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Citation de colimasson


[FEMME - Poème chinois du IIIe siècle]

Quelle tristesse d’être femme !
Rien sur terre n’a moins de valeur ;
Les garçons, eux, se penchent à la fenêtre
Tels des dieux tombés des cieux.
Leur cœur embrasse les Quatre Océans,
La poussière et le vent de dix millions de lieues.
Mais nul ne se réjouit lorsque naît une fille.
D’elle sa famille fait peu de cas.
Devenue grande, elle se cache dans sa chambre
Effrayée à l’idée de regarder un homme.
Personne ne pleure –sauf elle- lorsqu’elle quitte la maison.
Rapide comme le nuage quand s’arrête l’averse,
Elle baisse la tête, se compose un visage
Ses dents mordent sa lèvre rouge, elle salue, s’agenouille,
O tant de fois ! Devant les serviteurs même elle s’humilie.
Son amour est bien loin, plus loin que les étoiles.
L’héliotrope pourtant se tourne vers le soleil.
Son cœur est divisé comme le feu l’est de l’eau.
Mille maux l’accablent ; son visage qui reflète
Le changement des ans porte amplement son âge.
Son Seigneur trouvera d’autres trésors.
Ceux qui, jadis étaient comme l’arbre et son ombre
Sont maintenant éloignés comme Hu l’est de Chi’in [deux noms de lieux]
Ou comme Ts’an l’est de Ch’en [deux étoiles].


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