Laurence Plévert

Connaissez-vous Augusta Klumpke (1859-1927) ? Probablement pas. Tout comme moi qui n'en avais jamais entendu parler avant de découvrir cette biographie.



Mon ressenti en peu de mots ? Une excellente découverte, une lecture enrichissante et très agréable.



La biographie n'entre pas vraiment dans le genre de livre que je préfère. Mais l'accroche de celui-ci m'a attirée. L'histoire d'une femme qui se bat pour se faire reconnaitre et admettre dans un monde d'hommes.



Un nom oublié…Pourtant, Augusta a marqué son époque et l'histoire de la médecine. « A une époque où les femmes étaient cantonnées à un rôle d'épouse et de mère, Augusta est devenue une femme de science. ».



C'est l'histoire de cette femme, travailleuse acharnée, battante, déterminée et modeste que j'ai découvert dans ce livre. Un parcours parsemé de joies, de tristesse, de déceptions mais également de réussites.



J'avoue qu'au moment d'entamer ma lecture, j'avais malgré tout une crainte. Me retrouver devant un texte aride et complexe, se « contentant » de poser les faits. Mais il n'en est rien. Dès les premières lignes j'ai été conquise et j'ai su que j'allais vraiment apprécier ma lecture.



L'écriture est claire et dynamique, sans vocabulaire compliqué, ce qui en fait un ouvrage accessible à tous. Et qui se lit aussi facilement qu'un roman (et même mieux que certains…).



L'auteure a fait un gros travail de recherches pour nous présenter Augusta. Elle a pris en compte ses ressentis, ainsi que ceux de sa famille, et l'ambiance de l'époque. Pour en faire un personnage « complet » et attachant.



C'est bien sûr son parcours que nous suivons dans ce livre mais aussi celui de la médecine de l'époque, des mentalités masculines sur le travail des femmes et leurs capacités. Certaines choses nous paraissent aujourd'hui invraisemblables et grotesques (« la petitesse du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité physique et de son infériorité intellectuelle ») et pourtant c'était le quotidien d'Augusta.



Elle a eu la chance de naître dans une famille sans réel souci financier et d'avoir une mère à l'esprit ouvert. Une mère qui a divorcé de son mari infidèle et qui a quitté les USA pour s'installer en Europe avec ses six enfants. Une de ses soeurs sera astronome (Dorothea), deux seront des musiciennes de talent, une autre deviendra la compagne de Rosa Bonheur (Anna).



Augusta est une femme sur laquelle le temps a jeté le voile de l'oubli et c'est bien dommage. Laissez-vous tenter par la lecture de ce roman et vous découvrirez un parcours remarquable, semé d'embûches qui ont rendu ce personnage plus fort au lieu de l'abattre.

Je reste encore bouleversé par la lecture de ce témoignage qui se lit comme un roman. L’histoire de cette femme et de ses sœurs est juste incroyable et la manière dont Laurence PLEVERT traite le sujet permet à tous ses lecteurs d’en avoir une approche simple et intelligente. C’est un ouvrage touchant Qui nous montre, une fois de plus à quel point les femmes ont été méprisées , il y a encore peu..

Certes aujourd’hui leurs conditions est encore à améliorer, cet ouvrage y contribue.

Plus les années passent et plus je me dis que c’est complètement incroyable de voir à quel point les femmes ont été effacées de l’histoire (à ce propos, lire le génial livre de Titiou Lecoq). Évidemment, je n’avais jamais entendu parler d’Augusta Klumpke. Et pourtant quelle femme incroyable et moderne ! A la fin du 19e siècle, elle s’est battue (soutenue par sa famille) pour avoir le droit de devenir médecin face à tous les vieux rabats joies qui ne pouvaient imaginer qu’une femme puisse sortir de sa cuisine.

Le livre se lit très facilement, comme un roman. On ne se perd pas dans les dates, les noms, etc.

Et je suis ravie de pouvoir ajouter Augusta Klumpke à ma liste de femmes célèbres à faire étudier à mes élèves !

Merci à Babelio ainsi qu’aux Editions LES PEREGRINES pour la découverte de cette magnifique biographie.

Augusta Klumpke nait aux Etats Unis en 1859 dans une famille assez aisée, sa mère quitte un mari infidèle et embarque ses 6 enfants pour leurs offrir une nouvelle vie en Europe.

Augusta a mené un combat difficile pour accéder aux études de médecine alors qu’elles étaient réservées aux hommes.

