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Citation de Josephine2


Il célébrait la messe de Pentecôte, on était en 1905, et la semaine qui s’achevait avait vu se produire de grands événements. Le mercredi, l’Union avec la Suède avait enfin été dissoute. Le matin même, il avait hissé lui-même le drapeau du presbytère, et la plupart des fermiers des environs en avaient fait autant. Des manifestations de joie avaient éclaté les jours suivants, grandes et petites, et voici qu’à l’instant, juste avant le début de la cérémonie, alors qu’il était assis dans la sacristie derrière une fenêtre entrebâillée, il avait entendu cancaner sur le thème du « pas du tout convenable ! » Depuis la chaire, il voyait à présent de quoi il retournait. Quatre paroissiennes, assises côte à côte au milieu de l’église, gardaient les dents serrées et le regard bien droit, tandis qu’autour d’elles la gent vêtue de noir jetait en tous sens des œillades inquiètes.
Les quatre femmes portaient des costumes folkloriques. Deux arboraient un corselet au motif de tartan rouge. Les autres, des robes sombres, brodées de fleurs jaunes et rouge foncé, qui lui rappelèrent un modèle montré par la veuve Stueflaaten.
Schweigaard attendit le silence, puis introduisit son office par quelques mots bien pensés, suggérant que chacun venait à l’église dans ses plus beaux habits, et qu’un vêtement pouvait aussi valoir un drapeau, ce drapeau national que les Norvégiens, enfin, possédaient en propre ! Ce faisant, il eut signifié aux quatre rebelles une sorte d’approbation.
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