L'AUTRE VISAGE
Ce qu'il y a derrière la porte : un soleil
Obscur et qui s'épuise comme un oiseau menacé
Ou ce serait la mort qui flambe dans le brouillard.
Ce qu'il y a : quelqu'un qui s'arrêt un instant,
Tient son souffle suspendu regarde puis repart
Vers un bouquet de roses rouges qu'il a connues
Autrefois et qui font des flammes frêles dans sa mémoire
Derrière la porte. Ainsi tu t'appuies contre le temps
Revenant toujours au même vertige et tu cherches
L'autre visage que balaie un feu grave chargé
D'ombres. Tu l'invoques noué au silence à l'influx
De l'eau presque noire, tendu vers des paroles
D'écart, des attentes, des renoncements, instruit
Par ces lèvres sans mémoire, ce foisonnement de l'invisible.
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