Je suis parti avec une valise en carton. Une valise en carton ?
Oui, avec tout ce que je possédais à l'intérieur. Comme dans la chanson de Younsi "Passeport Lahkdar".
Mais chez-toi, c'est quand même la Tunisie ? Oui et non. Chez-moi, c'est où vivent mes enfants. L'amour d'un père pour son enfant est plus haut que les montagnes. Et l'amour d'une mère, plus profond que l'océan. Mais ici, il n'y a ni montagne ni océan. Si tu regardes bien, tu les verras au plus profond de toi, mon petit coeur.
Je me sentais minuscule face à ces navires géants, et tous ces gens...des espagnols, des turcs, des marocains...on se comprenait. On travaillait tous dur, très dur. On avait une bonne formation et un bon salaire.
A l'école je faisais de mon mieux parce qu'Abdel me disait de travailler dur pour avoir un bel avenir. Il insistait : "chaque être humain a un passé, mais il faut prendre en main son avenir"