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Claire Saint-Germain (Traducteur)
EAN : 9782072888823
208 pages
Gallimard (02/09/2021)
2.21/5   12 notes
Résumé :
" Natalia commença donc à exposer ce qui la tracassait. Ses amants constituaient son problème le plus toxique, en même temps qu'ils étaient le sel, le sucre, le massepain, l'umami de sa vie ".
Natalia entame une thérapie pour résoudre les obsessions qu'elle connaît dans sa vie sexuelle. Or, dès le début, il est manifeste qu'elle ne va pas suivre les règles classiques d'un traitement psychologique. Les séances hebdomadaires mêlent art, philosophie, littératur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il serait fort édifiant de recueillir l'avis d'un(e) psychothérapeute à propos du roman de la finlandaise Laura Lindstedt, Mon amie Natalia. le livre raconte la thérapie d'une jeune femme qui se prétend hypersexuelle, au gré de séances qui ne suivent pas une méthodologie classique, et c'est un euphémisme. Il est question d'art, de philosophie et de littérature, avec de multiples références, mais surtout de sexe. de façon benoîte et symbolique, d'abord, avant de passer à un érotisme raffiné et de terminer par de la pornographie pure et dure, qui s'incarne même dans le cabinet de la psychothérapeute, qui a bien du mal à garder le pouvoir dans cette relation peu orthodoxe docteure/patiente. C'est d'ailleurs la praticienne qui nous narre cette aventure thérapeutique sans tabous, avec parfois une crudité féroce qui est censée sans doute susciter un vrai malaise chez le lecteur/voyeur. Et y parvient sans mal. Mon amie Natalia pose certainement de vraies questions sur la sexualité féminine et, plus largement, sur la place des femmes dans la société mais la volonté de choquer est un peu trop apparente et ne saurait suffire à faire oublier que l'étoffe romanesque de l'ouvrage est finalement assez pauvre. A ce compte-là, Laura Lindstedt aurait été mieux inspirée de rédiger un essai.
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Natalia décide de prendre sa vie en main et de prendre ses quartiers, le temps de quelques séances, dans un cabinet de psychanalyse. Son problème ? Une hypersexualité, une nymphomanie qu'elle veut disséquer et comprendre. Pour se faire, son thérapeute (ou « sa thérapeute », puisque – me semble-t-il – nous ne savons jamais s'il s'agit d'un homme ou d'une femme) lui propose de suivre un programme de réadaptation qui se base sur l'écriture et lui demande donc de coucher sur papier ce qui l'amène à consulter aujourd'hui. Et ce que nous, lecteurs, tenons entre nos mains est donc le résultat de ces entrevues, partagées avec l'accord de Natalia.

Dès la première séance pourtant, il apparaît clairement que Natalia, bien qu'elle semble se plier aux demandes du psychanalyste, entend bien mener ce travail comme bon lui semble. Séance après séance, les deux protagonistes tentent de s'apprivoiser et mènent une danse, oscillant entre jeu de pouvoir et cure psychanalytique. Avec Natalia, rien n'est simple. Tour à tour, leurs séances se font côtoyer les grands principes de la philosophie et ses nuits de débauche, ses souvenirs d'enfance avec sa recherche continuelle d'érotisme et de sexualité exacerbée. Au fil de leurs rencontres, Natalia se libère de ses inhibitions et fait de ce lieu un espace de confiance et un refuge dépourvu de jugement… jusqu'à, peut-être, outrepasser les limites tacites de la relation entre un thérapeute et son patient.

Je crois que ce roman est, de loin, le plus loufoque et osé que j'ai pu lire cette année. Pourtant, bien qu'il puisse être lu comme un ouvrage simplement irrévérencieux, Laura Lindstedt livre un récit qui se veut d'une grande finesse pour qui connaît bien les concepts de la psychanalyse. Grâce au personnage de Natalia, elle questionne ces désirs qui nous animent, leurs origines et la place qu'on leur accorde dans notre quotidien… tout en interrogeant les fondamentaux de la relation soignant-soigné, ses limites et le rapport de force qu'il implique, qu'on le veuille ou non. Un récit aussi dérangeant que jubilatoire qui ne peux laisser de marbre : ça passe, ou ça casse !
