UNE SORTE DE CIEL
LES EMMURÉS
Le temps massif
Nous assemble, tissant sa toile,
Brassant nos ciels parcourus d'oiseaux obscurs,
Regarde en nous la mer, les heures déferlantes,
La beauté qui vient avec les lilas
Sur le champ d'abîme.
Le temps que rien n'étonne,
Du fond de l'illisible ciel, jetant
Sur nous ses masques,
Défait les traces, les chiffres :
Que rien ne reste ! ni le feu ni les dépouilles,
Nos rêves, notre vermine, ni les tombes
Et toi, l'aimée,
Dans l'enfouissement du sable,
La vie, le vent !
p.85