Citations de Laura Creedle (17)
On ne s'en douterait pas, comme ça, mais apparemment, les relations humaines, c'est du boulot.
Je t'aimais, mais je croyais que l'amour était un flocon de neige parfait qu'on tenait dans la main jusqu'à ce qu'il fonde à la chaleur de la peau et disparaisse. Je t'aimais tant que je pensais que j'allais te détruire. Il s'avère que tu es plus solide que ça.
- Oui, acquiesça enfin Abélard. Tu es un flocon de neige fracturé, un motif répété et infiniment détaillé dans un monde plein de cristaux de sel. Tu n'es pas cassée, tu es parfaite.
La frontière ultramince entre cassé et génial, c’est le contexte. Peut-être que je ne suis pas handicapée : je me trouve juste au mauvais endroit au mauvais moment.
Toute ma vie, j’avais été une tasse à thé fendue sur le côté, un récipient imparfait menaçant de déverser son contenu sur la table au moment le plus mal choisi. Tolérée, mais pas adorée. J’avais déjà du mal à croire qu’on puisse m’aimer. L’idée me semblait improbable dans le meilleur des cas. Mais pour Abélard, cette fissure était ce qui me rendait intéressante et précieuse.
Il me semble qu'on pourrait refaire le monde ensemble, avec beaucoup d'amour, de romans et de robots.
Est-ce que nous nous comprenons ?
Mais ton absence m'a perturbé. J'étais loin de faire un quelconque progrès dans le domaine des sciences que j'en ai perdu tout le goût, et lorsque j'ai été contraint de m'arracher à ta vision pour me concentrer sur mes exercices philosophiques, ce fut avec une mélancolie et un regret infinis.
Je suis une Américaine Cassée et fière de l'être. Voilà, c'est dit.
Le lycée était une éternité visqueuse, un interminable défilé cauchemardesque de questionnaires à choix multiples et de murmures malveillants.
Abélard connaissait la réponse à des questions que je n’avais jamais pensé à me poser jusqu’à ce que je le rencontre.
Le monde réel est un dépliant publicitaire pour les idées suicidaires.
Pour chaque personne horrible dans l’univers, il y a une personne épatante qui cherche à remédier au mal qu’a fait la première.
Je suis cassée parce que j'ai un handicap. Je suis cassé parce que je ne peux pas rester assisse pendant des heures et effectuer les tâches abrutissantes qu'on attend de moi. Abélard est cassé parce qu'il ne sait pas sourire et dire bonjour, et qu'il n'aime pas la foule, alors qu'à la base, le lycée n'est rien d'autre qu'une foule chaotique et tourbillonnante.
Néanmoins, si le moteur de distorsion de l'Enterprise devait entrer en état critique dans trente neuf minutes, vous voudriez qu'Abélard soit au calme quelque part, en train de réfléchir au problème. Et vous n'oseriez pas le traiter d'handicapé. Pendant trente neuf minutes, il serait votre héros. La frontière ultramince entre cassé et génial, c'est le contexte. Peut-être que je ne suis pas handicapée : je me trouve juste au mauvais endroit au mauvais moment.
- Tu crois que je suis parfaite ? Je doute que le reste du monde partage ton opinion.
- Le reste du monde ne comprend pas la complexité, répliqua Abélard. Pas comme moi.
Il avait pourtant dû remarquer que je me tenais devant lui et que je gesticulais comme une folle avec ma boîte à déjeuner Hello Kitty.
J’essayai d’attendre sa réponse. Je tins environ une seconde et demie avant de recommencer à parler à toute allure comme d’habitude. Vent quarante à l’heure, avec des rafales pouvant monter jusqu’à deux cent quarante.
Une amitié est un écosystème étrange et délicat. Et si mon opération perturbait cet équilibre ? Je ne supportais pas l’idée des électrodes dans mon cerveau deviennent le battement d'ailes de papillon qui provoquerait un ouragan destructeur pour notre amitié.