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J'ai déjà croisé l'univers de Laura Lindstedt, « Oneiron », son précédent roman m'avait laissé perplexe … un livre où il fallait lâcher prise, se laisser aller, accepter de ne pas tout comprendre … apparemment d'après les critiques postées sur Babelio, « mon amie Natalia » n'a pas l'air plus facile !
J'ai du temps, mon esprit est plutôt détendu, je pense pouvoir m'évader dans cet univers.
Natalia est tracassée … elle entame une thérapie … nous découvrons l'univers du thérapeute qui cherche à faire rentrer ses manifestations dans un tableau des troubles mentaux à l'aide d'une classification … F10-19.1 ou F43.2 … important pas important ?
Les chapitres s'enchaînent séance après séance … les références à des traitements psychologiques différents ponctuent le texte … important ou pas important ?
Des détails nous amusent au travers de la géographie finlandaise et des noms de lieux mystérieux ... Paskolampi … Kiimavaara … Vittulampi … les traductions proposées sont drôles … étang de merde … colline du rut … étang du con !
Il faudra dix semaines pour mener à bien cette thérapie.
Il nous faudra plusieurs heures pour venir à bout de cet étrange bouquin.
On essaie de comprendre, on essaie de suivre avec plus ou moins de réussite … 200 pages plus loin, on a été au bout … je n'ai pas tout compris … ai je aimé cette lecture ? … je ne suis pas sure car j'ai trop survolé le propos … pas assez de connaissance en psy machin et pas assez de motivation pour faire l'effort de comprendre !
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Ce roman nous invite à vivre la thérapie de Natalia. Une thérapie qui n'est pas n'importe laquelle, puisque la/le psychanalyste va utiliser une méthode novatrice qui auront pour but de soigner l'addiction au sexe de Natalia. le sujet est donc assez original ; Comme le traitement qu'en fait l'autrice. Chaque chapitre débute par l'exercice rendu par Natalia au psychanalyste. Cela peut prendre la forme d'une histoire, un dessin…que découvre aussi le lecteur.
Le long de la lecture nous sommes plongé dans les pensées du/de la psychanalyste qui cherche à comprendre mais surtout interpréter l'attitude de Natalia, discerner le vrai du faux… le récit questionne le lien soignant/soigné, un lien à la fois de proximité et distancié.
Ce roman est intéressant, le sujet abordé, les questions soulevées, la création d'une autofiction par le personnage, le personnage de Natalia…
Toutefois à de nombreux moment j'ai décroché du récit. Au point de me demander « Mais, habituellement, pourquoi est-ce que je lis un livre ? » Je suis resté dubitative jusqu'à la dernière page. Je n'ai certainement pas assez de connaissance en psychanalyse pour comprendre le roman….ou alors j'ai eu du mal à accorder du crédit à cette thérapie fictionnelle.
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Natalia intrigue le.a psychologue dès le début du roman, et c'est ce qui tient le secteur tout au long du livre. Chaque semaine, elle s'allonge sur le divan et se plie à un exercice donné par le.a thérapeute. L'addiction au sexe est souvent reprise dans la littérature ; ici, c'est dans une narration particulière qu'elle s'y déploie. On assiste au récit de souvenirs d'enfance, où la vulnérabilité de Natalia transparaît. Il était très frustrant en tant que lectrice de ne pas connaître le genre du/de la psychologue. Les mots sont choisis avec soin et des sujets touchant tant à la philosophie, qu'à la littérature, au cinéma, à la peinture viennent à être abordés dans l'analyse. Je recommande ce roman qui est loin d'être un petit livre excitant qui se lit et s'oublie.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
p33-34
Bon, Sartre en tout cas en a parlé, de trou.
Sartre a écrit : C’est avant tout que le sexe [féminin] est trou.
Sartre a écrit : C’est un appel d’être, comme d’ailleurs tous les trous.
Sartre a écrit : En soi, la femme appelle une chair étrangère qui doive la transformer en plénitude d’être par pénétration et dilution.
Et il a écrit aussi : La femme sent sa condition comme un appel, précisément parce qu’elle est « trouée ».
