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3.74/5 (sur 95 notes)

Nationalité : Suisse
Biographie :

L'AJAR – Association de jeunes auteur-e-s romandes et romands – est un collectif littéraire créé en janvier 2012.

Ses membres partagent un même désir : celui d'explorer les potentialités de la création littéraire en groupe.

Les activités de l'AJAR se situent sur la scène, le papier ou l'écran.

"Vivre près des tilleuls" (2016) est le premier roman collectif de l'AJAR.
Il a reçu la dotation d’honneur 2016 de la Fondation Martin Bodmer.

Site : www.jeunesauteurs.ch

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Le chagrin est moins un état qu'une action. Les heures d'insomnie, puis le sommeil en plomb fondu sur les paupières, la prostration dans le noir, la faim qui distrait la douleur, les larmes qu'on ne sent plus couler : le chagrin est un engagement de tout l'être, et je m'y suis jetée. On me dit de me reprendre, de faire des choses pour me changer les idées. Personne ne comprend que j'agis déjà, tout le temps. Le chagrin est tout ce que je suis capable de faire.
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Ce soir, Louise dort en terre.
Ce sera le cas pour tous les soirs à venir. Toutes les nuits du monde. (p. 44)
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"Le chagrin est moins un état qu'une action.
Les heures d'insomnie, puis le sommeil en plomb fondu sur les paupières, la prostration dans le noir, la faim qui distrait la douleur, les larmes qu'on ne sent plus couler : le chagrin est un engagement de tout l'être , et je m'y suis jetée.."
"Le chagrin est tout ce que je suis capable de faire ".
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Le sang de ma fille en étoile sur le trottoir palpitait dans le printemps, les tulipes sans doute en nourrissaient leur bulbe. Le sang de ma fille s'est éteint lorsque, de guerre lasse, je l'ai regardé droit dans les yeux
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C'est à la façon d'une libellule qui frôle les eaux dormantes que je me déplace dans le quotidien. Je reste à la surface des choses pour ne pas souffrir, je ne m'approche de rien.
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Lorsque Esther Montandon m’a laissé la responsabilité de ses archives, en 1997, je me suis trouvé face à une masse de documents divers : cartes postales, pièces administratives, courriers, coupures de journaux… À quoi s’ajoutait le lot commun de tous les écrivains dont la recherche fait son miel : brouillons griffonnés épars, pages dactylographiées avec ou sans annotations autographes, et trois carnets de notes.
Reconnaissant de cette marque de confiance, je me suis attelé à la tâche avec un enthousiasme qui n’a cessé de décroître devant l’ampleur du travail. Même si la mort de l’auteure, l’année suivante, a ravivé un temps l’intérêt du public pour ses écrits, l’œuvre est peu à peu tombée dans l’oubli.
Cette production exigeante a parfois été jugée trop mince – Esther Montandon n’a publié que quatre livres de son vivant. On la réduit par ailleurs souvent au seul Piano dans le noir (1953), le premier et le plus connu de ses textes. C’est sous-estimer les richesses que recèlent ses trois autres ouvrages. Il n’y a qu’à relire Bras de fer (1959), portrait acide et jubilatoire d’une Suisse hésitant entre tradition et modernité, ou Trois grands singes (1970), nouvelles dans lesquelles l’auteure revendique son engagement féministe en dépeignant sans concessions une société patriarcale. Enfin, la gerbe de ses souvenirs d’enfance, magnifiquement nouée dans les fragments des Imperdables (1980), offre dans un style épuré un aperçu poétique et documentaire du Rwanda et de la Suisse des années 1930. En dehors de cela, il n’y a rien.
L’ensemble du fonds Esther-Montandon ne contient que la matière relative à son activité depuis le début des années 1960. Tout ce qui précède – cahiers, brouillons, manuscrits, projets en cours, dont atteste sa correspondance – a disparu dans l’autodafé qu’elle a commis à la suite de la mort accidentelle de sa fille Louise, le 3 avril 1960. De cette tragédie, inaugurant dix ans de silence éditorial dans la vie de l’auteure, on ne trouve trace ni dans Trois grands singes ni dans Les Imperdables. Jamais Esther Montandon n’a écrit sur la perte de sa fille. C’est du moins ce que l’on a longtemps cru.
