- Merci pour tout, tu sais! C'est toi qui m'as apporté la lumière dont j'avais tant besoin.
- Faux! La lumière elle était déjà en toi, moi j'ai juste trouvé l'interrupteur. Regarde-toi à présent : tu es magnifique et pleine de vie.
L'important c'est que tu saches toi ce que tu vaux. Tu te fous de ce que les autres pensent que tu vaux. Tu sais, t'es la seule personne au monde avec qui t'es vraiment sûre de passer le restant de tes jours. La seule! Alors si tu t'aimes pas, ça va être un enfer, hein, de vivre dans un corps avec une coloc que tu détestes. Tu crois pas ?
- Alors voilà, c'est dégueulasse, c'est injuste, mais Chloé et moi on a envie d'être intégrées, tu comprends ? Je suis désolée, Ninon, sincèrement !
- Mais cette fille c'est pas votre amie ! ça le sera jamais ! Tu sais bien qu'elle fait semblant juste pour me blesser !
- Et nous, on fera semblant de pas le savoir... Ecoute Ninon, depuis que je suis petite je suis rejetée par les autres, alors même si les autres c'est des cons, j'ai envie de faire partie de leur bande... Une fois dans ma vie, avoir l'impression que je suis entourée d'amis.
- Mais je suis là, moi ! s'insurgea Ninon.
- Mais toi, t'es pas populaire ! (p.36-37)
En quelques secondes, celle qui était le souffre-douleur d'une poignée d'imbéciles se retrouva seule au milieu de rien, en sous-vêtements et en larmes. Alertés par les cris stridents, des dizaines de visages firent irruption aux carreaux. Les smartphones furent dégainés bien avant que Ninon ne renfilât ses habits. Nul doute que l'ogre Facebook avait déjà avalé goulûment la vidéo et recraché plein de petits statuts moqueurs, bien au-delà de cette ordinaire ville de province ! (p.43)
Ah bah c'est vrai que ça saute pas aux yeux, faut vraiment avoir fait dix ans d'études pour savoir que je suis grosse, hein, pensa à son tour Ninon.
- Mais dis-moi enfin comment tu es arrivée là d'un coup ? Qui t'a appelée ?
- C'est toi, sans le savoir. Ton corps criait tellement au secours que pour le protéger, ton inconscient m'a créée. (p.93)
- Harvard l'attend, suis-je bête ! Le doyen est tellement impatient d'accueillir une élève qui pense que le mot "épithète" désigne le truc rembourré en haut du siège conducteur. (p.115)
- Il y a une tête de turc dans chaque classe, c'est comme ça ! C'est l'agneau qu'on sacrifie pour assurer la cohésion. (p.112)
- Dis non, Ninon ! Tu as un libre arbitre. Maëva ne peut pas t'obliger à faire quelque chose contre ta volonté. (p.33)