Cette bande dessinée féministe suédoise tourne en dérision ce verbiage sartrien de manière extrêmement louable et avisée. Cela m’a fait rire, quand je l’ai relue la semaine dernière. J’ai tellement rigolé que j’en ai presque fait pipi dans ma culotte ! Je pensais à l’air sévère de Simone de Beauvoir, ou à sa photo en quatrième de L’Invitée : elle est grave, comme sur le point d’éclater en paroles, de dire au fait, je suis Françoise, Jean-Paul c’est Pierre et Olga K. c’est Xavière, leur triangle compliqué, vous savez, sur lequel Simone ne pouvait tout simplement pas ne pas écrire son premier roman. Mais moi je sais que Simone savait aussi rire J’ai trouvé sur Google plein de photos sur lesquelles elle sourit ou rit. Sur l’une, elle braque un fusil vers quelque chose hors du cadre. Elle a les yeux fermés, un faible sourire aux lèvres. Jean-Paul a la main droite posée sur son épaule et fume sa pipe avec gravité. Les yeux de Jean-Paul sont ouverts. Je me demande si Jean- Paul pensait que Simone était un trou et un appel, ou bien si c’était seulement Olea K., et tard Wanda et Bianca et tel ou tel trou et appel que Jean-Paul venait volontiers aider à combler. Simone était-elle-même un trou et un appel, ou bien si c’était seulement Olga K., et plus tard Wanda et Bianca et tel ou tel trou et appel que Jean-Paul venait volontiers aider à combler. Simone était elle- même une femme à son avis ? Qu n’était-elle qu’un taille-crayon ?
Ensuite mes pensées à propos de Sartre ont pris un tour vraiment méchant, je songeais à ses yeux de grenouille protubérants qui partaient dans tous les sens, ce qui est moche, il ne pouvait rien à ses yeux, contrairement à ses pensées. Je songeais à sa petite mâchoire et à ses dents sales toutes noires et je m’étonnais que Simone, ou qui que ce soit, ait pu l’embrasser. Peut-être qu’ils ne s’embrassaient pas ?
Il se peut que j’aie déjà mentionné qu’ils avaient une « relation libre ». Comment Sartre, à précisément parler, usait-il de cette liberté ? Son travail favori, après l'écriture et la pensée, était-il d’aller boucher les trous et les appels béant partout pendant que Simone avait autre chose à faire, et est-ce qu’il mettait des préservatifs, on en trouvait sans aucune difficulté à l’époque de ses coucheries, ou déchargeait-il directement dans ces trous ? Pendant la guerre et sous 1 ’Occupation, je n’en suis pas tout à fait sûre. Qu’il ait été si facile de se procurer des préservatifs. Mais ce dont je suis certaine, c’est qu’il y avait des trous et des appels ailleurs qu’entre les jambes des femmes.

* p42
L’organe veiné, raide, se dressait en noir et blanc sur le bord inferieur de la page, seul, en attente. Je dirais même, à la lumière de ce que je sais en ce moment : il se dressait comme un appel ! Mais oui, ce qui se dresse vers l’extérieur peut tout autant constituer un appel que ce qui s’ouvre vers l’intérieur. Sartre se trompait connement, encore une fois, Me revoilà furax… et amusée. Bordel, qu’est-ce que ce type s’imaginait quand il ouvrait sa braguette et sortait par la fente de son caleçon son membre, qui, si ça se trouve, était bien plus beau que son visage ? Son érection ne faisait pas de philosophie ni de littérature, elle priait uniquement de se faire envelopper par des trous, elle appelait une surface douce humide glissante autour de sa surface dure.
Je vous garantis que Sartre ne pensait pas : Mon membre est avant tout seul et en attente.
Sartre ne pensait pas non plus : Mon sexe est comme celui de tous les hommes : un appel à ce que l’attente prenne fin.
Sartre ne pensait pas : J’appelle une chair étrangère, afin qu’elle change mon être en quelque chose d’important en me recouvrant et en me suçant jusqu’à me vider afin que je puisse à nouveau me remplir.
Et il ne pensait vraiment pas : Je devine ma condition en tant qu’appel du fait même que je saille jusqu’à ce que je décharge.
Mais qu’avons-nous à faire de Sartre ! Ce n’était qu’un triste crapaud en habit de philosophe.
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* p194 à 196
… Jamais je n‘abattrai ma forêt. Tout odorante et bruissante.
Au faîte des boucles jaillissantes ta queue y entre et caracole en poussant des hourras.

