L'électrification de la mobilité automobile permet à de nombreux acteurs et consommateurs d'éviter, du moins provisoirement, de se poser de lourdes questions sur l'ensemble des impacts de la généralisation et de l'extension perpétuelle de ce mode de transport particulièrement encombrant.
La voiture électrique ne peut faire exception à une lourde remise en question de sa masse, de sa puissance, et de son gabarit.
Il est pourtant une autre voie bien différente souvent présentée : une ambition finale basée sur le développement futur de prouesses technologiques qui entraîneront, c'est promis, une baisse draconienne de l'impact unitaire de la source de la nuisance. II s'agit d'un tour de passe-passe intellectuel dans lequel l'attention, initialement portée sur la sobriété, se voit détournée par des promesses vers la nécessité d'engager de lourds investissements et vers l'innocuité de la poursuite de l'augmentation des usages, le tout dans l'incantation d'un résultat fantastique. Ce qui est paradoxal, c'est que plus l'ambition de réduction relative de cette nuisance est forte, plus elle justifie le déploiement d'investissements pharaoniques.
Déjà, à la fin du XIX siècle, le romancier et caricaturiste Albert Robida anticipe le fait que la multiplication des possibilités de trajets rapides augmentera d'autant leur nombre, conduisant à une frénésie de déplacements au détriment de l'appréciation des lieux visités.
le progrès technique des moteurs et de la chaîne cinématique a entièrement été gommé par l’explosion des prestations de confort