Citations de Laila Ibrahim (69)
"Pense plutôt à ton maintien ; la beauté suivra. Tu n'emporteras pas ta beauté dans ta tombe, mais ta prestance t'accompagnera jusqu'à la fin".
Elle avait cru que l'air de la liberté serait plus respirable, mais il était toujours aussi suffocant.
Le fait qu'à peine cent milles séparaient la capitale de l'Union et la capitale de la Confédération était difficile à admettre. Le ciel, la végétation et le chemin de fer étaient identiques au Nord et au Sud. L'immense frontière entre Washington, D.C., et l'État où elle avait vécu dans le passé n'était pas physique, mais émotionnelle et politique.
Le rôle d'esclave domestique est un rare privilège. J'ose croire que tu ne sauras pas en abuser ?
Le Semeur jette sa semence là où c'est qu'y va. Beaucoup de grains vont pas lever ou donner du fruit, mais y en a qui vont le faire. Aujourd'hui, fille, t'a jeté la semence de la connaissance dans ces enfants. Tu vas pas savoir comment qu'elle va lever, où qu'elle va lever ou si qu'elle va lever, mais t'as fait le travail du bon Dieu, t'a jeté de la semence.
Il faut tenir ses promesses, c'est important - très important même ; mais parfois, des informations nouvelles justifie qu'on les renie.
- Mais est-il un homme bon? demanda Lisbeth.
- Un homme bon ? fit mère en grimaçant. Quelle question, Elizabeth. Bien sûr qu'il l'est. Il est issu d'une des plus vieilles familles de Virginie. Je me demande où tu prends de pareilles idées. Sûrement de ta lecture de Jane Austen. Mais tu n'es pas un personnage de roman. Tu as dix-neuf ans.
Il est temps que tu cesses tes enfantillages et que tu te comportes comme une demoiselle de la bonne société.
- Enseigner à lire aux enfants n'est rien, ce n'est qu'une goutte d'eau dans un désert infini de cruauté.
- La plupart des gens peuvent faire rien que ça, être une petite goutte d'eau. Y en a un peu qui font des grandes choses, comme M. Lincoln avec sa Proclamation d'émancipation. Le bon Dieu te donne la chance d'aider une enfant à savoir son nom. C'est petit, mais pour elle, c'est grand. On choisit pas la grandeur du bien qu'on fait, mais on choisit si qu'on va le faire là où qu'on est. (...) Si qu'on est assez de gens à mettre une petite goutte d'eau à la même place, ben, on peut faire pousser une fleur... au milieu du désert.
Crois-tu que les esclaves vont au même ciel que les gens ?
Elizabeth, enchaîna mère en poussant un soupir, les hommes ont des besoins qu’ils doivent satisfaire avant d’épouser une demoiselle. Les demoiselles de la bonne société ne font pas ces choses-là avant leur mariage, si bien que les hommes se tournent vers les esclaves. De se voir accorder l’attention du jeune maître de maison est très flatteur pour une domestique.
Au bout du compte, aucun des ancêtres de Mattie ne put s'affranchir de l'état contre nature qu'est l'esclavage, mais tous s'identifièrent avec plus ou moins d'envie et de rage aux Africains libres du comté de Charles City, en Virginie.
Elle aimait le jaune. Chaque printemps on faisait la chasse aux crocus jaune.
- Les crocus ?
- La première fleur du printemps. Elle est petite. Elle fleurit pas longtemps longtemps. Mais c'est elle qui dit que le printemps est arrivé.
(..) Le régisseur l'a ramené. Y z'y ont coupé un bout d'oreille. Le lendemain, y l'ont renvoyé aux clos.
- Ç'a fait mal ? demanda Mattie.
- Y disait que ça vaut la peine de perdre un bout d'oreille pour goûter à la liberté.
Un homme qui t'aime, qui te prend dans ses bras, un homme qui rêve tes rêves, un homme bienveillant, prévenant. Un homme bon, ça rend riche.
Moi, dit la vieille femme en hochant sa tête grise, j'avais jamais vu ça avant, une Blanche qui prend dans ses bras un bébé nègre et pis qui s'en occupe.
La vieille dame regarda Lisbeth et Jordan qui jouaient [...]. Puis Jordan fit un câlin à Lisbeth et posa sa tête sur son épaule.
- Moi, dit la vieille femme en hochant sa tête grise, j'avais jamais vu ça avant, une Blanche qui prend dans ses bras un bébé nègre et pis qui s'en occupe...
...Dans la laideur qui persiste en ce bas monde, les visages de ces enfants sont les visages de l'espoir. Chaque jour, je glisse une main dans ma poche et je palpe les grains de moutarde que m'man m'a donnés. (Fin pages 341 & page 342 jusqu'à la ligne 6)
Les crocus jaunes sont les fleurs préférées de ma maman, déclara fièrement Samuel. Ma maman et moi, nous irons faire un pique-nique aujourd'hui et nous mangerons des doliques pour fêter ça.
(page 248 ligne 10)
Là, devant, c'est le fleuve de l'Ohio. Quand vous l'aurez franchi, vous serez libres.
Samuel pouvait écrire en lettres capitales et s'essayait aux cursives. Il copiait les formes que Lisbeth traçait dans la poussière du sol comme sur un tableau noir. Il en formait et reformait soigneusement les boucles et les traits pendant que sa mère les écoutait. Les enfants la taquinaient gentiment quand elle s'endormait pendant les leçons, mais Mattie prétendait simplement se reposer les yeux.