Citations de Lionel Davoust (172)
C'est aimable à vous, Rhuys, mais ne remerciez pas les gens à profusion. C'est la triste vérité, mais cela vous place en état d'infériorité. Sachez vous montrer reconnaissant, mais préférez les actes aux mots. Les mots n'engagent que les démunis ; les actes assoient une réputation.
J'ai parlé à la nuit et la nuit m'a répondu.
Les contes de notre jeunesse périssent tous face aux assauts de l'âge adulte et de la laideur du monde.
Retiens pas les chemins, ça sert à rien. Fie-toi juste à un cap, comme en mer, et essaie de l’atteindre. Tu sais pas où t’es, mais tu sais aller où tu veux.
Il existe un adversaire pire que celui qui n’a rien à perdre : celui qui, ayant tout, est prêt à tout sacrifier.
« Au-delà des murs »
Perdre l’espoir et la résolution, c’était perdre la bataille.
Et soudain une voix monte des profondeurs,
Chassant chez les marins le froid et la peur.
Merveilleuse et chaude, elle lisse les ondes,
Apaise les cœurs et adoucit le monde.
Des eaux surgit alors une silhouette fine.
Mi-femme, mi-poisson, cette apparition divine
Fait jaillir de sa gorge nue le chant étrange
Auquel la mer répond par une louange.
Elle est l'ange gardien qui sauve les vies,
La Sirène, la légende, des mers l'enfant chérie.
Prévenant tout homme d'un futur sacrifice,
Elle guide les navires vers la terre protectrice.
Tirée de son sommeil par la voix des marins,
En échange de ces vies, elle ne demande rien.
Comme un don d'amour elle offre sa supplique
Et repart dormir dans son palais chimérique
(Carina Rozenfeld, La boîte à musique)
On dit que sur les Hauteurs, les locaux ne savent même plus où est la terre ferme. Quelle que soit la profondeur où ils creusent, ils tombent toujours sur une cave ou une rue condamnée. C'est parce qu'avant, ils muraient les quartiers pauvres et construisaient au-dessus sans s'inquiéter des pauvres gens qui crevaient de la peste.
Aucun soldat conventionnel ne fait le poids face à nos armes et nos armures. Nous sommes surentraînés. Nous les manœuvrons avec la même nature que notre propre corps. Nous avons fait de nous réflexes les leurs. Et nous avons fait de leur force la notre.
L’Empire protège, et je suis son serviteur.
« Au-delà des murs »
L’humilité n’est jamais une marque de faiblesse pour qui détient l’avantage Je l’ai amplement vérifié : l’humble s’attire des amis... et pousse ses ennemis à le sous-estimer. Soyez humble, lieutenant... et le jour où vous écraserez vos opposants, on vous surnommera la Faucheuse.
Il suffirait d’un ordre d’un côté ou de l’autre pour que tout bascule, et l’on passerait de simples inconnus à celui d’ennemis. Mais on se contente d’attendre.
- L’analyse, toujours l’analyse. Il vous faut des explications rationnelles à tout. Ne pouvez-vous vous baigner dans le flux de l’existence et simplement faire taire les questions inutiles ?
- Je suis d’avis qu’aucune question n’est inutile.
Korvosa soupira.
«Lieutenant, c'est ce qu'on appelle la diplomatie. Nous feignons la sympathie et l'amitié dans l'espoir que l'autre peuple, au moins, soit sincère. Et si chacun joue suffisamment bien la comédie, il peut même finir par y croire lui-même.»
L'existence aurait probablement été plus simple avec des ailes.
Je suis une femme, seule, paria et folle. Ça fait quatre excellentes raisons d’échouer avant même d’avoir commencé.
Il faut se méfier non pas de ce qu’on connaît mais de ce qu’on ignore.
Pourquoi un ouvrage là-dessus ? Pour deux raisons ; d'une, parce qu'encore vingt ans après le début du XXIe siècle, il plane toujours une certaine idée absurde sur la pratique de l'écriture - une idée plutôt française, ancrée dans un certain romantisme (ou élitisme) stipulant qu'un Auteur avec un grand A, ça va écharpe blanche au vent sur les falaises de Fécamp battues par la foudre, ça reçoit la Grâce Divine sous la forme de 100 millions de volts dans les gencives et ça rentre chez soi, les yeux hallucinés et les veines injectées de caféine, frapper un chef-d’œuvre sur une vieille Remington bruyante.
"La force brute ne peut jamais pallier entièrement l'absence de stratégie." (P. 378)
Nos épreuves sont individuelles, elles tissent notre toile, notre identité. Leur accumulation construit ce mirage changeant que nous appelons « je » ; à la faveur de nos joies et de nos déceptions, nous donnons un sens au passé, le transformons en leçons que nous accumulons, parlant avec orgueil d’expérience.
-L'heure tourne. Prenez votre place à l'autre bout et essayez de vaincre, si vous l'osez. Ou bien laissez vos pièces jouer la bataille sans vous, aveugles, sans guide.
-Vous êtes en train de me proposer de jouer la conquête du Qhmarr ici ? Le vainqueur remporte tout ?
-Exactement.
-Malheureusement, j'ai déjà donné l'ordre à mon second de lancer l'offensive. Le Volonté-du-dragon doit être en train d'engager l'action en ce moment même. Trop tard, excellence.
-Ah, vous n'avez pas compris. Vous ne jouez pas notre reddition, généralissime. Vous jouez la bataille.