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Citations de Lionel Ray (229)


Etre un moment du feu
un moment du temps ou du sommeil
être cela qui ne se mesure pas
écouter vivre en soi l'ailleurs
c'est comme si l'oiseau de l'aube
devenait plus léger qu'un souffle
et tout est là qui faiblement respire
une fois qu'on a passé le seuil
et qu'il n'y a plus qu'à s'asseoir
calement à la table des mots.

(" Pages d'ombre")
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Lire la mémoire aux volets fermés,
ses crimes, ses clés, ses caves,
le château des pluies,

Lire la prose des ombres, le babil
des abeilles, cette chose noire et douce,

Lire au soir le blason des nuages
lorsque l'eau se ride et que tu allonges
la main, tirant le fond noir du ciel.

p.36
Comme un château défait
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Passagers du silence,
oiseaux dans le bleu unanime,
jaillissant par salves et nuées!

Voyelles avec des cris
c'est avec vous pourtant

qu'on a construit
et que, depuis toujours
on accompagne le Temps.
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LA LUMIÈRE DU NOIR


Une aiguille de silence

Avec le nuage et l'oiseau
tu prends la mesure du ciel
et l'amour brille.

Au bord de la nuit
tu écoutes
patient et pur.

Feuille après feuille
l'été s'en va
l'amour attend…

p.48-49
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Le cercle des arbres pacifiques
ruisselle
d'imperceptibles oiseaux.
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Devant toi, venu
d'un quartier d'enfance, que vois-tu
ne sachant plus où ni quand :
ciel craintif, orage contenu ?

Quel jour déclinait, brouillard
d'heures en dérive, avec
un bruit de roues, jusqu'au
fond du soir ?

Tu marchais le long des roseaux
sombres du fleuve, minuscules
myosotis ici ou là, camélias stériles

Et sans parfums, tu respirais un souffle
lent venu de la forêt voisine :
ta vie quelque part existait.
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...je t’offre tout ce que
j’aimais les commen-
cements les maisons
noires les feuilles indo-
ciles quelques nuages
et l’averse ruche
de soleil pactole
je voudrais pour toi
l’écume des foules le
tranchant des pierres ou
le royaume des puits
tant est âpre la
solitude qui me
ressemble comme à
ces étoiles de paille
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Lionel Ray
1


imaginant les
désordres traver-
sés d'un sommeil à
l'autre du pas qui
meurt au pas vivant

et le sommeil des
mutations efface
d'improbables portes
tel objet bleu ou
jaune comme l'horloge
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Paris fleurissait
comme un immense parc, autour de toi.

Voici la fleur des rues et des voyelles,
rue de Fleurus, rue des Camélias,
rue des Saules, rue des Acacias,
rue des Tilleuls, rue des Mûriers,
rue des Cerisiers, rue des Amandiers,
Rue des Silences, rue des Rosiers.

Et voici le brasier des roses,
une lumière intime se pose
sur ta main:
souviens-toi.
Ce qu'on voyait ne ressemble
à rien de ce qu'on voit.

(" Comme un château défait")
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Les mots
font un bruit de charrettes
à la tombée du soir
et les draps sont lourds
de silence

toi naufragé de la vie
cherchant quel rivage
ne trouvant plus
que ce miroir éprouvant
cette clameur sourde
entre les mots et la mer

il n’y a plus personne
sur les photographies
quelle enfance

un geste quelquefois
une trace
un chien qui lèche la neige
et s’éloigne
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Je ne suis pas qui je suis,
ce masque dans la nuit anonyme
cette voix qui monte comme un fleuve
ni ces pas ne sont miens.

Nous sommes seuls dans ce pays
de sel de pierre de vent
dans ce grand incendie de paroles
dans ce miroir tournant.

Qui es-tu qui que tu sois
ce mort en travers de ma route
cette chose de sang et d'ombre
qui bouge et ne bouge pas.

Tu vis à l'écart de toi-même,
quel est ce visage absent
cet étranger que tu traînes
et qui rame à contre-courant ?

p.9
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Lionel Ray
SUICIDE



Il y a des oiseaux qui vous tombent dans le corps
les poumons les veines les yeux et qui
Vous chassent.

Ah finir
Quand le vent pourrit l'ombre
Avec un goût de camélia dans la bouche.

Alors l'hôtesse revient vous baiser la main
Par un tendre soir de mai en épelant des prénoms
D'ailleurs, renaissant comme jonquilles.

