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Citation de VanessaV


Une moitié de mon cerveau s'adresse à l'autre partie. Elle parle un langage que je ne comprends pas, que je n'ai pas appris.
- C'est peut-être de l'hébreu.
- Peut-être, puisque je ne comprends pas l'hébreu. Et à ce moment-là, tout se déchaine dans mon crâne. Une partie de mon corps prend le relais, et l'autre ne m'appartient plus.
- Je sais, Einstein. Tu es ici pour que cela cesse.
- Mais cela se poursuit.
- Tu n'as pas l'impression de moins souffrir qu'avant? Ou bien tout ce que nous faisons pour toi est-il vain? Il faut le dire, Eduard, si tu te montres ingrat à ce point.
- Il est vrai que je ressens moins les choses qu'avant.
- Cela veut dire que tu es sur la bonne voie, Eduard. Le progrès c'est de moins percevoir la douleur de l'existence. De se montrer insensible aux turbulences. Quinze années passées ici ont fait de toi un autre homme, tu sais. Moi-même j'ai pu le constater.
- J'ai beaucoup grossi.
- On se moque du poids.
- Je parle plus lentement, et parfois, j'ai du mal à exprimer clairement ma pensée.
- Les gens ne séjournent pas au Burghölzli pour penser, Eduard.
- Ceux qui sont là depuis trente ans ne s'expriment presque plus.
- Sont-ils vraiment à plaindre? Ne te sens-tu pas plus en sécurité dans notre monde, que dehors? De nombreuses personnes t'envient, tu sais?
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