Le conte russe traditionnel : Propp et Afanassiev par Lise Gruel-Apert
Qui sont les "bons morts" ? Ce sont les morts que l'on peut livrer à la Terre Mère. Elle ne les rejette pas. Ils sont inhumés, ce que ne sont pas, ou pas nécessairement, les "mauvais morts".
Enfin, des contes comme Le soldat et la mort tournent en dérision les craintes que la religion officielle s'efforce d'inculquer aux esprits crédules : l'enfer n'est pas si terrible qu'on le dit puisqu'on y trouve du tabac et de la vodka, lesquels sont interdits aux paradis.
Le pain était considéré comme le 'don de Bog" et même l'incarnation de cette figure divine. C'était (et c'est resté) la forme de nourriture la plus sacrée, symbole d'abondance et de bien-être. Non seulement aucune connotation négative à son endroit na été relevée, mais le pain devait être traité avec respect, mieux, avec vénération. Le pain est symbole d'échange et de communication positive, de convivialité entre les hommes, mais aussi entre les humains, la divinité et les ancêtres. Comme le grain dont il est produit, il est lié au monde de ancêtres : ceux-ci participent à sa cuisson et consomment le morceau qui leur est offert, ou simplement en hument l'odeur lorsqu'il est encore chaud.
La terre est pure, elle est nourricière, elle est mère, elle est et doit rester humide. On la nomme bien la Terre Mère Humide. Elle est assimilée à la véritable mère, raison de la gravité des malédictions proférées par cette dernière. La Terre Mère ne veut pas d'un morts suspect et si l'on en inhume un, elle le refuse et envoie des calamités, dont la sécheresse.