Les dieux sont lents.
Tu es seul, plus bas que terre.
La parole est ton oreille
Ouverte
Sur l'arrière-monde,
La lune sans fracas.
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VOYAGE


Extrait 1

Voix pour autre chose, épouvantable douceur,
Tu as répété les mots, les mêmes, ils repassent en moi

Leur chemin de couteau, la déchirure, la même. Qu'est-ce donc
Que tu as dit ? Le temps ne revient pas ni ne tourne ni

Ne s'arrête. Nous sommes seuls de ce côté de la vie
J'entends ta voix, la ville, profonde, libérée,

Et ce nom nocturne, inoubliable, comme une chose
Que j'aurais pu prendre par la main.


p.24
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UNE SORTE DE CIEL

LES EMMURÉS


Le temps massif
Nous assemble, tissant sa toile,
Brassant nos ciels parcourus d'oiseaux obscurs,
Regarde en nous la mer, les heures déferlantes,
La beauté qui vient avec les lilas
Sur le champ d'abîme.

Le temps que rien n'étonne,
Du fond de l'illisible ciel, jetant
Sur nous ses masques,
Défait les traces, les chiffres :

Que rien ne reste ! ni le feu ni les dépouilles,
Nos rêves, notre vermine, ni les tombes
Et toi, l'aimée,
Dans l'enfouissement du sable,
La vie, le vent !

p.85
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La pluie
Purifiante mémoire.

La nuit massive
Son grain sa peau son encre
Comme une feuille fermée
Blanche.

p.56
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Ce trou en excès dont on ne sait le centre
  
  
  
  
Ce trou en excès dont on ne sait le
centre qui est en moi comme une
ville monstrueuse où toute limite est
en recul où tout est perte et infranchi
et les mots ne s’ouvrent plus et la
mémoire est une lune morte.

cette énorme réserve
impatiemment engloutie.

la masse du temps
le vide interne.

ah que j’échappe enfin
à l’inconséquence des choses.
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Ces roses furtives…


Ces roses furtives
pour vous dire que nous sommes vivants,
encore un peu.

Tant d’énergie tremblante, pensive,
ne dérangera pas votre sommeil.

Vous sans rêve, si proches de Rien,
effacés, vacants, faces illisibles
sous l’impalpable parfum.
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Que peuvent-ils les mots sur tant d'abîme ?
La mort qui n'est que mort, toute la mort,
cette griffe noire sur les corps pliés.

Les soucis les brûlures les années
et bientôt la pierre impitoyable

Que peuvent-ils ? la terre elle-même se tait.
Tout repose dans la fausse mémoire
du temps qui les ignore, du temps vain et sans voix

p.110
Comme un château défait
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Une sorte de ciel

UNE VIE


Tu regardes un champ de tournesols :
C'est l'essaim du Septenaire
Avec des oiseaux qui accompagnent la lune.

Sous un préau d'école tu parles d'Eurydice :
Sa vie nocturne en ce poudreux vitrail,
Le bleu abandonné, sombre.

Tu reviens. Est-ce moi ? Celui qui s'étonne
Et qui cherche parmi les robes et les voix
Comme dans un parc de Watteau avec
Des gestes pâles une patrie naissante
Ou         Venise recommencée.

Tu passes d'imperceptibles frontières : où sont
Les châteaux les bagues les noms anciens
Comme des bleuets ô jeunes filles ?

Tu vieilliras parmi les saisons et les morts.
Ta mémoire se tient à distance,
Pensive. Un train que nul ne prendra plus
Disparaît         dans la nuit.

p.69
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L'AUTRE VISAGE


Ce qu'il y a derrière la porte : un soleil
Obscur et qui s'épuise comme un oiseau menacé

Ou ce serait la mort qui flambe dans le brouillard.
Ce qu'il y a : quelqu'un qui s'arrêt un instant,

Tient son souffle suspendu regarde puis repart
Vers un bouquet de roses rouges qu'il a connues

Autrefois et qui font des flammes frêles dans sa mémoire
Derrière la porte. Ainsi tu t'appuies contre le temps

Revenant toujours au même vertige et tu cherches
L'autre visage que balaie un feu grave chargé

D'ombres. Tu l'invoques noué au silence à l'influx
De l'eau presque noire, tendu vers des paroles

D'écart, des attentes, des renoncements, instruit
Par ces lèvres sans mémoire, ce foisonnement de l'invisible.

p.47
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