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Citation de Livretoi


p33-34
Bon, Sartre en tout cas en a parlé, de trou.
Sartre a écrit : C’est avant tout que le sexe [féminin] est trou.
Sartre a écrit : C’est un appel d’être, comme d’ailleurs tous les trous.
Sartre a écrit : En soi, la femme appelle une chair étrangère qui doive la transformer en plénitude d’être par pénétration et dilution.
Et il a écrit aussi : La femme sent sa condition comme un appel, précisément parce qu’elle est « trouée ».
Cette bande dessinée féministe suédoise tourne en dérision ce verbiage sartrien de manière extrêmement louable et avisée. Cela m’a fait rire, quand je l’ai relue la semaine dernière. J’ai tellement rigolé que j’en ai presque fait pipi dans ma culotte ! Je pensais à l’air sévère de Simone de Beauvoir, ou à sa photo en quatrième de L’Invitée : elle est grave, comme sur le point d’éclater en paroles, de dire au fait, je suis Françoise, Jean-Paul c’est Pierre et Olga K. c’est Xavière, leur triangle compliqué, vous savez, sur lequel Simone ne pouvait tout simplement pas ne pas écrire son premier roman. Mais moi je sais que Simone savait aussi rire J’ai trouvé sur Google plein de photos sur lesquelles elle sourit ou rit. Sur l’une, elle braque un fusil vers quelque chose hors du cadre. Elle a les yeux fermés, un faible sourire aux lèvres. Jean-Paul a la main droite posée sur son épaule et fume sa pipe avec gravité. Les yeux de Jean-Paul sont ouverts. Je me demande si Jean- Paul pensait que Simone était un trou et un appel, ou bien si c’était seulement Olea K., et tard Wanda et Bianca et tel ou tel trou et appel que Jean-Paul venait volontiers aider à combler. Simone était-elle-même un trou et un appel, ou bien si c’était seulement Olga K., et plus tard Wanda et Bianca et tel ou tel trou et appel que Jean-Paul venait volontiers aider à combler. Simone était elle- même une femme à son avis ? Qu n’était-elle qu’un taille-crayon ?
Ensuite mes pensées à propos de Sartre ont pris un tour vraiment méchant, je songeais à ses yeux de grenouille protubérants qui partaient dans tous les sens, ce qui est moche, il ne pouvait rien à ses yeux, contrairement à ses pensées. Je songeais à sa petite mâchoire et à ses dents sales toutes noires et je m’étonnais que Simone, ou qui que ce soit, ait pu l’embrasser. Peut-être qu’ils ne s’embrassaient pas ?
Il se peut que j’aie déjà mentionné qu’ils avaient une « relation libre ». Comment Sartre, à précisément parler, usait-il de cette liberté ? Son travail favori, après l'écriture et la pensée, était-il d’aller boucher les trous et les appels béant partout pendant que Simone avait autre chose à faire, et est-ce qu’il mettait des préservatifs, on en trouvait sans aucune difficulté à l’époque de ses coucheries, ou déchargeait-il directement dans ces trous ? Pendant la guerre et sous 1 ’Occupation, je n’en suis pas tout à fait sûre. Qu’il ait été si facile de se procurer des préservatifs. Mais ce dont je suis certaine, c’est qu’il y avait des trous et des appels ailleurs qu’entre les jambes des femmes.

* p42
L’organe veiné, raide, se dressait en noir et blanc sur le bord inferieur de la page, seul, en attente. Je dirais même, à la lumière de ce que je sais en ce moment : il se dressait comme un appel ! Mais oui, ce qui se dresse vers l’extérieur peut tout autant constituer un appel que ce qui s’ouvre vers l’intérieur. Sartre se trompait connement, encore une fois, Me revoilà furax… et amusée. Bordel, qu’est-ce que ce type s’imaginait quand il ouvrait sa braguette et sortait par la fente de son caleçon son membre, qui, si ça se trouve, était bien plus beau que son visage ? Son érection ne faisait pas de philosophie ni de littérature, elle priait uniquement de se faire envelopper par des trous, elle appelait une surface douce humide glissante autour de sa surface dure.
Je vous garantis que Sartre ne pensait pas : Mon membre est avant tout seul et en attente.
Sartre ne pensait pas non plus : Mon sexe est comme celui de tous les hommes : un appel à ce que l’attente prenne fin.
Sartre ne pensait pas : J’appelle une chair étrangère, afin qu’elle change mon être en quelque chose d’important en me recouvrant et en me suçant jusqu’à me vider afin que je puisse à nouveau me remplir.
Et il ne pensait vraiment pas : Je devine ma condition en tant qu’appel du fait même que je saille jusqu’à ce que je décharge.
Mais qu’avons-nous à faire de Sartre ! Ce n’était qu’un triste crapaud en habit de philosophe.
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