- C'est normal ! On a vraiment une pièce à l'étage qui ne sert pas, autant qu'elle soit utile à quelqu'un, ajoute-t-il pour la rassurer de ses intentions. J'ai même un garçon qui doit avoir l'âge de vote fils. Il sera heureux d'avoir un copain pour jouer avec lui, dit-il en regardant Naro avec un grand sourire. Je m'appelle Roger.
Le Sans Dons vend dans son commerce des petits pains fourrés, que sa femme et lui confectionnaient dans la grande cuisine du premier étage. Au deuxième, il les installe dans une petite pièce qui était vide, et après quelques jours, les propriétaires les aident à y monter, contre le mur du fond un grand lit dans lequel ils pourront dormir tous les deux. Dans le petit coin, à la droite de la porte ils leurs ramènent une petite table et deux chaises. Sur le palier se trouve des toilettes et une douche, qu'ils doivent partager avec les propriétaires et leur fils. Navi se lève très tôt le matin pour cuisiner en échange du logement, et Roger l'aide à trouver un emploi au moulin qui se trouve plus au nord sur la berge, où elle se rend, à présent, tous les après-midi en échange de bons avec lesquels elle se procure à manger.
Elle ne l'entend pas répondre. À la place, elle entend une femme crier le prénom de Naro. Elle lève la tête dans sa direction et reste spectatrice de sa course vers lui pour se jeter dans ses bras. Devant elle, c'est comme si tout se passait au ralenti. Elle est submergée par une vague de colère et de territorialité. Ses instincts prennent le dessus en une fraction de seconde. Elle saute avec agilité par-dessus le comptoir, et se rue à travers le Trou Noir. Elle attrape la jeune femme par le col et la jette à travers la salle, loin de Naro. Tout se produit si vite, que des petits cris effrayés résonnent autour de la table qui se fracasse sous le poids de la jeune fille. Akira bien droite, se dresse comme un rempart devant Naro. Personne ne s'y trompe, personne n'ose intervenir, une fureur animale émane d'Akira qui veut écharper sa victime. Cela n'intimide pas la jeune fille qui, se relève comme si de rien n'était et, revient en pestant sans aucune discrétion à l'encontre d'Akira.
En silence, Anuba lui sert un verre de sirupeux, qu'il boit d'une traite ainsi que deux autres, avant de descendre dans son loft.
En fait, depuis que tu t'es cloitré pendant plusieurs lunes dans ton sous-sol, tu es différent. Je ne sais pas ce qui t'es arrivé, mais tu as changé. D'abord tu t'es enfermé et tu t'es laissé mourir de faim. Et maintenant, tu es toujours sur le qui-vive, prêt à bondir et faire couler le sang. Je ne suis peut-être pas un originel, mais je sens bien que tu as de plus en plus de mal à contrôler ta part animale. Est-ce que c'est juste une nouvelle manifestation de ta rage de sang ? Un nouvel aspect de tes capacités que tu dois apprendre à canaliser ?...
« Assemblés, les deux croissants de lune forment un cercle parfait. Un tout. »
« Aurais-je un jour l’opportunité d’expérimenter une vie comme un citoyen lambda ? Je l’espère tellement… Les vacances qu’on a prévues avec le groupe sont l’occasion rêvée pour commencer. »
« La seule que j'ai envie de prendre, c'est toi ! Et tu le sais parfaitement. Alors ne me provoque pas trop, tu pourrais le regretter. »