L'Est s'est toujours contenter d'emboîter le pas.
La partie la plus pauvre de l'Allemagne, la R.D.A., qui revenait à l'U.R.S.S., le plus pauvre des Alliés et celui qui avait le plus souffert de la guerre se trouvait confrontée à l' Allemagne occidentale, à qui l'argent du plan Marshall permettait de réaliser son miracle économique.
Les champs de ruines, les terrains vagues et tous les autres symboles du passé sont là pour aviver en permanence les vieilles cicatrices et aussi pour réveiller les utopies qui, dans les métropoles de R.F.A. sont déjà depuis longtemps noyées sous le béton des zones piétonnières.
L'avocat dans la quarantaine, le punk de quinze ans, le jeune chômeur, le transfuge de l'Est qui se retrouvent, un jour, dans une maison occupée, ne se déplacent pas dans les mêmes réseaux.
Démence et nécessité historique, les deux sont vraies, car ce mur n'est que le résultat d'une démence de l'histoire que nous, Allemands, nous avons produite par et avec le fascisme.
Notre Berlin n'est plus celui qui dansait sur un volcan, à l'heure de Marlène et du moustachu autrichien.
Tout cela a, depuis longtemps, été récupéré par l'industrie touristique.
Il faudrait peut être parler du mur dans la tête, comme l'autre parlait du couteau dans la tête.
Adresse toi de préférence à ceux qui, exilés involontaires de l'Est, campent ici.
Le mur n'a pas été construit seulement par l'Ouest, Peter, même si Adenauer a sans doute contribué à construire la constellation politique qui l'a engendré.
Dans les années 50 et 60, on y a remplacé, à coup de labeur et de morale du travail, la préoccupation du passé par le "miracle économique".
On se heurte, de façon désespérante, là-bas comme ici, à des murs intérieurs qui ne sont pas moins réels que le monstre berlinois.
S'il y a une crise ici, ce sera toujours la droite qui l'emportera, et de l'autre côté, ce sera toujours ...
la droite aussi ...