AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Nastasia-B


Une salve partit, des balles perdues sifflèrent et claquèrent. Les cosaques et Dolokhov s'engouffrèrent sur les traces de Pétia par le portail ouvert. Dans l'épaisse et mouvante fumée, quelques-uns des Français jetaient leurs armes, et se précipitaient hors des buissons à la rencontre des cosaques, d'autres s'enfuyaient vers le bas de la colline dans la direction de l'étang. Pétia galopait toujours au travers de la cour, mais au lieu de tenir les rênes, il balançait les bras d'une façon bizarre et rapide et s'inclinait de plus en plus de côté sur sa selle. Son cheval, ayant posé les pieds dans les tisons d'un feu qui couvait, invisible à la clarté du matin, fit une ruade, et Pétia s'écroula lourdement sur la terre humide. Les cosaques virent ses bras et ses jambes s'agiter sans que sa tête remuât. Une balle lui avait traversé le crâne. (...) Dolokhov mit pied à terre et s'avança vers Pétia qui gisait inerte, les bras étendus.
- Il a son compte, dit-il en fronçant le sourcil, et alla vers le portail, à la rencontre de Denissov qui accourait.
- Il est tué ? cria Denissov qui avait déjà compris de loin ce que signifiait la position dans laquelle gisait le corps de Pétia.
- Il a son compte, répéta Dolokhov, comme s'il trouvait un certain plaisir à employer ces mots. (...) Pas de prisonniers ! cria-t-il à Denissov.
Denissov ne répondit pas. Il s'approcha de Pétia, mit pied à terre et de ses mains tremblantes tourna vers lui le visage du jeune homme ; ce visage était couvert de boue et de sang et déjà en train de blêmir.
" Je suis habitué aux douceurs. D'excellents raisins secs, prenez tout ! " Ces phrases de Pétia lui revinrent en mémoire.
Commenter  J’apprécie          160





Ont apprécié cette citation (15)voir plus




{* *}