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Citations de Laurence Rees (56)


Hitler savait que la propagande nazie influencerait plus facilement des enfants impressionnables que des adultes, a priori moins malléables. Pour ceux-ci, il pouvait s'avérer plus difficile -mais pas impossible- de réconcilier leur compréhension intellectuelle de la théorie antisémite nazie avec les rencontres qu'ils pouvaient eux-même dans la vie avec des juifs allemands. Karl Boehm-Tettelbach,par exemple, jeune officier de la lutfwaffe en 1935 avait de bonnes raisons d'éprouver de la gratitude pour un juif allemand, car c'est un juif allemand qui lui avait porté secours le jour où son avion s'était écrasé dans un champ. L'ayant convié à dîner pour le remercier, il avait été fort surpris quand l'homme lui avait "soudain dit qu'il était juif" et lui avait demandé s'il avait "peur d'être avec des juifs". Boehm-Tettelbach répondit qu'il n'avait pas peur : l'homme ne lui avait-il pas sauvé la vie? "C'était la première fois que je réalisais qu'il pouvait se passer quelque chose avec les juifs", dit Boehm-Tettelbach " A Berlin, en particulier, se souvient-il, [Les nazis] affirmaient que la plupart des avocats étaient juifs, et quand ils annonçaient qu'il y avait trop d'avocats, on comprenait ce que cela signifiait. Mais ce n'est pas parce qu'on est antisémite qu'on veut tuer les gens. On peut ne pas les fréquenter en société, ou ne pas les aimer beaucoup, mais ça ne veut pas dire qu'on va les tuer" Tout en étant "navré" pour les Juifs allemands après les lois de Nuremberg, Bohem-Tettelbach reconnaît que cela ne le "préoccupait pas beaucoup".
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Armon Tamir (a grandi en Allemagne dans les années 1920 1930):
"Les allemands n'ont pas de tradition démocratique. Ils n'en ont jamais eu. Jamais jusqu'ici les citoyens, en Allemagne, ne se sont battus pour la démocratie."....
"Les nazis sont apparus dans le contexte des années 20, après une guerre mondiale perdue, quand le peuple allemand, opprimé et humilié, allait en titubant d'une crise économique à une autre. Le contexte était vraiment très favorable. Il fallait désigner un responsable. Et tout l'antisémitisme des nazis tient en réalité dans ces mots : le juif est coupable de tout, toujours."
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Dans une communication de Bayer aux autorités d'Auschwitz, on peut lire :

" Le convoi de 150 femmes est arrivé dans de bonnes conditions. Nous n'avons pu cependant obtenir de résultats concluants parce qu'elles sont mortes au cours des expériences. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir nous envoyer un autre groupe de femmes, en même quantité et au même prix ".

Ces femmes coutèrent chacune 170 Reichsmarks à Bayer.
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La mort prévisible de 30 millions de gens n'aurait pas seulement un avantage immédiat pour l'avancée de l'armée allemande en URSS ; à long terme, elle profiterait aussi à la population du Reich.

Moins de bouche à nourrir en URSS, c'était la possibilité d'acheminer davantage de vivres à l'Ouest et cela faciliterait aussi la germanisation rapide des territoires occupés.

30 millions était aussi le chiffre estimé de " bouches " inutiles à nourrir, ce fameux excédent démographique.
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Le gouvernement slovaque accepta de payer aux Allemands 500 Reichsmarks pour chaque juif déporté à condition qu'ils ne remissent jamais les pieds en Slovaquie et que les Allemands ne fissent valoir aucun droit sur les biens laissés derrière eux.

Les Slovaques, dont le chef de l'Etat était un prêtre catholique, payèrent donc les Allemands pour se débarrasser de leurs juifs.
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Beaucoup d'Allemands ordinaires ne se sont intéressés que de loin aux mesures prises contre les juifs. Ce qui leur importait bien d'avantage, c'était la réduction massive du nombre de chômeurs - de six million en 1933 à un million en 1936- qui suivit l'accession d'Hitler au pouvoir. Même si les nazis manipulèrent un peu les chiffres- les femmes, par exemple, furent retirées des statistiques-, le succès était incontestable.
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Hitler avait annoncé son désir d'un " jardin d'Eden " allemand à l'Est.

Dès lors, l'exécution des femmes et enfants fut à l'ordre du jour, la persécution des juifs par les nazis entre dans une phase conceptuelle entièrement différente.

Il n'était pas possible de prétendre qu'un bébé représentait une menace.

Désormais, un soldat allemand allait viser un petit enfant et appuyer sur la détente.
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Pour le ministère public ouest-allemand si un SS n'avait pas occupé un poste à responsabilité ou été directement engagé dans la tuerie, il échappait généralement aux poursuites.

C'est ainsi que sur les 6500 SS qui ont " travaillé " à Auschwitz et qui ont survécu, 85 % n'ont jamais été punis.
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Si les jeunes étaient réceptifs à la propagande nazie, c'est en partie parce que la vie semblait s'améliorer, la leur et celle de leurs parents. "Quand Hitler est arrivé au pouvoir, soudain, nous avons eu du travail", raconte Wilhelm Roes,
qui a grandi en Allemagne dans les années 1930 :

