Le jour de mes noces, je marcherai de pièce en pièce, dans cette maison, mais, la nuit venue, je me glisserai hors de mon lit et foulerai, pieds nus, sans bruit, les tapis et descendrai vers la cuisine.
Progressant à tâtons dans les ténèbres, mes orteils trouveront un lit de terre humide. Si je m'y tiens alors silencieuse, j'entendrai, j'entendrai.
Te rappelles-tu quand je faisais semblant de croire que tes jambes étaient les miennes?
Je t'interdisait de dire, t'en souviens-tu, que ton corps t'appartenait, et tu riais aux éclats. Et moi, je sentais sous mes orteils le crissement du gravier sous la semelle de tes bottes.
"Quant à mes raisons, que diriez-vous si je vous expliquais que je me suis mis en tête, voilà quelques temps, de façonner quelqu'un à ma propre image ? De m'essayer à l'immortalité en créant un double de moi-même ?" (p. 87)
Je m'aperçu alors qu'elle ne portait qu'une chemise de nuit d'un blanc vaporeux pour dissimuler sa chair nue.
Blanche d'abord refusa mon baiser, mais elle partit soudain d'un rire léger, posa ses mains à plat sur ma poitrine. Je la pris dans mes bras et la posai brutalement sur le lit. Je posai une paume sur la blancheur de sa cheville, que découvrait à demi le liseré de dentelles de sa chemise de nuit. Puis lui retirant ses pantoufles de cuir afin de réchauffer ses menus pieds.
-Je ne saurais l'affirmer dit-elle en remuant les orteils...
A ma grande surprise , elle allait pieds nus, et ne portait qu'une chemise de nuit blanche. Elle s'approcha de son frère et posa ses orteils nus sur son fauteuil.
"Je pressentais confusément que les pages qui révélaient les secrets de Heathcliff recelaient également certains des miens." (p. 26)
"Avec Emily, Branwell, et je n'aurais garde d'oublier Anne, nous nous étions créé, dès l'âge le plus tendre, des mondes imaginaires [...] et il nous fallait coucher nos inventions sur le papier comme d'autres tiennent un journal des évènements quotidiens." (p. 69)
Non, décidément, plus j'y songe, plus il me paraît invraisemblable qu'une lettre et une lettre vieille de soixante ans, une lettre écrite par un homme mort depuis quarante ! ait pu me distraire de ma nostalgie...
"Cathy, pour toi, je suis devenu un gentleman." (p. 29)
À propos d'Edgar Linton : "Ce garçon est tellement insignifiant qu'il confine au néant." (p. 147)