Le Débat

Hélas, cette conception du lyrique et de l'épique est si peu familière aux Français que j'ai été obligé de consentir que, dans la traduction française, le coureur lyrique devienne le baiseur romantique, et le coureur épique le baiseur libertin.
(Numéros 35 à 37, 1985, page 103)

Certains de nos lecteurs seront peut-être surpris par le thème de ce numéro spécial qu'ils n'auraient pas cru dans les cordes du Débat.
Pourtant, qui voudra demain écrire l'histoire culturelle des dernières décennies ne pourra manquer de se pencher sur la formidable montée en puissance de la bande dessinée. Longtemps confinée soit dans le domaine enfantin, soit dans le domaine populaire, elle a conquis de nouveaux publics, démultiplié ses registres, élargi ses ambitions. Après le cinéma et la photographie, qui avaient connu une trajectoire analogue, elle a acquis peu à peu la dignité d'un art à part entière. C'est ce phénomène de consécration du "9e art" que nous avons voulu tenter de cerner sous ses différents aspects.

Le Débat

Cette demande de reconnaissance, partie intégrante du phénomène, révèle la nature foncièrement sociale du processus d’individualisation. Loin d’enfermer les acteurs dans leur singularité privée, à l’écart de leur société, elle les tourne vers elle, dans une aspiration éperdue à compter pour elle, à se voir expressément admise comme une de ses composantes significatives. La sécession ne se conçoit que sur fond de relation. Au bout de l’affirmation d’indépendance de la partie, il y a, en effet, le risque de l’indifférence du tout. Repoussoir absolu, dont la perspective alimente la figure de la victime, la figure d’un malheur singulier qui n’intéresse personne. Ce pourquoi les identités minoritaires, brandies en réaction contre l’anonymat majoritaire, se présentent si volontiers comme victimaires.
(Marcel Gauchet - À la découverte de la société des individus)

La religion est passéiste ; l’idéologie est futurocentrique (Krzysztof Pomian - Un temps sans avenir)

la peur du futur, de la science, de la technique traduit ce moment où l’humanité, principalement occidentale, se prend en grippe. Sa prolifération l’exaspère, elle ne se tolère plus. (Pascal Bruckner - L’écologie entre panique et sang-froid)

la prépondérance de la nature sur l’homme est devenue la prépondérance de l’homme sur la nature. (Claude Frochaux - L’ordre humain)