Le soir, Stresemann lança la conversation sur Hitler et dit : "C'est l'homme le plus dangereux d'Allemagne. Sa rhétorique est diabolique. Il a comme nul autre la connaissance instinctive de la psychologie des masses. Quand je prendrai ma retraite, je sillonnerai l'Allemagne et je nous débarrasserai de cet homme." Il y avait ce soir-là avec nous quelques hommes du ministère. Nous ne comprenions pas Stresemann. Nous disions : "Ce petit parti ? Laissez donc vociférer ce type !"
Gustav Stresemann fit une crise cardiaque et mourut le 3 octobre 1929, quelques jours avant le krach boursier de Wall Street. Pris dans la tourmente de cette nouvelle crise économique, des millions d'Allemands se retrouvèrent pour la toute première fois réceptifs à la proposition charismatique d'Hitler de les diriger. Désormais, quand Hitler vociférait, le peuple écoutait.