Lisa Fiedler

Le courage est quelque chose de compliqué, continua Firren. La plupart des gens croient qu’être courageux revient à ne jamais avoir peur. C’est faux. Le vrai courage, c’est de faire ce qu’il faut faire, même si cela vous terrifie jusqu’au plus profond de l’âme. Ne jamais éprouver de peur n’est pas du courage, c’est de la bêtise ! La vie est pleine de dangers. La plus héroïque des souris, ce n’est pas celle qui n’a pas peur, mais celle qui agit malgré sa peur !

Même à cette distance, il entendait le vacarme qui montait du cœur de la ville : c’étaient le bruit de milliers de conversations qui se déroulaient simultanément ; le bruit du commerce, de l’amitié, de la vie ; le bruit de ces milliards de petits événements quotidiens qui se succédaient dans cet endroit merveilleux. Il n’avait jamais rêvé qu’il puisse exister autant de voix, d’opinions, d’idées.

Disons que je me sens responsable envers toi depuis que je t'ai sauvé la vie. Et comme j'estime que tu ne durerais pas cinq minutes tout seul dans ces tunnels, je préfère demander l'autorisation de te laisser vivre ici. (Il lui donna une claque dans le dos.) Et puis j'ai toujours voulu avoir un copain.

- Il se pourrait, Hopper, que tu découvres qu'une longue route s'ouvre devant toi. Des décisions. Des choix. Des épreuves, d'une ampleur que tu ne peux pas même imaginer.
- Formidable, murmura Hopper. Je ne sais comment je vais les surmonter.
- Tu y arriveras, affirma Titus avec assurance.Je sais ce que cela signifie d'être face à des choix difficiles, et mêmes impossibles. (...) Crois-moi, je comprends. Nous ne savons jamais à l'avance de quoi nous serions capables si nous étions confrontés à des problèmes terribles. Et à la fin, nous risquons de perdre autant que nous gagnions. Malgré tout, nous devons faire notre devoir.

Ce « traité », cet « arrangement », c’était tout sauf pacifique. C’était un massacre planifié, réalisé à des dates régulières. Et Titus avait l’imprudence de parler de paix !
La paix pour certains.
La mort pour d’autres.

- Qu’est-ce que c’est ?
- Un livre sacré. Il y en a d’autres. Nous les retrouvons disséminés un peu partout. Ma conviction est qu’ils nous viennent d’une grande puissance, une source de connaissance et de sagesse infinies. Celui-ci raconte l’histoire d’une armée humaine de grands conquérants, les Rangers. D’après ce qui est imprimé ici, ce sont des héros presque invincibles à qui un certain Stanle a confié la garde d’une coupe en argent. (Allusion à l’équipe de hockey sur glace des Rangers de New York qui a remporté plusieurs fois la Stanley Cup qui récompense la meilleure équipe nord-amércaine)

J’arrangerai les choses, déclara Hopper d’une voix claire et ferme. Je promets d’être fort, endurant et digne de confiance. Et surtout, je jure de service la justice.

Nous vivions dans une cage propre et confortable
Mais maman fut enlevée, et Pinkie devint détestable
Alors que nous croyions que le pire était arrivé
Nous avons dû affronter un serpent qui voulait nous manger
J’ai fait une chute terrible, mais j’ai survécu miraculeusement
Je vous en prie, pardonnez-moi : je veux rentrer, à présent !”

- Et depuis quand est-ce toi qui commande ?
Depuis que je risque de me retrouver dans le ventre d’un monstre, pensa Hopper en avalant sa salive.

Tout, chez lui, était impressionnant.
Si Zucker était grand, alors Titus était gigantesque.
Si Zucker était arrogant, alors Titus était mégalomane.
Et si Zucker était beau et fringant, avec son charme un peu voyou, alors Titus était...non, rien de tout cela en fait.

-Oui. Car tu as gagné l'amitié du prince, et ce sentiment ne doit pas être sous-estimé. Quand Zucker choisit de donner son affection, elle est aussi vraie et forte qu'il est possible. (L'empereur eut un petit rire triste.) Non que je bénéficie moi-même d'une telle relation avec ce garçon. Mais j'ai pu constater la profondeur de sa dévotion, et tu as bien de la chance de l'avoir obtenue.

Nul adversaire n'est plus dangereux que celui qui est désespéré et qui estime qu'il n'a rien à perdre.

- Comment s'appelle-t-il ?
- Pour le moment, appelons-le donc... Zuckerissime, proposa Dodger, les yeux étincelants de malice.

Marcy fit un autre signe aux gardes, qui se dirigèrent vers un gros bloc blanc odorant. Un mot que Hopper ne pouvait pas déchiffrer était gravé dessus : Dove. Quand ils poussèrent le bloc dans l’eau, celui-ci demeura à la surface. L’eau qui coulait des robinets se mit alors à mousser tout autour ; Hopper fut ravi de constater que les bulles étaient douces et sentaient délicieusement bon.

Je voulais que vous appreniez que certaines choses méritent qu'on se batte pour elle. Les souris ont beau être petites, elles peuvent avoir le coeur grand !

Une guerre avait commencé. Une guerre que Zucker et ses nouveaux amis allaient devoir gagner.
Au fond du cœur, il savait qu'ils réussiraient.

La vérité contenue dans ces mots frappa Hopper comme un coup de poing. En effet, il avait le temps. Il n'avait rien d'autre que du temps. Il était perdu. Loin de tout. Prisonnier, bien plus qu'il ne l'avait jamais été dans sa cage, à l'animalerie.

Du calme, Zucker, s'ordonna silencieusement le prince. S'il ment, il faut que tu mentes encore plus. Laisse-le penser que tu le crois. Laisse-le penser qu'il a gagné.
Il a tort. Il ne gagnera pas.

- Je peux y mettre fin tout de suite. D'un seul geste, je peux apaiser cette douleur qui m'habite depuis si longtemps. Je peux repayer la haine par la haine.

Cela prouvait son grand courage...ou sa grande stupidité.