"Quand je suis allée chez elle, sa mère a dit de l'école d'aujourd'hui qu'elle ne servait qu'à fabriquer une seule et même espèce d'animaux à partir de chats, de poissons, de serpents, d'éléphants, etc., plutôt qu'à apprendre à chacun à faire pour le mieux avec ce qu'il est.
Si mon beau-père avait rencontré maman alors qu'elle avait vingt-deux ans, est-ce qu'elle l'aurait aimé à l'époque? Je répondrais: non, absolument pas! Si l'amour n'était qu'une question de phénomène et d'essence comme le dit maman, alors on devrait tomber amoureux de la même personne quelles que soient les circonstances. J'en avais donc déduit que l'amour était une "question de timing"!
Je faisais tache dans cet établissement où aucun élève ne se couchait sur sa table pour dormir au milieu des cours. Là où j'étais avant, dès le départ, les profs avaient ouvertement autorisés les élèves qui ne voulaient pas travailler à se coucher sur leur table sans faire de bruit.
Mais, ici, même si on n'aime pas travailler, on doit se tenir bien droit sur sa chaise sinon les coups de bâton volent.
( p 59)
Après m'avoir définie comme issue d'un milieu social défavorisé, ma prof m'avait classée parmi les élèves indisciplinés, ceux qui ne valent pas la peine d'être aidés. Mais une fois qu'on est étiqueté, tout devient plus facile. Après cet incident, ma prof avait définitivement cesser de s'intéresser à moi. Elle prenait juste soin de tenir le fruit pourri que j'étais à ses yeux à l'écart des autres. Comme elle avait que j'étais solitaire, elle ne craignait pas que j'influence d'autres élèves. Et elle ne me prêtait donc pas la moindre attention, peu importait ce que je faisais, tant que je le faisais seul. J'étais seule mais on me laissait tranquille. Et surtout Jaijoun m'aidait à surmonter toutes mes peines.
( p 93)
Je n'ai strictement rien envie de faire. [...] Je n'ai envie de rien, de rien du tout.
Est-ce que l'on peut vraiment décider de sa vie ?