Toute ma vie, j’avais été une tasse à thé fendue sur le côté, un récipient imparfait menaçant de déverser son contenu sur la table au moment le plus mal choisi. Tolérée, mais pas adorée. J’avais déjà du mal à croire qu’on puisse m’aimer. L’idée me semblait improbable dans le meilleur des cas. Mais pour Abélard, cette fissure était ce qui me rendait intéressante et précieuse.