Comment donc décrire mon émotion lorsqu’un matin d’hiver 2013, en mettant de l’ordre dans les cartons qu’elle m’avait confiés, je découvre une pochette étiquetée « factures », pochette que j’ai dû manipuler vingt fois sans jamais l’ouvrir – renfermant une petite liasse manuscrite.
Et tout est là, miraculeusement préservé. (Avant-propos)
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"La fiction n'est absolument pas le contraire du réel ".
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Le chagrin est moins un état qu'une action. Les heures d'insomnie, puis le sommeil en plomb fondu sur les paupières, la prostration dans le noir, la faim qui distrait la douleur, les larmes qu'on ne sent plus couler: le chagrin est un engagement de tout l'être, et je m'y suis jetée. On me dit de me reprendre , de faire des choses pour me changer les idées. Personne ne comprend que j'agis déjà, tout le temps. Le chagrin est tout ce que je suis capable de faire. (p. 53)
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Au premier plan, un paysan manœuvre le soc d'une charrue tirée par un cheval alezan. La terre est rendue en nuances de brun, le relief en est lissé, le peintre ne s'y est manifestement pas attardé. Les plantes et les arbres, en revanche, sont détaillés jusqu'aux minuscules feuilles presque noires. En contrebas de la colline où le paysan laboure son champ, un berger appuyé sur son bâton regarde le ciel. Autour de lui paissent des moutons. Deux sont noirs. Un chien veille. Dans le coin en bas à droite du tableau, un troisième personnage, accroupi, lance quelque chose dans l'eau. Une ligne, un hameçon peut-être.
Le reste du panneau est couvert de mer et de ciel. Une ville au loin, blanche et rose, portuaire, antique. Des rochers dans l'eau, des bancs de sable et un navire aux voiles largement déployées. Du milieu de la mer semble pulser un cœur de lumière, alors que le soleil, tout au fond, plonge sous la ligne de flottaison. Peut-être aussi qu'l se lève. Moi je crois qu'il plonge. Au ciel, la lumière est un dôme renversé qui éclabousse toute la scène, la mer et les montagnes, la ville et les hommes.
Je recule d'un pas. Je m'apprête à poursuivre ma visite. Quelque chose me retient. Je scrute encore les formes, les espaces, les couleurs, tout ce que l'eau, près du navire, à trois brasses du rivage, deux jambes s'agitent dans l'écume. Le cheval ni les moutons, le laboureur, le berger ni le pêcheur ne le remarquent. Un homme est tombé, un homme meurt. Personne ne le remarque.
Je suis à Bruxelles, dans l'une des salles des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Le tableau est de Brueghel l'Ancien. La Chute d'Icare, 1558, dit la notice. Il s'agit d'une copie. L'original a disparu.
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                  62


   Le nombril, c'est le centre de l'être humain. C'est
aussi une jonction, le lien avec la mère, le lien coupé,
mais bien visible, qui existe à travers ce petit vide, ce
petit point, aux formes multiples.
   En observant mon reflet nu dans le miroir, j’ai
remarqué que je ne me souvenais plus du nombril
de Louise. Je sais que ce n’était pas une protubé-
rance mais je ne me souviens plus de sa forme.
Était-il creusé, rond, en demi-lune ? Était-il mince
et discret, vertical ou ovale ?
   Louise, je vois ses mains, je vois des détails de
son corps, éclatants, je vois la forme de ses oreilles,
je vois ses avant-bras, je vois chaque détail de ses
joues. Mais je ne vois pas son nombril. Est-ce que
tout s’effacera, comme cela, discrètement ? Est-ce
qu’elle disparaîtra peu à peu ? Oublierai-je même le
son de sa voix ? Pour le nez et les yeux, il y a des
photographies. Mais comment ferai-je pour sa voix
ou pour la texture de sa peau ? Comment ferai-je
pour me souvenir de toutes les odeurs, de celles du
nouveau-né et de la petite fille qui joue dans la
boue, de celles de Louise malade ou sortant du bain ?


p.116-117
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