Léonce Bourliaguet

- il ne nous arriva rien que
ce qui arrive aux troupes
qui voyagent, tantôt de bons, tantôt de mauvais gîtés.

Vous n’imaginez pas combien il y a de gens qui lisent comme la chèvre de Jules Renard mange l’affiche – sans rien voir des merveilleuses images encloses dans le fourmillement des petits signes noirs.

C’est ce qui explique la faveur qu’a toujours eu un roman régional dans le pays qu’il décrit : les images se livrent alors d’elles-mêmes toutes seules parce qu’elles se trouvent d’avance dans la tête des lecteurs.

L'école occupe le fond de la place qui lui sert de cour de récréation ... L'école est logée dans une ancienne maison bourgeoise, ce qui fait que les étrangers ne la reconnaissent pas du premier coup d'oeil, en dépit des tuyaux de poêle ... dardes hors des fenêtres...

   
   
N’écoute pas les explications du nuage : tout
sera plus clair quand il ne sera plus là.

p.60

   
   
Montre un drapeau à un chien, il n’en verra
que la hampe.

p.21

   
   
Il n’est de bon voisin que par un mètre * de
neige.

p.36



* En ces temps de covid et de séjour à la montagne
ce serait la fameuse « distanciation blanche ».
(à partir du 19 mai 2021 à 19h01)

   
   
Lorsque l’escargot est caché dans sa coquille,
il lui reste à cacher cette coquille.

p.27

   
   
Le cadre ne limite pas la folie du peintre.

p.39

   
   
Les plantes les plus sages sont celles qui confient
leurs graines au vent.

p.19

   
   
Qui donne du nez contre un arbre, le pivert est
le dernier à le plaindre.

p.10

Je ne sais rien de plus pénible et de plus révoltant que ces jugements qu’on se transmet en société par le regard, en présence d’un misérable qu’on catalogue et condamne, sans qu’il s’en doute seulement.

   
   
On est toujours sous la coupe de quelqu’un qui
la remplit rarement de champagne.

p.61

   
   
Qui avoue la brindille avoue le fagot ; qui avoue
le fagot cache la brindille.

p.59

   
   
On n’approfondit jamais que des trous.

p.20

   
   
Les dents du tigre s’entendent bien ensemble.

p.18

   
   
Ce que l’arbre voudrait taire, la feuille le dit.

p.17

   
   
Le taureau n’a jamais vu ses cornes, mais il se
les sait.

p.8

On ne goûte avec ferveur que ce que l’on est sur le point de perdre.

   
   
Quand la rouille l’immobilise, la girouette croit
avoir conquis son indépendance.

p.61

   
   
On se fiance avec le rêve et on épouse son
cauchemar.

p.51