De Hamy à Rivet et Rivière, le statut de l'objet africain se définit, prend forme, mais il reste confiné dans une perspective fonctionnaliste. D'abord classifié selon son utilité, il est ensuite défini comme symbolique d'un type culturel. Le rejet ou la négation de toute historicité, prédominants pendant toute cette période, légitiment l'approche systématique, typologique des produits des cultures africaines. Par ailleurs, l'absence de toute signature sur ces objets ne pouvait que les rendre étrangers aux concepts d'artiste et donc d'oeuvre d'art. L'attitude généralement adoptée à l'égard des arts africains est en rapport avec l'idéologie coloniale. Les expositions coloniales n'ont eu de cesse de cantonner l'objet à un produit économique, d'en faire un type générique, de l'exposer dans des mises en scène servant à justifier et légitimer la pensée coloniale.
Le souvenir somme toute est un rappel du passé et il convient, pour construire l'avenir, de ne pas l'oublier. Ces oeuvres affirment la présence de l'histoire, des croyances et finalement du souvenir partagé. Elles montrent combien la culture de l'autre est toujours importante et vitale pour soi.