"A la maison, e climat [changea]; quand j'étais enfant, il y avait toujours un mauvais climat à la maison car ma mère, à onze heures, ne savait pas ce qu'elle allait mettre sur la table à midi. En 34, mon père à trouvé du travail. Je crois qu'il gagnait 380 marks. Notre situation s'est beaucoup améliorée. Il disait que c'était grâce à l'action du Führer. Que pouvais-je penser ? On a pas eu besoin de me laver le cerveau. J'ai tout avalé sur les genoux de ma mère.
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Heinrich Mann Décembre 1931:
" Ce qui explique en premier lieu la victoire du national-socialisme, c'est que la démocratie, dans ce pays, n'a jamais eu besoin pour être établie d'une bataille sanglante. Après la défaite de la guerre(14-18) comparé au désastre de la monarchie et à la menace du bolchevisme, [le national-socialisme] est apparu comme une issue possible - pas comme un objectif, encore moins comme une expérience exaltante : seulement comme une issue."
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La conférence d'Evian déboucha sur la pire des issues possibles pour les Juifs allemands et autrichiens, qui avaient espéré que le reste du monde se hâterait de leur ouvrir ses portes. Sur les quelques trente pays représentés à Evian, seule la République dominicaine offrit de recevoir un nombre important de Juifs. Les autres - pour l'essentiel - prodiguèrent des paroles de sympathie, mais peu d'aide effective, ce qui parut confirmer ce que Chaïm Weizmann avait dit à un journal britannique deux ans auparavant : "Le monde semble être divisé en deux parties : les endroits où les Juifs ne peuvent pas vivre et ceux où ils ne peuvent pas entrer."
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Pendant ce temps, une crise de ravitaillement s'annonçait non seulement sur le front de l'Est, mais aussi en Pologne, dans le ghetto de Lodz. En juillet 1941, le SS Rolf-Heinz Höppner écrivit à Adolf Eichmann, responsable de la section des affaires juives à l'Office central de la Sécurité du Reich : "Le danger existe, cet hiver, qu'on ne puisse plus nourrir tous les Juifs. Il faut se demander honnêtement si la solution la plus humaine ne serait pas d'achever les Juifs inaptes au travail au moyen de quelque système rapide. En tout cas, ce serait plus plaisant que de les laisser mourir de faim."'
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Hitler avait toujours su que la "rééducation" de la nation prendrait du temps et que les jeunes seraient les plus sensibles à son message. Comme ll le disait en 1933, "quand un opposant déclare : "Je ne serai jamais de votre côté", je dis tranquillement:"votre enfant m'appartient déjà. Le peuple est éternel. Qui êtes
vous ? Vous passerez. Et vos descendants seront dans le camp nouveau. Bientôt ils ne connaîtront rien d'autre que cette communauté nouvelle."".
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(...) Nombreuses ont été les horreurs et atrocités passées. Peut être est-ce ainsi que les générations futures verront Auschwitz : comme un sale épisode qui appartient au passé. Mais il ne faut pas laisser faire. Nous devons juger des comportements dans le contexte de l'époque. Et dans le contexte du milieu de XXe siècle, d'une culture européenne raffinée, Auschwitz et la "Solution finale" représentent l'acte le plus infâme de toute notre histoire. Par leur crime, les nazis ont fait comprendre au monde de quoi sont capables des êtres humains éduqués et techniquement avancés, dès lors qu'ils ont le coeur froid. C'est un savoir acquis, qu'il ne faut pas désapprendre. Le fait est là, affreux, inerte. Il appartient à chaque génération de le redécouvrir.
Il a valeur d'avertissement pour nous et pour ceux qui viendront après nous.
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Dans ses Mémoires, Rudolf Höss souligne combien il importait que tout se déroule dans le plus grand calme pour que puisse s'accomplir un meurtre d'une telle ampleur. [le Bunker 2 avait été transformé en centre d'extermination avec la capacité de tuer près de 1 200 personnes en même temps] Mais, rapporte Höss, qu'un membre du groupe approchant des chambres à gaz parlât "d'asphyxie et d'extermination" et une sorte de panique s'empara[it] immédiatement du convoi", rendant la tuerie bien plus difficile. Dans les convois ultérieurs, on devait tenir à l'oeil les individus jugés susceptibles de créer ainsi des ennuis. Au premier signe de perturbation de l'atmosphère de docilité créée par les nazis, on éloignait discrètement les "trublions" pour les abattre avec une arme de petit calibre assez peu bruyante pour que les gens qui se trouvaient à proximité n'entendissent rien.
Il est presque impossible d'imaginer le tourment des mères qui soupçonnaient ce qui allait leur arriver au moment de marcher vers la mort avec leurs enfants alors que "les arbres fruitiers qui entouraient la maison étaient en fleurs", précise Höss. Un jour, rapporte ce dernier, une femme passa devant lui en chuchotant : "Comment pouvez-vous prendre la décision de tuer ces beaux petits enfants ? Vous n'avez donc pas de coeur ?" Une autre fois, il vit "une femme s'efforcer de faire sortir ses enfants au moment où l'on fermait les portes. Elle criait dans ses sanglots : "Au moins, sauvez la vie de mes enfants chéris !" Ces "scènes bouleversantes" ébranlaient certes un peu le commandant, mais, si l'on en croit ses Mémoires, une bonne promenade à cheval au galop ou quelques verres, et c'était oublié.
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La guerre des tranchees lui avait appris que la vie reste "un combat cruel" et n'a d'autre but que "la conservation de l'espece"
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Le racisme etant,une religion de substitution pour Hitler,les médecins etaient donc presque des pretres
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Hitler,fait presque incroyable,pouvait a la fois etre intime avec un public et distant avec un individu
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Le fait que les allies,sans se demander si c'était militairement necessaire ou non,aient assassine des femmes et des enfants en larguant sur eux des bombes au phosphore et qu'ils n'aient pas eu a rendre compte de leurs actions a la fin de la guerre signifie qu'il est hypocrite de rejeter toute la culpabilite des crimes de guerre sur les seuls bourreaux ss
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La terre continue de tourner que ce soit l'homme qui tue le tigre ou le tigre qui devore l'homme.Le plus fort affirme sa volonte.C'est la loi de la nature
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