Sophie se sentait brisée, elle avait vu les larmes poindre dans les yeux de Stan ; quant à elle, elle avait fait son possible pour lui cacher les siennes. L’adolescente mourait d’envie de se pelotonner dans ses bras, de s’abandonner contre lui et de répondre à ses baisers, à ses caresses, mais il y avait Justine, encore et encore Justine. En cet instant, elle ressentait le besoin de se détendre. Elle avait eu tant envie de faire demi-tour, de retrouver le jeune homme et de lui dire tout ce qu’elle éprouvait, mais elle n’en fit rien, elle monta dans sa chambre et se laissa aller. Elle étouffa ses sanglots contre l’oreiller qu’elle serra fort, comme elle rêvait de faire pour le jeune musicien qu’elle entendit chanter dans la chambre voisine. Elle dormit peu ; lui guère plus. Elle se fit même violence pour ne pas aller frapper à sa porte, le rejoindre aurait été tellement plus simple.
Quand Stan entendit le « ding » annonçant l’arrivée d’un SMS, il consulta ses messages. Un mot, de Justine probablement, qui lui déclarait son amour. Il effaça le message comme tous les précédents sans répondre et mit son portable sur silencieux.