… La beauté folle des lèvres internes s’ouvrait à moi autour de l’orifice comme s’ouvre le rosier rugueux, un pétale après l’autre. L’entrée vaginale est un endroit visuellement ennuyeux, Le vagin, en dépit de sa viscosité, est stérile et anonyme comme n’importe quelle cavité corporelle filmée avec une caméra endoscopique, tels la bouche, l’intestin ou l’anus. Mais regardez le clitoris ! Il est fier comme le pistil d’un arum blanc Art déco, dans les tons rouges voilà tout. Et regardez les folioles de la vulve. Vous pourrez y voir les spécimens les plus nobles du règne végétal, tantôt le pavot, tantôt l’hibiscus, tantôt le canna rouge…

… Le Mississippi coule à travers moi, ma maîtresse l’appelait Pipis-sipire quand elle était petite. Je me suis tout de suite attachée à l’endroit, cette zone deltaïque a pas mal ma forme, et j’aime aussi ce surnom, c’était quand même ma première mission, d’évacuer l’urine. La meilleure façon de planifier un voyage selon moi : voir une nouvelle forme en surimpression de la forme donnée, …

…Les terres marécageuses de mon Mississippi n’ont pas le temps de se décomposer, de se corrompre et encore moins de puer, car le courant y est si fort. Mon Mississippi aspire ce qu‘il veut dans ses tourbillons. C’est un joyeux groupe de dixieland. C’est un bar honkj tonk où il faut crier pour se faire entendre. Ne me demandez pas si c’est un saloon, un bordel, un casino ou autre chose, c’est toujours autre chose. C’est une version ragtime de la Lettre à Élise. C’est un rythme syncopé qui inquiétait jadis ces messieurs les médecins autant que l’influence dépravante du train sut les femmes. C’est un car Greyhound dont les ailes en fer-blanc se sont déployées. C’est un avion American Airlines dont les roues font éclater des jurons sur le tarmac. C’est un canoé, évidemment, un un canoé. C’est de l‘eau, du limon, c’est se perdre, se retrouver, c’est un mangrovier qui enfonce ses racines dans l’eau brune.
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p62
« Bon. Ne croyez pas que tout ce qu’il y a maintenant en moi, que toutes ces perversions proviennent de ces bouches ouvertes de femmes pornos. Ce n’est pas ça. Des trucs à raconter, j’en ai tant et plus. Si vous saviez. Et j’ai aussi une expérience enfantine de trou complètement positive : érotique, pas du tout pornographique. Un souvenir d’un album illustré sur le monde animal.
Une tortue femelle pond un gros œuf blanc dans le trou qu’elle a creusé dans le sable. Cet accouchement, cette ponte… Grand Dieu ! Je ne me lassais pas de cette image. Le merveilleux œuf ovale blanc poli arrivait de l’ombre de la carapace. D’un trou bordé de peau brune écailleuse bien tendue qui s’inclinait brusquement vers le sol sous le poids de l’œuf. Oui, l’œuf sortait de la chatte de la tortue comme un couteau de son étui. Lentement. Lentement. Je ne sais si pondre est douloureux pour une tortue. Je préférais me dire qu’elle en retirait un plaisir sans bornes. Il y avait d’innombrables œufs dans le trou de sable. Comme des balles de golf. Quelque chose dans cette abondance et cette sortie m’excitait. Le poli des œufs, leur homogénéité, et le fait qu’ils émergeaient lentement. Juste qu’ils sortaient, même. Qu’ils allaient dans une seule direction, au lieu du sempiternel va-et-vient. Ça, c’en était, de l’exhaustion ! »
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Il suffit qu’un seul trouillard sente le renard et prenne peur pour que tout le troupeau s’effraie d’un coup et soit prêt à fuir. La nature est sage. Elle nous a créé en miroir les uns des autres parce que c’est bien qu’il en aille ainsi.
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(les gens sains)
Ils s’attachent à des mondes étrangers et se passionnent pour eux, leur seul sujet d’étonnement est que le monde qui s’ouvre devant eux est si différent du leur, ils se nourrissent d’observations bien formulées, qu’ils n’auraient eux mêmes jamais su faire, parce que leur temps est celui de la vie, pas celui de l’écriture.
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