Tandis que je regarde Les Mercuriales, même si elle n'est jamais arrivée jusqu'à moi, ma mygale de compagnie, j'ai l'impression de l'avoir perdue. Ou que quelqu'un est venu me l'arracher, sans que j'aie pu lui opposer de résistance.
Ce soir, en repensant à tout cela, je sens qu'il me manque bien plus que la mygale. Comme pour l'homme de La Plata, je crois que ce qui me tient le plus à coeur, au fond, c'est le petit rituel quotidien - celui auquel l'homme est si attaché et que j'ai moi aussi failli connaître. Oui : ce qui me manque vraiment, ce soir, c'est de retrouver la danse de l'araignée. Et de savoir que ce qui tinte là-bas, à peine à quelques mètres de moi, c'est encore une fois sa cage qui carillonne d'impatience.