Mon père les a gardées comme il a gardé les lettres de ma mère.L'enveloppe qui m'a été confiée est là, dans la chambre où j'écris.
Après la mort de ma mère,
mon frère Alain ne les a pas lues,
ma soeur Lysel ne les a pas lues,
ma soeur Danièle ne les a pas lues,
je ne les ai pas lues.
J'ai pensé, en écrivant ce texte, que je les lirais, que je peut-être je citerais des extraits de l'une ou de l'autre.
Je ne les lis pas.
Mes père et mère sont morts, mais ils ne sont pas morts. Ils sont vivants
(fin du texte de Leila Sebbar)