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Citation de Josephine2


Page 81-82
L’avion file dans le ciel de Turquie et d’Irak et il lui semble les sentir, ces centaines de milliers de vies, qui au fur et à mesure du temps, se sont massacrées sur ces terres. Que reste-t-il de tout cela ? Des fortifications, des temples, des vases et des statues qui nous regardent en silence. Chaque époque a connu ces convulsions. Ce qui reste, c’est ce qu’elle cherche, elle. Non plus les vies, les destins singuliers, mais ce que l’homme offre au temps, la part de lui qu’il veut sauver du désastre, la part sur laquelle la défaite n’a pas de prise,le geste d’éternité. Aujourd’hui, c’est cette part que les hommes en noir menacent. Ils brandissent leurs armes et hurlent qu’ils n’ont pas peur de la mort. Viva la muerte ! » disaient les fascistes espagnols. C’est la même morgue, la même haine de l’homme. Mais ce qu’ils attaquent, eux, c’est la part qui normalement échappe aux batailles et à l’incendie. Ils tirent, pilonnent, brûlent, comme les hommes l’ont toujours fait. L’Antiquité est pleine de villes mises à sac –l’incendie de Persépolis, la destruction de Tyr-, mais d’ordinaire il en restait des traces, d’ordinaire l’homme n’effaçait pas son ennemi. Ce qui se joue là, sans ces hommes qui éructent, c’est la jouissance de pouvoir effacer l’Histoire.
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