Première femme interne des hôpitaux de Paris, elle travaille sans relâche aux côtés de Charcot, Vulpian et autres grands neurologues de son temps pour se faire une place dans un monde d’hommes, contribuant à l’ouverture des études de médecine aux

femmes. Elle poursuit son travail de recherche auprès de son chef de laboratoire, Jules Dejerine, avec qui elle formera plus tard un couple de neurologues hors pair.

Un parcours de vie long, difficile car à cette époque la place des femmes était plutôt à la maison pour s’occuper du ménage, du mari et des enfants. Parcours avec ses déceptions, ses tristesses mais aussi ses joies et ses réussites. Sans oublié ses sœurs qui ont aussi eu un parcours exceptionnel.

J’ai eu peur que l’auteure n’utilise trop de terme médicaux compliqués mais ce ne fut pas le cas, l’écriture est claire, fluide et on se rend bien compte de l’immense travail de recherche effectué.

J’ai beaucoup aimé ma lecture et je recommande ce livre pour qu’Augusta sorte un peu de l’oubli.

Merci Laurence Plévert, journaliste et docteure es physique, auteure de cette biographie romancée qui suscite intérêt et enthousiasme. J'ai autant aimé cet ouvrage que le dernier théorême de Fermat ou L Histoire des codes secrets de Simon Singh.

Ce livre répond au souhait du prix Nobel de physique de retracer autant la science construite que sa vie, ses vicissitudes et ses joies.

L'homme y est dépeint sans fard avec ses défauts, la façon de les assumer et l'attachement à l'essentiel: la construction de ses familles et l'éducation de ses enfants et petits-enfants. En passant, il nous rappelle des fondamentaux : la culture, la marche, l'observation, la prise de notes, la structuration par l'écriture demeurent des incontournables universels.

Son identité familiale et son éducation protestante conduisent inéluctablement Pierre-Gilles de Gennes à rejeter la médiocrité. Sa vie, son style, son approche scientifique en sont la preuve.

En filigrane, il semblerait aborder la physique comme un médecin, en établissant, sur le fondement d'observations précises variées, des diagnostics puissants pour identifier le petit nombre de paramètres efficaces et aller droit au coeur des phénomènes complexes, prescrivant des modèles puis publiant des articles comme ordonnances pour soigner l’ignorance et assurant méticuleusement, par des expériences scientifiques pertinentes, la surveillance du traitement en corrigeant d'éventuelles erreurs. Ceci à l'instar de son père et son oncle, médecins de renom. Il en est de même pour son attrait pour la culture générale, les arts, les sciences, les technologies.

A l'heure des discussions thématiques qui entourent la révision de la loi sur la bioéthique, pour reprendre une expression employée par le Professeur Cédric Villani, médaillé Field et député, auteur du livre intitulé Théorème vivant, lors de son audition au sujet de l'intelligence artificielle. Il semblerait difficile de reproduire In silico, l'approche constatée In vivo de ce génie que certains qualifièrent de Newton de notre temps.

"Element AI, My Dear Watson, we can hack such an O.C.E.A.N" from I.B.M.

Bonne lecture.

Née à San Francisco, Augusta est une élève calme et studieuse, sa mère attendant d'elle l'excellence.

Le divorce de ses parents, les déménagements des États-Unis à l'Allemagne puis en Suisse, avant d'arriver en France, les quatre années d'internats, auront forgé son caractère, son autonomie, son assurance.

Pourtant, pour la bourgeoisie aisée de l'époque, la normalité n'est pas le travail pour une femme, aussi brillantes ses études soient-elles.



Les combats seront nombreux pour tenter d'exister dans ce milieu d'hommes hostiles ou faussement indifférents, comme si elle n'existait pas ou qu'elle fut un obstacle.



Endurcie, mais tout en gardant son humanité, elle ne cesse de repousser ses limites, toujours dans la crainte de voir ses ennemis se délecter de ses possibles échecs.



En pleine période de fourmillement pour la médecine, Augusta ne désire pas se contenter d'un rôle d'observatrice, elle repousse les limites en devenant la première femme internet malgré l'interdiction liée à son sexe, et la forte polémique que cela crée, divisant ainsi la France.

Plus rien ne l'arrête, elle identifie une nouvelle pathologie qui porte désormais son nom, devient première femme neurologue, développe de nouveaux travaux liés au cerveau...



Dresse avec minutie et passion le portrait d'une femme incroyable, celle d'une combattante, à qui l'on doit beaucoup, autant pour ses nombreux travaux médicaux qui restent encore aujourd'hui une référence, que par les changements qu'elle aura initiés pour le droit des femmes.