Il me fait penser à un astronaute qui aurait perdu le câble le reliant à la navette et n'aurait plus qu'une seule chance de rattraper son cordon de sécurité, s'il ne veut pas sombrer dans le néant pour l'éternité. Je connais ce sentiment, cette sensation de panique, quand le temps s'allonge. Les secondes deviennent des jours, des mois, des années ; on se sent oppressé, non pas par une personne mais par dix, cent, mille, tout un quartier, une ville, jusqu'à ce qu'on en arrive à douter de la planète entière. Et la dernière question qui nous passe par la tête, au moment de toucher presque du doigt ce fameux cordon de sécurité, c'est : si je survis, pourrais-je réparer les pots cassés ? Seul un "oui" peut encore me réconcilier avec l'humanité.