurs un jours
enterrez-moi dans une piscine d’eau bleue
dans un bol de lait où il flottera
des miel pops
des bouts de viandes
un trousseau d’clef
si je meurs un jour
enterrez-moi
dans un gobelet remplis de sprite
dans une brindille fragile
grillée
rongée
par le soleil et les fourmis
enterrez-moi
dans un collier de fille
à grosse poitrine
dans de la ouate rose
imbibée de dissolvant
je rigole pas
me foutez pas dans un cercueil
me brûlez pas
enterrez-moi à rimini comme pantani
enterrez-moi en argentine dans une maison de poupée
enterrez-moi entre les cuisses d’une prostituée slovaque
m’enterrez pas dans un baiser de plouc
enterrez-moi dans un solstice d’été
dans des freins de mobylette
dans un magazine pornographique censuré par des SS
m’enterrez pas dans le même cimetière que jospin
dans la même ville, le même monde, la même réalité
que les autres connards qui ont des chaussettes assorties à leurs cravates