Le sport et Macha, c'était une histoire complexe. L'alliance du chaud et du froid, la quadrature du cercle, un peu comme si on essayait de réconcilier Vladimir Poutine avec la démocratie...
Macha avait tendance à faire une fixette sur Vladimir Poutine. Bien sûr, rien de comparable avec George Clooney, mais elle le trouvait fascinant, avec son regard torve de doberman qui vient de découvrir qu'un chihuahua a pissé dans sa caisse. Un homme qui pouvait déclencher une guerre mondiale rien qu'en clignant des yeux.
- Tu connais la définition d'une meilleure amie, lança Eva pour détendre l'atmosphère : c'est quelqu'un qui vous connait bien, et qui vous aime quand même.
Macha retrouva le sourire. Eva était décidément toujours sur la même longueur d'onde qu'elle.
- Ah tiens, je la connaissais pas celle-là, moi j'ai une version plus trash, enfin plus extrême : la meilleure amie, c'est celle qui t'aidera à planquer le cadavre si jamais tu tues quelqu'un.
Toujours paraître, éviter les regards condescendant. Continuer d'avancer la tête haute. Épuisant, à force. Marre. Il fallait bien, de temps en temps, laissez s'exprimer tous ces sentiments comprimés comme dans une bouteille d'orangina frénétiquement secouée.
Macha aimait à se définir elle même comme un oxymore vivant, le mariage du chaud et du froid, du jour et de la nuit, de la légèreté et de la profondeur, car disait elle, la vie était trop courte pour ne pas tout concilier, condition selon elle essentielle à la satisfaction, finalement, d'avoir vécu pleinement.
À marcher la tête en l'air, on finissait toujours, au moins, par contempler les étoiles.